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2025 022

Camouflage et Chasse Photographique

Affût camouflé et Photo Naturaliste

L'école publique et gratuite des caméléons ;-)

Le camouflage dans la nature c'est quoi ?

Trouverez-vous les oiseaux  dans cette photo ?

 

Bien malin celui qui verra dans cette image d'écorces deux oiseaux

Le camouflage peut se résumer de la façon suivante : c'est une méthode de dissimulation permettant à un organisme de passer inaperçu dans son environnement grâce à des adaptations de couleur, de luminosité et de motif. Des exemples incluent, les rayures du tigre, les motifs de certains papillons et les adaptations aux couleurs du caméléon, etc.

Un papillon au camouflage extraordinaire

Son nom : Orange Oakleaf  Kallima inachus 

Je vous conseille de consulter ce LIEN pour découvrir ce lépidoptère tout à fait étonnant !

 

Les animaux peuvent également exploiter la correspondance de teinte avec leur milieu pour échapper aux prédateurs, tandis que d'autres utilisent des motifs complexes augmentant leur efficacité. La coévolution entre prédateurs et proies renforce l'importance des capacités sensorielles pour détecter ou se cacher.

 

L'Engoulevent d'Europe l'oiseau au camouflage écorce c'est lui qui figure en début de chapitre 

Comment l'animal passe t-il inaperçu ?

Cervidé expectatif camouflé dans dans la végétation

- en se camouflant. son aspect est méconnaissable ;

- en se dissimulant. il utilise l'environnement pour se soustraire à la vue ;

- en utilisant l'homochromie. pour ressembler au milieu dans lequel il évolue ;

- en pratiquant le mimétisme. en prenant l'aspect de quelque chose pour échapper aux prédateurs ;

- en utilisant la déception ou la tromperie. Tromper ou mentir sur ses intentions. terme surtout utilisé dans le domaine militaire ;

Le camouflage au fil de l'évolution

Un flet (poisson marin plat) se fondant dans le gravier du fond de la mer.

 

Depuis l'aube de la vie sur Terre, les organismes ont dû développer des stratégies sophistiquées pour échapper à leurs prédateurs. Ce phénomène d'adaptation résulte d'un long processus d'évolution, où les espèces ont affiné, souvent de manière involontaire, des techniques de survie de plus en plus efficaces. Parmi ces adaptations remarquables se trouve le camouflage, qui permet à certains animaux de se fondre dans leur environnement.

Prenons l'exemple des céphalopodes, comme le poulpe ou la seiche, capables de changer de couleur et de texture en un clin d'œil grâce à des cellules spécialisées appelées chromatophores. Ces créatures marines utilisent cette capacité non seulement pour échapper à un prédateur, mais aussi pour chasser leurs proies, un véritable exploit d'ingéniosité évolutive.

D'autres espèces, comme les lézards, imitent les textures et les couleurs de leur habitat. Certains lézards du genre Uroplatus, vivant à Madagascar, ressemblent à des feuilles mortes ou à des écorces d'arbres, rendant leur détection presque impossible. Ce phénomène d'homochromie est un exemple frappant de la manière dont la sélection naturelle a façonné des comportements et des morphologies étonnantes.

Ces adaptations ne se limitent pas aux vertébrés. Des insectes comme les phasmes, qui se camouflent parfaitement avec les branches et les feuilles, témoignent également de la diversité des stratégies évolutives. Ainsi, le monde vivant est une véritable galerie d’ingéniosité, où chaque biais évolutif témoigne de la lutte incessante pour la survie. 

Le camouflage chez l'être humain c'est quoi ?

La probable origine du camouflage

Un chasse au rennes.  Vision d'artiste.

