Le grès lustré est une "déclinaison" du grès que nous trouvons sous forme, en autres, de gros blocs rocheux largement présents en forêt de Fontainebleau. Les principaux "gisements" de grès lustré, exploités par les premiers hommes, sont localisés en forêt de Montmorency (mais pas que). Le Montmorencien (Suivant les recherches récentes au sujet des outils macrolithiques attribués au "Montmorencien", ces derniers sont maintenant considérés comme un faciès technique du Mésolithique. Le terme 'Montmorencien" ne désigne plus maintenant une "culture" qu'on ne savait du reste pas trop placer chronologiquement et qui est abandonnée communication de A Benard). désigne l'outillage macrolithique réalisé sur ce site, découvert en 1923 par L Franchet et L. Girault. Notons cependant, qu'il semble bien que les premières découvertes, de grès taillés (grès lustré) signalés par E Doigneau en 1875, ont été faites en forêt de Fontainebleau !
Ce qui surprend le visiteur, sur ces sites exploités par nos prédécesseurs, ce sont les formes particulières et la quantité d'éclats de roche. De tailles et de dimensions variables, grossiers ou délicats, il ne peut y avoir de doute, même pour une personne ignorante du travail de la pierre. Ces "rebuts" de taille sont caractéristiques d'une exploitation intentionnelle et réfléchie. On ne trouve sur place aucun indice permettant de conclure à une exploitation de pavés, traces d'outils, boîtes à coins, écales, etc, si fréquents sur les sites où ont été exploités les rochers pour cette finalité.
Lors d'une randonnée, je découvre par hasard, un bloc de grès portant de toute évidence des traces de fractures et d'enlèvement de matière.
Sur site, l'observation attentive (des rochers exploités au mésolithique ) révèle bien une patine identique à celle observée sur "mon" bloc rocheux distant d'une dizaine de kilomètres !
Le rocher partiellement exploité, trouvé loin d'ici pourrait donc avoir été exploité il y a quelques milliers d'années par des hommes du Mésolithique ou du Paléolithique. Seule une recherche approfondie, réalisée par des archéologues spécialistes de ces périodes et de cette technique, pourrait apporter des éléments de réponse.
Le grès lustré
Ce n'est donc pas sans raison que certains rochers présentant ces caractères idéaux ont été exploités en totalité...
Celui-ci est réduit pratiquement aux tiers de sa taille originale.
Outils réalisés en grès quartzite [ICI]
Le temps passe, la taille et la mise en forme des matériaux évoluent. Une nouvelle technique, fait son apparition : le polissage. Les grès lustrés toujours utilisés se présentent dorénavant pour les archéologues sous forme de pierres polies. Nous sommes au néolithique.Le grès-quartzite
Grès blanc.
Quartzite
Il existe deux types de quartzite :
le quartzite métamorphique (ou métaquartzite), issu de la recristallisation d'un grès, d'une radiolarite ou d'un filon de quartz.
le quartzite sédimentaire (ou orthoquartzite), issu de la cimentation par diagenèse d'un grès.
La différenciation entre ces deux types est impossible avec un seul échantillon. Ref : wikipedia
Définition du macro-outillage
Le reportage photographique.
Société Préhistorique de France année 1910.
Les Grès taillée de La Vignette, Commune de Villlers-sous-Grez
Un texte de Ph. REYNIER (de Lizy-sur-Ourcq, S.-et-M.). puisé sur https://www.persee.fr
La
Vignette est située au sud de la Forêt de Fontainebleau, sur le
territoire de la commune de Villiers-sous-Grez (Seine-et- Marne).
C'est
une des plus intéressantes stations du Bassin parisien. Sa situation
géologique est celle des autres parties de la forêt, qui sont les Sables
supérieurs, couronnés par un épais banc de Grès, qui donne un aspect
des plus pittoresques à cette belle forêt.
En effet, de cet endroit, ils en ont fait un atelier des plus importants.
