Orchidées - Disparition - Flore menacée - Gestion milieux naturels

 

B-2021-022 - Les orchidées disparaissent de nos campagnes. 

 


La découverte d'une prairie où vit une très grosse population d'orchidées procure au naturaliste une joie immense en même temps qu'une grande inquiétude.
Il suffit d'un petit rien, un trait de charrue, pour que tout disparaisse à jamais.
C'est le cas de cette toute petite prairie naturelle, découverte par hasard dans les environs de Saumur, où survivent 500 pieds (?) d'Orchis bouffon, sa survie ne tient qu'à un sac de semences de ray-grass anglais !
 

 





Le charme discret des prairies sans fleurs !

 


Un constat inquiétant.  

La disparition des fleurs des prés est une réalité si banale que plus personne ne s'en étonne. Les orchidées font partie de ces fleurs rares qui sous la pression humaine quittent peu à peu nos paysages. Les causes de leur disparition sont multiples, comme nous allons le voir.
 

La découverte de ces étranges fleurs.

 


Il y a bien des années,  j'ai découvert et observé pour la première fois, grâce à un collègue de travail,  ces "étranges" fleurs, nous étions en 1975 à Fontainebleau sur le polygone d'artillerie (lire mon article au sujet de ce polygone d'artillerie).

 

Reconnaître les orchidées. (Texte librement inspiré par les Orchidées sauvages d'Île de France éditions Biotope) 

Les orchidées se différencient des autres fleurs avec lesquelles nous pourrions les confondre par des caractères spécifiques.
 
Tige :  jamais ramifiée ;
Feuilles : majoritairement en rosette basale ou alterne ; non pétiolées ni dentées, ni découpées. Les nervures sont plus ou moins parallèles ;
Fleurs : caractéristiques en épi ou en grappe ; leur odeur peut être délicieuse ou au contraire désagréable ;
Calice : comprenant trois sépales, séparés, non vert.
Corolle comprenant trois pétales : les deux latéraux, plus étroits que les sépales et formant parfois un casque, et le labelle, nettement distinct des 2 autres pétales, parfois éperonné ;
Étamines : une seule pièce, résultant de la fusion de une étamine et de trois styles ;
Ovaire : très visible ; situé sous le périanthe ;
Pollen : aggloméré en masse plus ou moins cohérente.
 

La liste rouge.

 


La  première analyse jamais réalisée sur le risque d’extinction des 160 espèces d’orchidées présentes en France métropolitaine montre que 27 d’entre-elles sont menacées de disparition du territoire. Trente-six autres sont proches de le devenir sans une attention particulière portée à leur situation. Ce nouveau chapitre de la Liste rouge des espèces menacées en France est le fruit d’un travail commun mené par le Comité français de l’UICN, le Muséum
national d’Histoire naturelle, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux et la Société française d’orchidophilie. source https://bit.ly/3olcZx2

 

Les causes d'extinction et de disparition.

 


J'ai souvent pensé, à tort, que la disparition des fleurs était due, comme on veut nous le faire croire, à une cueillette exagérée. Au fil des années, je dois me rendre à l'évidence, la cueillette peut être comparée à un pâturage ou à un surpâturage, et n'est, à mon humble avis, en rien responsable de la disparition des fleurs et encore moins à celle des prairies fleuries. Il est vrai qu'il est beaucoup plus facile de culpabiliser les cueilleurs de fleurs du dimanche que d'attaquer de front les vrais responsables de cet accablant constat.
Les orchidées sont des fleurs plutôt rares, leur reproduction dépend étroitement de facteurs symbiotiques complexes et de relations tout aussi complexes avec les insectes. La moindre contrainte sur leur milieu de vie et sur les insectes qui leur sont inféodés provoque leur disparition à brève échéance.

 

Prélèvements.

Les prélèvements, c'est-à-dire le déracinement de la plante entière constituent la principale source de disparition de certaines espèces comme les Cypripedium calceolus, Sabot-de-Vénus d'Europe.
Ces prélèvements, bien entendu interdits, sont perpétrés par des collectionneurs, ou des jardiniers peu scrupuleux. C'est ce que nous pouvons qualifier de « vandalisme horticole » (Les orchidées éditions Parthenope).
La production de salep contribue, également, à faire disparaître un grand nombre d'orchidées principalement en région méditerranéenne.

 

Piétinements.

Le piétinement, et les broutages répétés des ovins ou des caprins provoquent la disparition (momentanée ?) des orchidées dans certains parcs. Les milieux favorables aux orchidées correspondent bien souvent à des zones favorables à l'installation des parcs à ovins ou caprins !