Le camouflage a probablement été utilisé, de façon anecdotique, par les premiers chasseurs pour s'approcher discrètement de leurs proies. Néanmoins, en l'absence de preuves archéologiques concrètes, l'usage préhistorique de cette stratégie reste une hypothèse

Le véritable développement du camouflage

Briser les formes reconnaissables ou l'art du maquillage/camouflage 

Le camouflage chez l'être humain est avant tout une tactique militaire jouant un rôle crucial dans la survie et l'efficacité des forces armées. Avec l'avènement de la Première Guerre mondiale, les uniformes des fantassins ont subi une transformation radicale, signalant une transition vers des stratégies de guerre modernes. Précédemment, les tenues colorées et distinctives permettaient d'identifier rapidement les unités sur les champs de bataille classiques, où le combat rapproché primait et où la portée des armes à feu était limitée.

Cependant, l'évolution technologique des armements, caractérisée par une portée accrue et une cadence de tir élevée, a rendu ces pratiques obsolètes. La nécessité de dissimuler les soldats, les véhicules et le matériel est devenue prépondérante pour minimiser la visibilité face à un ennemi potentiellement mieux armé. Le camouflage s'est ainsi imposé comme une stratégie essentielle, visant non seulement à protéger les individus, mais également à déstabiliser les capacités d'observation de l'adversaire.

Cette approche novatrice repose sur des concepts adaptés aux environnements variés, exploitant les motifs, les couleurs et les textures pour se fondre dans le décor naturel. En somme, le camouflage est devenu un élément indispensable des opérations militaires contemporaines, illustrant l'ingéniosité humaine face aux défis du champ de bataille moderne. 

 

La tenue de camouflage baptisée Tenue "ghillie"

 

La Naissance du Camouflage Militaire : De l'Art à la Guerre

 

Le peintre Lucien-Victor Guirand de Scévola est-il à l'origine du camouflage militaire ?

 

Œuvres civiles de Lucien-Victor Guirand de Scévola 

   

Œuvres civiles de Lucien-Victor Guirand de Scévola 

Le camouflage, tel qu'il est compris et pratiqué aujourd'hui, trouve ses racines historiques dans le contexte brutal de la Première Guerre mondiale. Ce conflit marque un tournant majeur où l'objectif n'était plus d'approcher discrètement des animaux, mais bien de se soustraire à l'ennemi, transformant de fait le « chasseur » en « chassé ».

C'est sur le front français que les premières initiatives concrètes voient le jour. L'invention et l'application du camouflage militaire semblent intimement liées au peintre Lucien-Victor Guirand de Scévola. Nommé lieutenant pour l'occasion, il commandera la première section de camouflage composée d'artistes cubistes avec, entre autres, Dunoyer de Segonzac, Jacques Villon, Roger de La Fresnay, André Mare. Ces peintres sont à l'origine des premiers essais de camouflage appliqués spécifiquement au matériel militaire. Leur expertise artistique de la couleur, de la lumière et de la perspective fut mise au service de la stratégie de guerre.

Le camouflage concerne différents domaines

 

Un faux arbre destiné à l'observation depuis un point haut

Avant la guerre, l'uniformologie n'avait pas intégré ce besoin de dissimulation : on privilégiait des couleurs vives et distinctives. La nature statique et meurtrière de la guerre des tranchées a rapidement imposé la nécessité de rendre les positions, les hommes et l'équipement invisibles ou, du moins, méconnaissables aux yeux de l'adversaire. Les travaux de Guirand de Scévola ont ainsi jeté les bases d'une nouvelle science militaire appelée la "tromperie par l'œil". En utilisant des techniques issues de son art "civil", il a permis de créer des illusions d'optique visant à briser les formes et les silhouettes des équipements lourds, des canons aux véhicules.
Cette transition de l'art de la peinture vers l'art de la dissimulation militaire a été fondamentale, inaugurant une discipline qui est, depuis, devenue une composante essentielle de la stratégie de défense et d'attaque des armées modernes à travers le monde.
La question qui me vient à l'esprit est la suivante : Le militaire en guerre serait-il un modèle pour le photographe d'animaux sauvages ?
J'ai bien peur que oui. Beaucoup, pour ne pas dire énormément, de techniques de camouflage utilisées par les photographes sont directement inspirées du modèle militaire.

