Nécropole de Monpalais - Deux sèvres (79100) - Dolmens - Nécropole - Ensemble mégalithique -

2024-02

Nécropole de Monpalais . Deux sèvres (79100)

Le site de Monpalais.

 

Composé de six dolmens et d'un tumulus, la nécropole de Monpalais est située aux abords du village de Tauzé-Maulais. Monpalais est un des site majeur du département des Deux-Sèvres. Les édifices appartiennent à différents types architecturaux, type angevins et type angoumoisin.

Un petit rappel est toujours nécessaire.

 

Les sépultures mégalithiques en état d'abandon que nous connaissons actuellement ne sont que le pale reflet des monuments originaux.

Nous ne voyons aujourd'hui que les structures * , dont le rôle est de soutenir la terre, et/ou les pierres constituant les tombes collectives. Ce ne sont que les pauvres squelettes d'une architecture élaborée !

Ces sépultures collectives avaient sans aucun doute l'aspect de gros tas de pierres et/ou de terre avec ou sans végétation .

Aujourd'hui, ces dolmens sont scénarisés, à grand renfort d'argent public, pour plaire davantage au public que dans un souci de réalité historique !

* (Parfois mise en scène et reconstruits, comme cela semble être le cas pour les dolmens étudiés aujourd'hui, avec les dangers que cela comporte LIEN)

Reconstruire les ruines.

 

Les dolmens abattus, détruits, ruinés par nos prédécesseurs sont "remontées" nous dit-on à l'identique ! À titre d'exemple, des menhirs sont replacés tête en bas lors de leur redressement en Bretagne !

Pour ma part, je préfère admirer des ruines authentiques que de m'extasier devant de jolies ruines reconstruites.

Reconstruire ou reconstituer pour le spectacle. 

 

La reconstitution et le spectaculaire   - L’archéologie mais aussi la muséologie obéissent à des règles qui tendent à essayer de plaire. Un des dangers de la reconstitution est de schématiser, en éliminant ou en renforçant certaines parties du discours, dans le but d’aboutir à une présentation acceptable. Les reconstitutions privilégient parfois également le côté spectaculaire, peut-être pour se faire accepter plus facilement du public. Certains procédés utilisés pour la reconstitution sont d’ailleurs issus de techniques provenant du domaine du spectacle, comme le diorama inventé par Louis Daguerre au début du XIXe siècle. L‘aspect esthétique joue également un rôle primordial avec une mise en scène, un décor, le souci des détails, qui font l’objet d’un soin attentif afin que tous ces éléments accrochent le regard, aiguisent la curiosité. L’aspect dramatisant de scènes de la vie préhistorique n’est pas toujours évité, au risque de voir le visiteur se laisser abuser par ce qui lui est montré. - Le recours régulier à des reconstitutions dans une présentation muséographique ne favorise donc pas toujours la réflexion mais présente sous une forme attrayante des hypothèses sans en donner toute la teneur et les problèmes qu’elles contiennent. Le musée doit se demander alors s’il maîtrise réellement les effets produits par la reconstitution sur le spectateur et si les résultats attendus sont véritablement ceux escomptés.   L'intégralité du texte est ici : Sylvain Quertelet, « Reconstituer la Préhistoire ? URL : http://journals.openedition.org/ocim/188 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ocim.188

Disparition des matériaux de couverture.

 

Les recherches actuelles semblent confirmer que les groupes humains ont, parfois, procédé intentionnellement à la destruction de leurs monuments funéraires sans que leurs motivations soient parfaitement établies.

La ruine des dolmens est due dans certains cas aux outrages du temps, mais la plupart des dégradations ont été généralement l’œuvre :

- de profanateurs, à la recherche d'hypothétiques trésors ;

- de soldats du Christ chassant les dernières traces de paganisme ;

- de bâtisseurs trouvant sur ces sites les matériaux pour : empierrer routes et chemins, ou construire villes et villages ;

- de paysans voyant dans ces édifices des empêcheurs de cultiver ;

- d'opérations de remembrements mal conduites ;

- de projets immobiliers (exemple récent) peu soucieux des vestiges historiques.

Un article très intéressant à consulter.