 

Fermeture des espaces naturels. 👎

De grandes surfaces exploitées autrefois par l'Homme, victimes de la déprise agricole sont transformées en usine à bois. Autrement dit plantées de forêts monospécifiques de résineux.

 

Disparition des zones humides. 👎 👎 👎 👎

Assèchement, drainage, poldérisation, eutrophisation des milieux par l’apport excessif de substances nutritives, contribuent à la disparition des orchidées inféodées à ces milieux.
C'est le cas entre autres de Malaxis des marais Hammarbya paludosa , Épipactis des marais, Orchis incarna Dactylorhiza incarnata,  Dactylorhize de Mai Dactylorhiza majalis , Orchis odorant  Gymnadenia odoratissima, etc

 

Spéculation foncière.  👎 👎 👎

Grandes surfaces, parcs à véhicules, golfs, etc sont trop souvent construits dans des zones de peu d'intérêt pour l'agriculture, mais aux ressources floristiques insoupçonnées.

 

Agriculture productiviste.  👎 👎 👎 👎

Les prairies naturelles ont presque toutes disparues ! Cela vous parait impensable et pourtant. Les prairies traditionnelles avec leur cortège de plantes à fleurs ont pratiquement toutes disparues elles ont été converties en champs de ray-grass anglais !
Voici ce que nous découvrons sur la toile au sujet des prairies où les orchidées et les autres fleurs n'ont plus leur place !
 
«Quelques éleveurs spécialisés ont ainsi eu l’opportunité d’écouter Nom caché Prénom caché leur expliquer durant une journée les principes de base de la gestion de l’herbe et des prairies, et leur prodiguer des conseils sur la conduite optimale des pâturages.[...] Avec une bonne gestion, il est possible de ne jamais avoir besoin de ressemer sa prairie.[...] L’herbe est néanmoins une culture compliquée qu’on a tendance à sous-estimer. Elle demande beaucoup de technicité, de l’attention, et des prévisions ».
« il y a de plus en plus de travail sur les prairies parce que nous, on n’a pas de maïs, donc la prairie, l’herbe, c’est la ressource qu’il faut travailler le plus possible pour pouvoir faire du lait qui nous coûte le moins cher possible. Il faut vraiment travailler l’herbe pour arriver à avoir une qualité d’herbe tout le temps ».
« Le reste sont semées en multi espèces : du ray-grass anglais, du trèfle blanc, de la fétuque. « Et un tout petit peu de dactyle, pas trop pour ne pas étouffer le trèfle. » Les prairies sont conservées cinq à six ans. Elles passent deux années en culture. Puis elles retournent en herbe ».
 

Utilisation de produits chimiques.  👎 👎 👎 👎

Une prairie installée dans une zone humide épargnée de l'action directe des engrais et produits phytosanitaires, peut subir de graves dommages par les infiltrations de ces produits dans les nappes aquifères.
 
 
Le Journal LIBÉRATION nous apporte ses lumières au sujet des produits phytosanitaires https://www.liberation.fr/tags/pesticides/Intrants, Pesticides…
par Florian Bardou
publié le 24 octobre 2017 à 20h46

On appelle «intrants» les différents produits apportés aux terres et aux cultures. Parmi eux, les pesticides. Ce néologisme tiré de l’anglais est composé du mot «pest» (pour «nuisible») dans la langue de Shakespeare, et du suffixe dérivé du latin «-cide», de «caedere» (pour «tuer»). A ce terme grand public, certains scientifiques et industriels préfèrent celui de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques, c’est-à-dire, littéralement, des produits chimiques dont la substance active est supposée protéger la bonne santé de la plante. Sous l’appellation de «phyto», on retrouve trois grandes catégories de substances : les herbicides (dont le glyphosate, contre les «mauvaises herbes»), les insecticides (contre les insectes) et les fongicides (contre les champignons). Il existe en réalité autant de biocides (c’est le terme français) que d’«indésirables». Ils se déclinent par centaines de produits dans les rayons des hypermarchés : les nématicides (contre les vers), les acaricides (contre les acariens), les taupicides (contre les taupes), les molluscicides (contre les limaces), les corvicides (contre les oiseaux), etc.

 

Gestion de la nature et protection des orchidées à tout prix.

 



Abeilles domestiques et orchidées font l'objet d'une attention particulière, pour des raisons économiques pour les unes ou de critères esthétiques pour les autres. Ce sont des espèces phares bénéficiant de toutes les attentions.
Les autres espèces, seraient-elles laissées pour compte ?