Les bases du camouflage chez les militaires

 

Les militaires utilisent un moyen mnémotechnique FFOMECBLOT pour retenir les principes du camouflage. Chaque lettre renvoie à un élément crucial à contrôler pour échapper à la détection 

Fond et Forme : Adapter l'apparence à l'environnement pour rompre la silhouette humaine.
Ombre : Éviter de projeter des ombres révélatrices ou s'en servir pour se fondre.
Mouvement : Réduire et ralentir les déplacements, qui sont le principal facteur de détection.
Éclat et Couleur : Neutraliser les surfaces brillantes (métal, verre) et harmoniser les teintes avec le terrain.
Bruit : Se déplacer et agir de manière silencieuse.
Lumière : Masquer toute source lumineuse artificielle (lampe, écran) ou naturelle (reflets du soleil).
Odeur et Traces : Minimiser les émanations (cuisine, tabac, hygiène) et effacer toute marque de passage (empreintes, branches cassées).
Le respect de ces consignes permet aux soldats de se soustraire à l'ensemble des sens de l'ennemi.

👴 Le chasseur photographe peut directement s'inspirer de ces principes (écrits en vert) pour se soustraire pacifiquement, cette fois, à la vue et aux sens aiguisés des animaux .

Le camouflage en chasse photographique c'est quoi ?

Le camouflage en photographie animalière ou naturaliste est une discipline essentielle qui vise à se fondre dans l'environnement pour observer et photographier la faune sans la perturber. Il ne s'agit pas seulement de se déguiser, mais d'une stratégie complète qui tient compte des capacités sensorielles spécifiques des animaux.
Le camouflage est un élément crucial et souvent sous-estimé en photographie animalière, qu'il s'agisse de photographie naturaliste ou de chasse photographique. Son but principal est de permettre au photographe de se fondre dans l'environnement pour observer et capturer des images d'animaux dans leurs comportements naturels sans les effaroucher.
Le camouflage ne se limite pas à porter des vêtements de couleur terre ou kaki. C'est une stratégie qui englobe la gestion de la silhouette, le choix des couleurs et motifs, et l'utilisation de la végétation naturelle pour essayer de se fondre dans le paysage. 

Des motifs ou matières de camouflage qui imitent l'environnement local brisent la forme humaine, rendant le photographe moins visible. L'équipement, c'est-à-dire l'appareil photo, les objectifs et le trépied, peuvent être recouvert de housses de camouflage ou de ruban adhésif mat pour éviter les reflets et les contrastes tranchants.

 

Le camouflage ou, l'art de tromper l'animal

S'approcher ou se laisser approcher ?

1. La Billebaude

 

Sans le photographe

Avec le photographe. Une tenue camouflée avec ajout de végétation le "must"

La billebaude est la technique de l'approche discrète. Elle consiste à se déplacer lentement et avec précaution, en utilisant la topographie et la végétation comme des caches naturelles. C'est une méthode très physique qui demande une connaissance fine du terrain et du comportement de l'espèce recherchée. L'observateur s'habille de couleurs neutres ou de motifs de camouflage de végétations pour briser sa silhouette. Le but n'est pas de disparaître totalement, mais de se faire passer pour un élément du paysage, permettant de s'approcher suffisamment pour observer ou photographier. 

Mais c'est quoi au juste la billebaude ?

 

La billebaude est un terme qui définit le fait de marcher sans but précis, se déplaçant au hasard, à l'aventure, ou de manière quelque peu désordonnée. Cette notion est souvent utilisée pour décrire une promenade sans itinéraire défini, où l'on se laisse uniquement guider par l'inspiration du moment. En photographie animalière, la billebaude est une méthode de chasse photo qui consiste à déambuler librement sur un territoire, sans s'établir à un poste fixe (affût). En résumé, la billebaude s'apparente à une flânerie ou une déambulation libre, sans contrainte ni parcours préétabli.