 

Construction et destruction des monuments mégalithiques de Claude Masset

 

Les tumulus, les tertres, ou cairns ont été transformés en carrières ou tout simplement arasés, entre autres, par les paysans ce qui disons le,  est encore d'actualité malgré la protection officielle dont bénéficient ces monuments. Les prélèvements de matériaux, terre, pierres ont fini par ne laisser en place que le squelette du dolmen. Les anciens ne possédaient pas les moyens actuels pour débiter ces énormes pierres, ce manque d'engins de chantier conséquents leur à sans doute évité une destruction totale.

 

Extrait d'un article dans lequel Jean Clottes dresse en 1963 un état des lieux de la situation des mégalithes dans le département du Lot.

Les dolmens du Lot : réutilisations et destructions à l'époque moderne   Les dolmens, lorsqu'ils sont situés dans un champ, gênent les cultures, et les paysans, quand ils ne les détruisent pas purement et simplement (comme ce fut le cas du grand dolmen de Siran (1), commune de Loubressaç, [...] les utilisent souvent comme « cayrou », y déposant les pierres qui encombrent leurs champs. Sous cet amoncellement, le dolmen sera plus ou moins visible, la table disparaîtra, les dalles latérales surchargées finiront par s'effondrer et le dolmen détruit sera, à plus ou moins brève échéance complètement enterré. Le dolmen I de Siran [...] nous fournit un exemple particulièrement frappant de ce processus, il est très difficile de le voir sous les pierres qui le recouvrent et l'une des dalles de support a déjà basculé à l'intérieur de la chambre. Dans la région de Saint-Chels, entre Lot et Celé, on peut voir d'énormes tas de pierres de plusieurs mètres de haut sous lesquels pourraient se trouver des mégalithes de belle taille. Le dolmen de Verdier Petit [...] situé près du hameau de Ladignac est également typique à cet égard. On peut en outre constater que ce beau dolmen simple (dont la table mesure 5,50 m X 3,90 m pour 0,45 m d'épaisseur et dont la chambre a 3,60 m X 1,30 m et 1,20 m de haut, les montants ayant 0,30 m d'épaisseur), sert également d'entrepôt pour le matériel agricole, ce qui explique peut-être que les cailloux ne l'aient pas encore entièrement recouvert; d'autre part, son tumulus a disparu et il se dresse donc assez haut au-dessus du champ. Mais lorsque le dolmen possède un tumulus il peut être beaucoup plus facilement recouvert. Parfois aussi, comme c'est le cas pour le dolmen [...]   L'intégralité du document est ici : Clottes Jean. Les dolmens du Lot : réutilisations et destructions à l'époque moderne. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 60, n°7-8, 1963. Travaux en retard. pp. 438-446; doi : https://doi.org/10.3406/bspf.1963.3929 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1963_num_60_7_3929

 

Bon à savoir :

🔺 Les monuments mégalithiques disparaissent-ils encore actuellement ?

La réponse est oui ! Il ne se passe pas une année sans que des destructions ne soient portées à la connaissance d'érudits locaux, de sociétés savantes ou d'archéologues.

Et si ce monument est sur mon terrain ? 

Sur des terrains privés (Nous parlons des dolmens ou menhirs classés.) les propriétaires ont l'obligation d'assurer les travaux d'entretien, de réparation et de conservation. Ils peuvent, pour ce faire, solliciter l'aide financière de la DRAC territorialement compétente. Par ailleurs, les services régionaux de l'archéologie pourront prescrire la réalisation préalable d'une opération archéologique en lien avec le projet de restauration. Question orale n°1770S - 15e législature Sénat [LIEN]

 

Les dolmens de Monpalais victimes de fouilles illégales en 1959 !

Le Dolmen E 136 du groupe de Monpalais, commune de Taizé (Deux-Sèvres) Charles Hebras   Nous avons publié dans ces colonnes le résultat d'une fouille de sauvetage effectuée dans un des dolmens du groupe de Monpalais, qui fait partie de la nécropole de Maucoué (ou Moncoué, ou Montcoué) , commune de Taizé, Deux-Sèvres. Nous allons d'abord relater comment nous avons été amené à y pratiquer un second sauvetage, dans des conditions plus urgentes. Nous avions, entre 1950 et 1951, visité bien des fois ce véritable « champ des morts » (un cimetière mérovingien prolonge l'aire des dolmens de Monpalais, couvrant au moins toute la parcelle E 145). Nous avions tout particulièrement remarqué le petit mégalithe de la parcelle E 136 qui, caché sous des broussailles, paraissait absolument vierge. L'importance du fait ne nous avait pas échappé, puisque, conscient des responsabilités à encourir, nous n'avions pas demandé l'autorisation de fouiller cette sépulture, préférant sauver les vestiges que pouvait encore receler le dolmen E 145, entièrement bouleversé. Mais, en octobre 1959, au cours d'une promenade, nous avons constaté une violation récente du dolmen E 136 : un vaste entonnoir s'ouvrait à l'entrée. Aussitôt, nous avons alerté Monsieur le Professeur Patte, Directeur de la Circonscription, et sollicité, auprès du propriétaire, M. Broutet, cultivateur à Orbe (Deux-Sèvres), puis devant la commission compétente, une autorisation en bonne et due forme.   https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1965_hos_62_1_4020