Il
n'y a que la partie où les grès sont siliceux, qui a été occupée, sur
une largeur de 150 mètres et 300 de longueur. Mes nombreuses visites et
plusieurs fouilles m'ont permis de me rendre compte de cette situation.
Dès
le début de mes fouilles, je me suis borné à faire de petites
tranchées, sans choisir les emplacements. Après avoir examiné certaines
roches, qui, à la surface, étaient couvertes de martelures, je compris
que ces roches avaient dû servir d'enclumes. Dès lors, je dirigeai mes
fouilles auprès de ces roches, qui me donnèrent de bien meilleurs
résultats, car, près de ces rochers, je trouvai de nombreux débris et
beaucoup de pièces cassées, mais aussi de nombreuses pièces entières et
finement taillées.
Pour
obtenir un très bon résultat, il faut creuser une tranchée, de 0m60 à
0m80. A cette profondeur, les pièces n'ont aucune patine ; il n'en est
pas de même de celles trouvées à 0m30 ou 0m40, qui ont une patine noire,
produite par la décomposition des matières végétales, surtout les
bruyères. Cette patine pourrait porter à croire que certaines de ces
pièces ont reçu l'action du feu ; mais, au moindre examen, on peut se
rendre compte que le grès ne peut subir l'action du feu sans se
craqueler.
II
est très intéressant de fouiller près des rochers, car, là, on trouve
la série des pièces que l'on a pu fabriquer à la Vignette.
De toutes
les stations que j'ai fouillées, je n'ai trouvé, nulle part ailleurs, un
outil aussi spécial qu'à la Vignette. C'est une sorte de ciseau, où
l'on a ménagé un biseau, en pratiquant une martelure des deux côtés de
la pièce. Souvent ce ciseau forme une pointe : ce qui fait supposer que
cet outil pouvait servir de tranchant et de perçoir, car l'extrémité de
la pointe est finement martelée. L'intention des tailleurs de grès était
de pouvoir arriver à façonner beaucoup de ciseaux, car c'est le plus
grand nombre de pièces ayant cette forme, que nous trouvons.
Quelques-unes ont une longueur de 0m40 et sont utilisables des deux
bouts. On y trouve aussi de nombreux perçoirs bien typiques et des
racloirs qui ont la forme de certaines pièces moustériennes.
Si
on s'éloigne de la roche-enclume, on trouve de nombreuses petites
enclumes, ayant la forme de coins, avec de nombreuses martelures. Cet
outil devait être fixé en terre ; car, bien souvent, près de lui, j'ai
trouvé des percuteurs et des marteaux où l'on avait ménagé un manche.
Dans
l'énumération des pierres, nous trouvons : le ciseau, le perçoir, le
racloir, le grattoir, l'enclume, le percuteur, et de nombreux éclats
ayant été utilisés comme scies.
Beaucoup
d'archéologues m'ont fait remarquer que le grès n'avait pu être employé
par la raison que les silex abondent dans le diluvium des bords du
Loing.
J'ai toujours répondu que le Grès de la Vignette avait
l'avantage de produire de grosses pièces, ayant plus de résistance que
n'importe quel silex !
En
ce qui concerne l'utilité de ces instruments elle est facile à
démontrer. Ces gros ciseaux faciles à tenir dans la main, pouvaient
servir à raboter ou équarrir, et même à percer de grosses pièces. Ces
gros éclats, que je désigne ci-dessus comme ayant pu servir de scies,
ont certainement été utilisés. Il m'est arrivé bien souvent, qu'en
creusant le sol j'ai rencontré une racine d'une certaine grosseur ; or,
n'ayant pas de couteau, je me servais d'un éclat soit comme serpe, soit
comme scie l
Je
dois ajouter que le grès peut avoir cet avantage qu'il est moins
cassant que le silex, et, en plus, que l'on peut obtenir de plus grosses
pièces !