2. L'Affût

 

Un affût parfaitement intégré au paysage environnant.

L'affût est la technique de l'attente. Elle implique de choisir un poste d'observation fixe – appelé affût – près d'un lieu de passage, de nourrissage, d'abreuvement ou de repos de l'animal. L'affût est souvent une tente ou une structure légère spécialement conçue pour être discrète. Il est recouvert totalement ou partiellement de végétation prélevée sur le lieu d'installation pour se fondre dans le paysage. L'opérateur s'y installe avant l'arrivée des animaux et reste parfaitement immobile et silencieux pendant de longues heures. Cette méthode minimise le risque de dérangement, car l'animal s'habitue à l'élément immobile, ce qui permet des observations prolongées et intimes.

Ces deux méthodes, bien que différentes, partagent l'objectif essentiel de tromper l'animal  en réduisant au maximum la présence humaine.

L'efficacité du camouflage est-elle réelle ou supposée ?

Il est crucial de comprendre que le camouflage en nature va bien au-delà de la simple tenue vestimentaire. C'est en réalité une stratégie globale visant à échapper à la totalité des sens de l'animal : la vue, mais aussi l'ouïe et l'odorat.

Se contenter de porter des vêtements aux motifs parfaitement adaptés au paysage est inefficace si les autres facteurs de détection ne sont pas maîtrisés. Par exemple, une approche trop bruyante ou un vent mal orienté transportant vos odeurs corporelles — souvent imperceptibles pour nous mais puissantes pour la faune — rendront votre dissimulation visuelle complètement inutile.

 

Un excellent article concernant la maitrise du vent à consulter absolument :

 

   

 

Comment camoufler son corps ?

Lorsque vous vous préparez pour une sortie en pleine nature, le choix de vos vêtements peut faire toute la différence. Il est crucial d'opter pour des textiles absolument silencieux : évitez les tissus bruyants comme le nylon ou certaines fibres synthétiques qui peuvent trahir votre présence. Les animaux à l'oreille fine détectent rapidement les sons étranges et absents de leur bibliothèque ou disque dur 😀. 

Les vêtements camouflés sont effectivement efficaces pour ne pas alerter les autres usagers de la nature. Mais qu’en est-il des animaux ? Leur perception des couleurs reste un mystère. Alors que nous voyons le vert comme une couleur, pour eux, cela peut être perçu différemment. La vision des mammifères, des oiseaux et même des insectes varie considérablement : certains voient des ultraviolets, d'autres des nuances que nous ne pouvons imaginer.

En matière de camouflage, choisissez soigneusement parmi la multitude de motifs disponibles : optez pour ceux qui se fondent dans votre environnement spécifique. Que ce soit du feuillage, des motifs terreux ou aquatiques, il est important de s’harmoniser avec la nature pour maximiser vos chances de passer inaperçu.

 

👴 Bon à savoir : Les  vêtements camouflés ne sont bien entendu pas une obligation !

 

 

Nous n'avons que l'embarras du choix.

Quels fournisseurs doit-on choisir ?

Lorsqu'il s'agit de choisir des vêtements adaptés à nos activités en plein air, il est crucial de bien sélectionner ses fournisseurs. Personnellement, je me tourne vers des marques spécialisées dans le matériel militaire. En effet, ces vêtements sont réputés pour leur robustesse et leur fonctionnalité, souvent bien supérieures à celles des vêtements conçus pour les chasseurs.

Pour illustrer mes propos, j'ai récemment eu une mauvaise expérience avec une veste soi-disant imperméable, achetée dans un magasin de sport possédant un rayon dédié à la chasse. Malgré son étiquette prometteuse, elle n'avait rien d'imperméable. Les poches, aux œillets de fermeture défectueux, étaient loin d'être pratiques et manquaient cruellement de fonctionnalité. De plus, la doublure, qui était elle-même en polaire, compliquait l'enfilage, notamment si l'on portait déjà une polaire en dessous. Résultat : une veste à prix élevé qui ne tenait pas ses promesses !