Alors faut-il sauver le soldat orchidée quoi qu'il en coûte ?

 

Une vidéo concernant le sauvetage d'une orchidée mythique et en ligne sur viméo.
Il y a cent ans, il y avait encore des milliers de cypripèdes sauvages en Suisse. En raison de la destruction de leur habitat et du braconnage, ils sont maintenant presque éteints. Des experts passionnés de Suisse, d'Angleterre et de Hollande ont décidé de ne pas laisser la nature suivre son cours, mais de cultiver les plantes dans une serre et de les remettre à l'état sauvage. Pourquoi l'énorme effort de deux douzaines de volontaires sur une période de plusieurs années pour une seule plante ? Le Sabot de Vénus est l'orchidée sauvage la plus magnifique d'Europe et un fleuron pour les projets innovatifs de protection des espèces. Mais c'est une course contre la montre : dans la nature, il faut 12 ans pour que le Sabot de Vénus s'épanouisse. Grâce à la collaboration avec une entreprise néerlandaise d'orchidées, les graines d'orchidées suisses ont été cultivées en plantes à fleurs en quatre ans. 3000 jeunes Sabots de Vénus en bonne santé rentrent maintenant en Suisse et seront replantés dans des endroits secrets. Vont-ils survivre ?
Le film d'Annette Frei Berthoud et de Sélim Berthoud documente ce projet.

 

Le film du sauvetage est ici.

🔺 Cette opération, menée par une société horticole, n'est pas, bien entendu, dénuée d'aspects financiers puisque le Sabot de vénus plante protégée est maintenant autorisé au transport et au commerce !

- la plante  a-telle été modifiée génétiquement ?

- qu'est-ce que la longue floraison dont il est question dans le reportage ?

- les facteurs ayant causé sa disparition dans la nature ont-ils été supprimés ?

 

Le projet vu par :

 

Le projet n’a pas été une sinécure, car Cypripedium calceolus est une espèce protégée par la loi, encore plus sévère dans l’UE qu’en Suisse. L’exportation des capsules de semences n’aurait pas nécessité d’autorisation, mais les Pays-Bas ont exigé une autorisation d’exportation suisse et une autorisation d’importation néerlandaise. La germination des graines et la croissance initiale des plantules in vitro est également une entreprise difficile. Chez Anthura, les graines sont germées en éprouvette dans une solution nutritive stérile, avant d’être mises en terre en milieu non stérile et rempotées plusieurs fois dans des serres climatisées, jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment robustes pour être replantées, après trois à quatre ans. L’essai pilote en cours a produit environ 28 000 plantons, dont quelque 3500 ont été sélectionnés pour être rapatriés. Les coûts du projet, environ 40 000 euros, ont été pris en charge par Anthura, qui pourra en contrepartie cultiver des sabots de Vénus à longue floraison, pour autant que ça fonctionne, et les vendre aux commerces de fleurs. Cette activité est de l’intérêt du projet, puisque cela permettra de mettre un frein à l’arrachage sauvage. extrait de : https://www.ufarevue.ch/fre/vie-quotidienne/une-action-de-sauvetage-avec-le-soutien-des-agriculteurs

 La nature malade de la gestion.

 
Extrait texte de JC Génot


Si vous avez le temps d'écouter Jean-Claude GÉNOT  faites le ! (durée 54 mn)
Au cours d'un entretien Jean-Claude Génot parle de conservation de la nature. La vidéo est intéressante, le lieu du tournage un peu moins.
 


 

En guide conclusion puis-je poser la question suivante ?

La présence d'une espèce phare reflète t-elle le bon état d'un milieu  naturel et de la nature en général ? 


Orchidées un album photographique en libre accès.

 







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2 commentaires:

  1. J'ai lu un peu en diagonale pour l'instant, j'ai surtout regardé le passage concernant le broutage. En effet à 3 km de chez moi il y a une prairie dans laquelle il y avait beaucoup d'orchis bouffon aussi. Mais depuis, les moutons et un labourage du terrain sont passés par là et cette année il y a beaucoup moins de fleurs. Je trouve qu'en forêt sur les bords des chemins il y en a moins aussi. Celle de mon jardin n'a pas repoussé depuis deux ans que dans le jardin de ma mère il y en a désormais trois! On ne lasse pas de voir de si belles fleurs!
    Vos photos sont superbes!

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  2. Bonjour Patricia merci pour votre commentaire grâce à vos conseils ;-) je vais pouvoir étoffer mon album cordialement Jipé

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