L’Œdicnème criard Burhinus oedicnemus
L’Œdicnème criard Burhinus oedicnemus |
Le chant parfois fois rauque ou étranglé de l'Œdicnème criard et son mode de vie nocturne n'ont pas manqué de générer toutes sortes de croyances et de superstitions à son égard tout comme les chouettes et les hiboux.
Les campagnards des temps passés lui ont un peu rapidement attribué à tort le nom de courlis de terre, il est vrai que son chant rappelle un peu celui du courlis, c’est d’ailleurs sous ce nom, courlis de terre, qu’il est connu dans la région actuellement !
Les campagnards des temps passés lui ont un peu rapidement attribué à tort le nom de courlis de terre, il est vrai que son chant rappelle un peu celui du courlis, c’est d’ailleurs sous ce nom, courlis de terre, qu’il est connu dans la région actuellement !
Pourtant, très bien représenté ici en Maine-et-Loire Anjou, tout comme les Fritillaires, personne ne peut décrire ni l’oiseau ni la fleur connus sous d’autres noms locaux !
Les gros genoux de l'Œdicnème criard.
Son nom latin Burhinus oedicnemus dériverait de deux mots grecs signifiant « jambes enflées » en effet notre oiseau a non seulement de grandes pattes jaunes verdâtres, mais des articulations relativement grosses.
Pour résumer de façon humoristique, nous pouvons dire que l’Œdicnème criard a de gros genoux !
Ces articulations sont, sans aucun doute, en rapport avec son mode de déplacement préféré, la marche rapide. Durant ses déplacements il a un peu l'allure de certains limicoles que nous pouvons observer sur les grèves lorsque la mer se retire ; une chose est certaine, l'Œdicnème criard marche beaucoup plus qu’il ne vole.
Ces articulations sont, sans aucun doute, en rapport avec son mode de déplacement préféré, la marche rapide. Durant ses déplacements il a un peu l'allure de certains limicoles que nous pouvons observer sur les grèves lorsque la mer se retire ; une chose est certaine, l'Œdicnème criard marche beaucoup plus qu’il ne vole.
L’homochromie chez l'Œdicnème criard.
L'évolution permet à certains animaux d'échapper à leurs prédateurs et de passer inaperçus auprès de leurs proies grâce à une étonnante capacité de ressembler par leur couleur à leur environnement. Ce type de camouflage par mimétisme porte le nom d'homochromie ou de coloration cryptique.
L’Œdicnème criard est un oiseau des steppes, appréciant le calme et la quiétude des étendues sèches, des sols pauvres, des friches caillouteuses, des espaces incultes, des espaces dépourvus d'obstacles avec des vues dégagées.
Une vision ultra performante.
Les yeux de l'Œdicnème criard semblent disproportionnés par rapport à la taille de sa tête, c'est tout du moins l'impression qu'il laisse lorsqu'on l'observe pour la première fois. Inutile de vouloir tromper sa méfiance, ses grands yeux proéminents lui assurent une excellente vision panoramique. Au moindre mouvement détecté et suivant la distance, l'oiseau se tapit au sol, fuit en courant ou s'envole.
Malgré son plumage mimétique lui permettant de passer inaperçu c’est un oiseau particulièrement craintif qui n’hésite pas à quitter les lieux si d’aventure il se sent menacé.
Ultra méfiant le jour et actif la nuit, les affûts sont particulièrement difficiles à conduire pour réaliser de bonnes prises de vue de l’œdicnème.
De nombreuses menaces (la mort est dans le pré) en grande partie dues à l'agriculture intensive pesant sur lui, il s’est considérablement raréfié.
"Il apparaît comme un oiseau d’une époque révolue". (Les Oiseaux A Fatras Vol 1 Page116)
Les Poussins de l'Œdicnème criard.
"Les poussins des Œdicnèmes
criards ont leur part d'originalité. Leur toison pelucheuse, couleur
de sable, que partagent quelques raies noires, ne ressemble à
nulle-autre ; leurs énormes pattes vertes semblent difformes." P
Géroudet Limicole Tome 1
Comportement des poussins.
Lorsque les adultes partent en chasse, les oisillons restent tapis sur le sol leur camouflage assurant une certaine sécurité. L'absence d'odeur corporelle des jeunes œdicnèmes doit probablement participer à leur sauvegarde, cette dernière hypothèse reste à étudier. Comme je l'écris plus haut les Œdicnèmes criards (adultes) sont particulièrement méfiants et craintifs face au danger qu'ils choisissent d'esquiver, "abandonnant" sur place les oisillons blottis au sol. Si tout se passe bien, le danger écarté, les parents retrouvent leur progéniture. C'est probablement ce comportement qui a provoqué cette rencontre un soir de juin avec un jeune œdicnème tapis sur le goudron d'une route de campagne. Rentrant très tard de ma cession photographique, je découvre dans le faisceau de mon phare de bicyclette ce jeune œdicnème que je mets rapidement en sécurité dans un champ non loin de là .