 

La veste dont il est question ci-dessus.

Il est donc essentiel de privilégier des fournisseurs dont la réputation est établie, car investir dans des vêtements militaires assure non seulement une durabilité accrue, mais également une praticité indéniable. Pour moi, le choix est clair : la qualité prime sur l’apparence. 

Peut-on améliorer l'efficacité du camouflage des vêtements ? 

 

Un vêtement camouflé peut voir son efficacité améliorée grâce à de petits dispositifs permettant d'y fixer, de façon provisoire, des éléments naturels. En prélevant de la végétation sur le lieu d'affût ou de billebaude, le photographe s'intègre parfaitement à son milieu.

 

Un élastique, un bloqueur, du fil, une aiguille et le tour est joué !

Il suffit de placer ces petits dispositifs à des endroits stratégiques sur le vêtement pour pouvoir y fixer des touffes de végétation.

 

Et voilà le résultat !

Invisibilité assurée.

Comment camoufler son visage ?

Il y a bien longtemps, alors que je débutais en chasse photographique, le camouflage du visage n'était pas encore une pratique courante (1). Je ne prêtais que peu d’attention à ceux, très rares, qui utilisaient cette technique innovante. Cependant, un jour, j’ai décidé de confectionner une cagoule et de l'utiliser lors de mes sorties en forêt de Fontainebleau. Ce fut pour moi une véritable révélation. Ce moment marquant m'a permis de réaliser à quel point le camouflage pouvait transformer l’expérience de la photographie animalière.

Depuis cette époque, le camouflage en chasse photo animalière a considérablement évolué. Le commerce s’est emparé du sujet, et des produits spécifiques, conçus pour répondre aux besoins des photographes, ne manquent pas sur le marché.

(1) Le livre de Jean-Marie BEAUFLE et Jean-Philippe VARIN, (LIEN) deux précurseurs, n'aborde même pas le sujet du camouflage. 

 

On distingue principalement deux méthodes pour camoufler un visage :

 le maquillage et la dissimulation.

 

Maquillage

 

Le maquillage consiste à peindre le visage avec des couleurs se rapprochant de celles de la nature environnante, tout en brisant les formes distinctes du visage. Cette approche, bien que traditionnelle, permet une intégration subtile dans l'environnement.

Avouons tout de même qu'une fois la sortie photo terminée, il est  difficile de rentrer chez soi ainsi grimé. Nous laisserons donc cette technique de camouflage aux militaires.

 

Maquillage destiné à briser les formes et les rendre moins visibles.

Dissimulation

 

La dissimulation, en tant que pratique, vise à altérer l'apparence faciale Ce procédé, qui implique l’utilisation d’un tissu spécialement conçu pour camoufler les traits du visage, présente une polyvalence remarquable. Les matériaux employés varient en poids et en transparence : certains permettent une vision légèrement altérée tout en préservant la dissimulation, tandis que d'autres, plus épais, se dotent d’ouvertures pour les yeux, garantissant ainsi une dissimulation efficace.
De surcroît, ce type de dissimulation s'avère plus pratique que le maquillage traditionnel, car il peut être enlevé ou remis en quelques gestes rapides, sans engendrer de désagréments liés à l'application de produits cosmétiques. 

 

 

Cagoule sophistiquée avec ajout de végétation.

Ci-dessous, cagoules confectionnées de toutes pièces, ou cagoules du commerce modifiées

  

Différentes cagoules. Créations personnelle.

Comment camoufler ses mains ?

 

Le camouflage des mains en photographie n'est pas essentiel à condition de limiter ou de ralentir ses mouvements. En hiver la protection des mains devient essentielle c'est là que les gants-mitaines se révèlent particulièrement efficaces. Elles offrent une protection contre le froid tout en permettant une manipulation précise de l'écran et des réglages de l'appareil photo. En choisissant judicieusement votre équipement, vous optimisez vos chances de capturer des images impressionnantes, même par temps froid.