Compte-rendu de la fouille du dolmen E 136

Situation géographique du "Groupe de Monpalais.

 

Ci-dessous une carte IGN avec parcelles cadastrales sur laquelle est superposée la carte tirée de l'inventaire des mégalithes des Deux-Sèvres [LIEN].

Les dolmens ont semble-t-il été baptisés du nom de la parcelle où ils sont situés.

 

 

 

 

Résultats des fouilles effectuées sur le site.

 

Ci dessous extraits du bulletin d' Informations et Communications
Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 57, n°11-12, 1960.
La fouille concernant Monpalais retranscrite en partie ci-dessous est incluse dans les pages 667 à  671 le lecteur trouvera dans ce document des dessins des artefacts trouvés dans ces sépultures [LIEN]

 

Extraits du bulletin Information et Communication Le groupe de Monpalais, à lui seul, compte six dolmens, dont deux en partie ruinés, et un effondré (ces trois derniers sont signalés, Fig. 1, par des rectangles blancs). A ces six dolmens, il faudrait peut-être en ajouter deux autres car, dans le voisinage immédiat de celui que nous étudions ici, existent encore les traces de deux tumuli de faible hauteur : l'un, vaste et bien délimité, bosselle une friche (E 144) ; l'autre, dans la parcelle E 145, à peine distinct aujourd'hui, a été fort endommagé par les charrues; aux dires du cultivateur, il était bien plus saillant voici quelques années, avant que le remembrement et les tracteurs ne permettent une utilisation plus complète des sols. Le dolmen de la parcelle E 145 est situé au centre d'un tumulus certainement circulaire à l'origine (les charrues ont quelque peu mordu sur les bords), de 15 m de diamètre. La hauteur maximum de ce tumulus, fait de pierres (grès et calcaire) et de terre, est de 97 cm, le long de la dalle Sud du dolmen. Le dolmen (voir Fig. I b) est construit en grès local. (Il y a des affleurements de grès cénomaniens sur plusieurs buttes entourant Monpalais.) A noter que les murs ne sont pas verticaux, mais font avec le sol un angle de 80° environ (la dalle qui ferme à demi l'entrée est verticale). État du dolmen au début des fouilles. Les exploitants de la ferme n'ont pas souvenance de fouilles effectuées dans ce dolmen. Cependant, l'état des terres, très fluides, et la présence à des profondeurs variant entre 2 et 20 cm, de clous (dont un clou dit « cavalier»), de tessons de faïence moderne, d'un fer à cheval, indiquent des remaniements. Les racines de deux noyers poussant à l'intérieur de la chambre (non entièrement recouverte), sont responsables aussi, sans doute, de quelques bris d'os ou de poterie. Fouilles (juillet 1959). La couche archéologique atteignait une hauteur moyenne de 70 cm. Sur toute l'épaisseur de cette couche, nous avons trouvé des dents, des ossements souvent très mal conservés, en menus fragments, et de la poterie en menus fragments également. Les remaniements dont il a été question n'ont pas permis l'étude de toutes les sépultures. En deux points, cependant, nous avons pu trouver des vestiges en place. 1. Le long de la dalle Sud, dans l'angle Sud-Ouest, séparés du sol initial par un dallage interrompu en pierres plates (grès) de 6 à 8 cm d'épaisseur, deux calottes crâniennes très fragmentées et, près de l'une d'elles, un vase entier (vase sans décor, asymétrique, à fond plat de faible diamètre, à anse en ruban (Fig. 2, n° 1). 