Les œufs de l'Œdicnème criard.
Dimensions 54x38 mm |
Si le camouflage de l'Œdicnème criard est des plus performant dans les espaces découverts, ses œufs ne sont pas en reste, ils ressemblent à des cailloux gris, tachés de brun.
Alimentation de l'Œdicnème criard.
La nourriture de l’œdicnème consiste en insectes, coléoptères, en particulier des bousiers, des orthoptères, des fourmis, forficules, punaises, chenilles ; les araignées et les myriapodes d'une part, les limaces, les escargots et les lombrics d'autre part ne lui échappent pas. Selon les occasions, il ne manque ni les lézards, ni les petits serpents, ni les batraciens ou leurs têtards ; la prise de micro-mammifères, promptement tués à coup de bec, est sans doute assez fréquente, et il ne dédaigne pas les poussins et les œufs d'autres oiseaux terrestres. Ce régime éclectique est encore diversifié par des graines et des pousses de plantes, mais en faibles proportions semble-t-il. P Géroudet Limicole Tome 1
Le reportage photographique.
Fruit d’un long travail de repérage, j’ai pu observer et photographier un couple d’Œdicnèmes criards avec sa progéniture installé dans une parcelle en friche, aux abords d’un vignoble.
Parents et oisillons restent généralement groupés à peu de distance les uns des autres, chaque adulte s’occupant, semble-t-il d’un oisillon.
Les jeunes se déplacent en suivant un des deux parents ou se séparent pour suivre un des parents.
Le déplacement d'un jeune en compagnie de l’adulte est de courte durée, l’adulte se déplaçant trop rapidement à la recherche de proies, le jeune œdicnème se tapit alors au sol est attend le retour de l’adulte.
Les adultes parcourent rapidement la friche sur un rythme, un, deux, trois, quatre, cinq... puis s’arrêtent, l’œil reptilien aux aguets, puis repartent sur le rythme un, deux, trois, quatre, cinq... Plusieurs proies sont capturées avant d'être offertes aux jeunes à proximité du lieu où ils attendent "sagement".
Les adultes s’éloignent en marchant parfois fort loin de leurs jeunes, ou s'envolent parfois encore plus loin, ils reviennent régulièrement vers eux non sans avoir, me semble-t-il, inspecté les environs à leur recherche.
La chasse finie, ils déposent les proies au sol à peu de distance des oisillons où ceux-ci viennent les consommer. La chasse des adultes est entrecoupée de poses durant laquelle notre petite troupe semble s'être évaporée du paysage ; jeunes et adultes ne semblent pas se regrouper pas durant ces moments de repos.
Le Maine-et-Loire accueille une forte population d'Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus). Ce sont des oiseaux très discrets ! Ils peuvent, lors des rassemblements post-nuptiaux, être plus d'une centaine dans un champ sans que les riverains ne soupçonnent leur présence.
Un Œdicnème criard c'est gros comment ?
Cette photographie provient d'un document édité par la L.P.O. Rhône (impossible de le retrouver sur la toile !)
Photographie de Dominique TISSIER |
Mon conseil de lecture.
Pour en apprendre plus sur cet oiseau passionnant je vous suggère la lecture de :
Mise à jour du 21 août 2022 .
Au cours d'une de mes pérégrinations en bicyclette j'ai découvert le corps sans vie d'un jeune Œdicnème criard, très probablement percuté par un véhicule roulant à très vive allure, comme c'est de coutume sur les petites routes secondaires.
Le jeune oiseau n'a eu aucune chance d'échapper au choc qui lui fractura la boîte crânienne.
Le hasard a bien voulu me faire passer par là à 3 ou 4 heures du matin, et découvrir le cadavre avant qu'il ne disparaisse sous la dent d'un carnivore ou ne soit consommé par les corvidés, fidèles nettoyeurs de nos voies de communications.
Plutôt que de l'abandonner là sans rien faire, je décide de faire quelques photos du cadavre afin de perfectionner mes connaissances sur cet oiseau peu commun et si craintif. Le cadavre est laissé sur le bas côté.
Les routes traversant des zones sensibles, la vitesse excessive, le manque de considération pour la vie sauvage contribue à désertifier une campagne déjà si mal menée.
Après avoir consulté l'album de photographies réalisé à cette occasion vous aussi vous pourrez dire que l'Œdicnème criard a des gros yeux et de gros genoux !
- ne jamais manipuler de cadavres sans moyens de protection adaptés ;
- respecter toujours la réglementation concernant les espèces protégées, transport, naturalisation etc.
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