👴 à retenir : Bien que les gants ne soient pas toujours indispensables, il est impératif d'éviter les mouvements brusques qui peuvent alerter les animaux.

 

Comment camoufler le matériel

 

Camoufler son appareil photo et son téléobjectif ne présente pas une grande difficulté ; en revanche, rendre inaudible le bruit de déclenchement de l'appareil est plus compliqué. Un appareil bien camouflé sera invisible, mais le bruit qu'il engendre au moment de la prise de vue, compromet toutes les chances de passer inaperçu auprès des animaux à l'oreille fine. Ceci concerne principalement les mammifères, mais également les oiseaux, et les rapaces en particulier. Comment ne pas être déçu en voyant votre sujet quitter les lieux à toute allure parce qu’il vient d'entendre le bruit de déclenchement de votre appareil photo ?

Une seule solution pour éviter ces déconvenues : la housse anti-bruit.

C'est quoi une housse anti-bruit ?

 

La housse anti-bruit est née dans les studios de cinéma, au début du cinéma sonore. Elle porte un nom anglais : "le blimp". 

 

Définition inspirée de Wikipédia.

Le blimp, ou caisson sonore, représente une avancée technologique majeure dans l'histoire du cinéma, particulièrement suite à l'introduction du son synchronisé. Conçu pour réduire les nuisances sonores produites par les caméras lors du tournage, le blimp est constitué d'une structure métallique isolée par plusieurs couches de matériaux insonorisants, tels que le velours, ou d'une housse en tissu, communes aux modèles dits « souples ». En intégrant la caméra dans cet équipement, appelée alors « blimpée », les réalisateurs pouvaient enregistrer des dialogues et autres éléments sonores directement sur le plateau, sans interférences acoustiques indésirables. Cette technologie a été essentielle pour l'essor du cinéma sonore. Toutefois, avec l'évolution vers des caméras électroniques, analogiques et numériques, qui fonctionnent sans les mécaniques d'avance des pellicules traditionnelles, l'utilisation du blimp a progressivement diminué, marquant ainsi une transformation significative dans les processus de production cinématographique.

Né dans les studios de cinéma, le blimp s'introduit dans les studios photo

 

Le blimp acoustique, ou caisson insonore, est un outil crucial en photographie de studio, particulièrement dans les contextes où l'enregistrement audio coïncide avec la prise de vue. Ce dispositif enveloppe un appareil photo reflex et son objectif, réduisant efficacement le bruit mécanique généré par le miroir et l'obturateur. Construit à partir de matériaux rigides et insonorisants, le blimp est tapissé de mousse acoustique pour une absorption optimale du son. Il comporte également des fenêtres en plexiglas transparent pour le viseur et l'écran LCD, ainsi que des commandes externes permettant de contrôler l'appareil sans ouvrir le boîtier.
Bien que moins pertinent dans des environnements de photographie traditionnels, le blimp s'avère indispensable lorsque le silence est crucial.

Le blimp poursuit sa vie en photo animalière et devient housse anti-bruit

 

Quel est l'avenir d'un tel dispositif ?

Les techniques évoluant très rapidement l'appareil photo devient absolument silencieux puisque doté dorénavant d'un obturateur électronique qui ne produit aucun son. Ils en rêvaient et ils l'ont fait.

Je vous présente tout de même une housse anti-bruit, fabrication maison,  destinée à un appareil photo à miroir et son  téléobjectif. 

La housse antibruit est généralement constituée de différentes épaisseurs de tissu absorbant les bruits. Dans mon cas j'ai utilisé de vieilles polaires et de vieilles doublures le tout agrémenté de morceaux de tissu camouflé.

 

La fin de la Housse anti-bruit

 

Avec l'apparition des appareils nouvelle génération et des obturateurs électroniques la housse anti-bruit devient inutile !