Nous ne pouvons ignorer que le travail du bois était jadis
une obligation pour l'homme. Un fait qui me semble avoir son importance,
ce sont les armes en bois, que l'homme n'a pas manqué de se fabriquer,
telles que lances faites d'une longue tige de bois dur, une pointe bien
effilée avec cette lance à pointe bien effilée, il pouvait tenir à
distance son ennemi, carnassier ou humain. A l'époque préhistorique,
l'homme ne devait quitter son habitation que muni d'un gourdin, soit
pour se défendre, soit pour attaquer. Il en a été ainsi d'ailleurs aux
époques historiques !
Le gourdin à l'époque préhistorique, avait bien
une autre valeur que la hache emmanchée dans un fragile bois de cerf,
les gros éclats de grès, étaient tout désignés pour scier ou racler les
morceaux de bois qui devaient être transformés en armes.
Un
fait qui a particulièrement attiré mon attention, est la profondeur de
0m60 à 0m80, où se trouvaient certaines pièces, entre deux roches ; ce
fait semble indiquer que, lorsque l'on taillait ces grès, une partie des
roches que nous voyons couvertes de sable étaient entièrement dénudées
la preuve, c'est que nous trouvons les outils à leur base et recouverts
de sable et de végétation. L'homme préhistorique serait venu établir
son atelier à la Vignette, lorsque le sol était encore entièrement
dénudé. Il est un fait certain : ce vaste désert, qui est aujourd'hui la
grande forêt de Fontainebleau, ne s'est peuplé de végétations que bien
longtemps après le creusement des vallées; les excavations produites par
l'écroulement des roches n'ont pu se combler que lentement par l'action
des agents atmosphériques, le vent a été le plus puissant facteur en
transportant les sables dans les excavations. Pour les plaines qui
touchent à la forêt, telles que Bois-le-Roi et Chailly, le sol de
surface est entièrement éolien, provenant des vallées de la forêt.
Le
mérite de la découverte de l'intéressante station de la Vignette est dû
au Dr Durand (de Bourron), qui, avec le savant Doigneau, l'a explorée. !
En ce qui me concerne, si je la connais, je le dois à notre ami, le
hasard, qui, un dimanche, m'y a conduit. Alors que je cherchais des
champignons, mon attention fut attirée par des nombreux éclats près d'un
rocher. Après examen, je pus me convaincre que les morceaux de grès que
j'avais devant moi étaient bien le résultat d'un travail de l'homme !
Étant
à Melun, j'y ai fait plusieurs fouilles, et toujours fructueuses. La
série des pièces, que j'ai l'honneur de présenter à la Société
Préhistorique de France, est entièrement de mes récoltes.
M. A.
Doigneau (de Fontainebleau). — Beaucoup parmi vous, Messieurs,
connaissent la curieuse station de la Vignette, située entre Recloses,
Bourron et Villiers-sous-Grez (Seine-et-Marne); et certains se
rappellent la présentation de pièces de cette station faite à la Société
ď Anthropologie en 1897, par MM. Collin, Reynier et Fouju. Aujourd'hui
notre collègue Reynier a eu la bonne idée de nous faire une nouvelle
présentation de pièces excessivement intéressantes. Je ne reviendrai pas
sur la description des différents types. Je voudrais seulement vous
montrer des pièces que j'ai récoltées à la Vignette, avec d'autres
semblables à celles que vous venez de voir, mais qui s'en différencient
sensiblement. Elles sont en grès beaucoup plus fin, et d'un travail
beaucoup plus soigné ; et ce fait est à signaler.
A
la Vignette, il existe, en effet, deux espèces de grès, qu'on retrouve
même dans une même roche, je dirai plus, dans un même outil quelquefois.
D'une façon -générale, les pièces grossières, qui sont les plus
nombreuses, sont en grès grossier ; les pièces plus finies, mieux
travaillées, sont en grès fin et plus rares.
Vous avez vu les pièces
de notre collègue Reynier; voyez celles- ci: ce pic, ces pointes, ces
couteaux; les dimensions sont moins grandes et le travail est beaucoup
plus soigné. Vous pouvez vous faire une idée complète de l'industrie de
cette très curieuse station. Je tenais à vous signaler un fait, resté
dans l'ombre jusqu'à présent.
Nice post thank you Gary
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