Différence de Bruit : Reflex vs Hybride La principale différence de bruit entre un appareil photo Reflex (DSLR) et un appareil photo Hybride (Mirrorless, sans miroir) réside dans la présence et le mouvement du miroir dans le Reflex. Appareil Photo Reflex Un Reflex utilise un miroir mécanique qui se relève pour permettre à la lumière d'atteindre le capteur lors du déclenchement, puis retombe pour la visée optique. Bruit Caractéristique : Le claquement du miroir qui se lève et retombe est la source principale du bruit de déclenchement sur un Reflex. Ce bruit est généralement plus fort et plus audible que sur un hybride. Mode Silencieux/Live View : Certains Reflex proposent un mode silencieux (ou l'utilisation de la visée par l'écran "Live View") qui peut réduire le bruit en verrouillant le miroir en position haute (éliminant le claquement du miroir), ne laissant que le bruit de l'obturateur mécanique. Cependant, le bruit de l'obturateur mécanique reste présent. Appareil Photo Hybride (Mirrorless) Un Hybride n'a pas de miroir. La lumière atteint directement le capteur. Obturateur Mécanique : En utilisant l'obturateur mécanique (un système de rideaux), le bruit est nettement plus faible que sur un Reflex, car il n'y a pas le claquement du miroir. Seules les lames de l'obturateur bougent. Obturateur Électronique : La majorité des hybrides modernes proposent un obturateur électronique. Dans ce mode, aucune pièce mécanique ne bouge lors de la prise de vue, rendant le déclenchement totalement silencieux. C'est un avantage majeur pour la photo de spectacle, la photo animalière, ou de rue.   Si vous recherchez la discrétion, l'appareil photo hybride avec l'obturateur électronique est le choix le plus silencieux.

L'affût photographique.

 

Nous venons de passer en revue les moyens mis en œuvre pour se soustraire à la vue et à l'ouïe des animaux principalement lors des billebaudes, voyons à présent les moyens et techniques utilisés en poste fixe c'est à dire à l'affût.

 

Affût simple.

 

L'affût simple est la méthode la plus basique : elle consiste à s'installer, en tenue camouflée et face au vent, sur un point d'observation stratégique.
Cette technique est pratique car elle ne nécessite pas de matériel lourd.
Son principal inconvénient est d'exiger une immobilité absolue et prolongée. Rester immobile comme un buisson relève de l'exploit pour l'opérateur. Par conséquent, cet affût est souvent considéré comme le moins performant pour garantir la discrétion.

 

Le plus simple des affûts

Affût plus sophistiqué.

 

Ce type d'affût requiert l'utilisation d'une bâche ou d'un filet de camouflage de haute densité, éventuellement complétés par des supports légers à défaut de pouvoir l'accrocher à la végétation.
Une fois la structure de base installée, le camouflage doit être perfectionné en y ajoutant des éléments de la végétation locale. L'objectif est de briser les formes et les lignes artificielles pour une intégration mimétique parfaite au milieu naturel.
Bien conçu il permet au photographe de réaliser des ajustements de mouvement ou d'équipement sans être détecté par les animaux présents aux alentours.
Il est fondamental d'intégrer la forme de l'affût avec des éléments existants sur le terrain. Cherchez à l'adosser, par exemple, à un arbre, un buisson ou un rocher. Il faut "faire corps" avec le milieu. Les animaux connaissent leur territoire ; même un excellent camouflage peut être source de méfiance s'il représente une nouveauté trop soudaine ou trop visible dans leur environnement familier.

👴 Attention au contre-jour, si vous choisissez le filet. Installez-vous devant un arbre un rocher ou choisissez une bâche opaque pour l'arrière de votre poste d'affût.

Simple filet feuillu avant pose végétation.	Housse anti bruit avec pare-vue et filet
Contre un arbre filet agrémenté de quelques branches	Affût faisant corps avec le buisson de ronces

Affût "véritable" fixe ou transportable.

Affût fixe.

Affût fixe régulièrement entretenu	Fin d'affût en affût fixe permanent .

C'est une construction spécifiquement adaptée à la photographie.

Simple, comme ci-dessus, ou sophistiquée elle est installée sur un point de passage, d'alimentation, de gagnage, d'abreuvement, etc.

Installée de longue date elle est intégrée au milieu fréquenté par les animaux qui la connaissent et ne le craignent pas.

 

Affût fixe en location.

 

Les affûts « prêts à l’emploi » répondent  aux besoins des photographes animaliers en quête d'efficacité et de confort. Les photographes évitent le long processus d’habituation des animaux et le transport de leur propre équipement. La recherche du lieu idéal pour l’installation de l’affût, souvent un véritable casse-tête, est simplifiée grâce à des emplacements stratégiquement choisis par les prestataires. Cela permet de réduire considérablement le temps d'attente avant d'immortaliser la faune dans des conditions optimales. La location d’un affût photographique, toujours onéreuse, devient ainsi une solution séduisante. Les photographes, disposant de moyens financiers conséquents, peuvent se concentrer sur leur passion, sachant qu’ils maximisent leurs chances de capturer des images exceptionnelles. Cette approche moderne témoigne d'une évolution, que certains jugeront discutable, de la photographie animalière, où confort et éthique prime sur l'aspect naturaliste de terrain. 

Affût transportable ou affût mobile

Genre de tente affût vendue dans le commerce.

D'un poids et d'un encombrement beaucoup plus important l'affût "mobile" reste LA solution pour obtenir des images au plus prêt des sujets. C'est l'accessoire incontournable qui vous positionne au cœur de l'action.

Le monde de la chasse-photo est en pleine effervescence, et comme dans beaucoup d'autres domaines, la marchandisation de la photographie animalière s'est emparée du sujet.

Le marché regorge de tentes sophistiquées, de cabanes préfabriquées et de structures d'affût coûteuses. Certes, l'offre est pléthorique, mais ne vous y trompez pas : la véritable magie opère grâce à votre créativité et votre ingéniosité. rien ne vous empêche de fabriquer votre propre tente d'affût ou votre toile camouflée !

Non seulement vous allégez vos dépenses, mais vous enrichissez aussi votre expérience. Vous créerez un poste d'observation qui répond parfaitement à vos besoins et aux terrains que vous explorez.

 

Toile camouflée façon Rocher de Fontainebleau

👴 Bon à savoir : une tente d'affût doit impérativement être intégrée à son environnement  par l'ajout de végétation pour être acceptée par la faune.

 

Affût brame Hautes-Vosges

En guise de conclusion

Photos de marmotte facile. Est-ce possible ?

Approcher les animaux dans leur habitat naturel est un défi qui nécessite une combinaison de patience, d’observation et de ruse. Que vous soyez photographe ou naturaliste, il est essentiel de comprendre les comportements des mammifères et des oiseaux, souvent craintifs et de plus en plus rares. 

La chasse photographique a évolué en un secteur lucratif et passionnant, stimulé par l'essor des technologies et des techniques de prise de vue. Feuilleter les revues des années 70, c'est constater à quel point le matériel et les compétences ont progressé. Cependant, il est crucial de se demander si nous devons céder aux injonctions des marchands de rêves qui promettent le matériel parfait comme clé du succès.

À mon avis, le camouflage reste un aspect sur lequel chacun peut agir avec créativité. Avec un peu d'ingéniosité, il est possible de bricoler son propre équipement pour se fondre dans l'environnement, rendant ainsi l'expérience photographique d'autant plus authentique.
Avec cet article j'ai essayé d'offrir des conseils pratiques aux nouveaux venus dans  la chasse photographique afin de leur éviter les tâtonnements inutiles. 

Laissons-nous inspirer par la beauté de la nature tout en gardant à l'esprit l'importance du respect et de la préservation de nos sujets.

Bonnes prises de vue ! 

 

Un album consacré à la chasse photographique dans lequel vous pourrez découvrir

entre-autres : Une rubrique consacrée au camouflage. 

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