2. Dans l'angle Nord-Est, une épaisse dalle de grès, mesurant 110 X 60 X 20 cm, était posée sur le sol. Au-dessus de cette dalle, tout contre les dalles verticales, trois calottes crâniennes étaient renversées ; chacune était emplie par des blocs de grès de 500 à 800 cm3, surchargés par une pierre plate d'environ 20 cm de long. Sur la grande dalle  horizontale gisaient des os longs (un humérus, deux radius, une côte, quelques phalanges, une pointe de flèche pédonculée en silex noir (Fiq. 3, n° 3); des fragments d'une écuelle (Fig. 2. n° 3); au pied de cette dalle se trouvaient, déposées à part, une mandibule inférieure et une demi-mandibule inférieure. MATÉRIEL RECUEILLI I. Ossements. Les remaniements que nous avons notés, responsables en partie de l'extrême fragmentation des os et de leur dispersion, suffiraient à interdire l'espoir d'un décompte exact. L'interdit aussi la pratique d'inhumations secondaires, avec enfouissement d'un squelette déjà disloqué, ou de parties de ce squelette (rappelons que, dans l'angle Nord-Est, le dépôt comprenait tantôt les calottes crâniennes, et tantôt les maxillaires). Nous noterons seulement : Calottes crâniennes plus ou moins entières : 6. Dents : Incisives : 107 (dont 23 d'enfants). Canines : 25 Molaires : 200 brisées : 5 Total : 337 (dont 53 d'enfants). (Prédominance de dents assez peu usées; très faible pourcentage de dents cariées). On peut donc dire que le dolmen correspond au minimum à une douzaine d'individus. Ossements d'animaux (dans les déblais) : mâchoires de petits rongeurs; une incisive de porc II Poteries. Ont pu être partiellement reconstituées : La poterie à anse, sans décor, trouvée à peu près intacte {Fig. 2, n° 1).  Une poterie à carène, à fond plat, sans décor, d'allure caliciforme {Fig. 2, n° 2). Une écuelle dont le rebord externe a été décoré dans le style d'Er- Lannic (écuelle à rapprocher des sépultures de l'angle Nord-Est) {Fig. 2, n° 3). N'ont pu être reconstitués : - Un vase semblable au n° 2, mais aux flancs plus minces. - Un caliciforme d'assez grande taille et de faible épaisseur, à décor imprimé, trouvé très fragmenté (une trentaine de fragments de 1 à 3 cm2, éparpillés sur toute la surface du dolmen (Fig. 2, n° 4). - Deux autres caliciformes, plus épais, dont un fragment uni qui montre le décor caractéristique par bandes horizontales hachurées {Fig. 2, n° 5), et des triangles pointillés {Fig. 2, n° 6). - 14 vases sont attestés par un fragment unique du rebord (Fig. 3). - 52 fragments beaucoup plus épais appartenaient à des vases plus grossiers; mais il peut s'agir, pour un certain nombre d'entre eux, d'apports plus ou moins récents (ainsi, le fragment n° 15, Fig. 3, qui semble bien avoir été fait au tour). III. Pointes de flèches. Trois, toutes à pédoncule. La flèche n° 1 en silex gris-bleu, est très peu retouchée sur la face plane; une seule échancrure ouvragée détermine un aileron; son pédoncule n'est pas travaillé. La flèche n° 2 montre une double patine sur les deux faces : le centre est blanchâtre, les bords retouchés tirant sur le rouge. IV. Divers. - Un rostre de bélemnite est à noter, car il a été manifestement aminci ; divers autres fossiles, bélemnites, rynchonelles, fréquentes sur ces sols, ont été trouvés dans la terre de remplissage. Une dizaine d'éclats de silex ont été recueillis ; un seul est retouché (grattoir atypique, sur éclat à front rectiligne). Dans les champs entourant le dolmen, nous avons récolté une trentaine d'éclats plus ou moins retouchés (silex gris-bleu et noir). Nous tenons à remercier tous nos camarades de la Commission d'Archéologie préhistorique de l'Institut Coopératif de l’École Moderne qui ont participé à ces fouilles et surtout M. le Professeur Patte, Directeur de la Circonscription préhistorique, pour l'aide précieuse qu'il nous a apportée, tant sur le terrain que pour la rédaction de la présente communication.

Place au reportage photographique :

Les descriptions et les photographies des Dolmen E 134 E 136 E 143 E 145  figurent dans l'album photographique.

🔺 les descriptions des dolmen E 129 E 170 E 144 ruinés figurent à titre anecdotique .

 

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Visite en 3 D du dolmen E 134

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Visite en 3 D du dolmen E 145

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Découvrir d'autres monuments mégalithiques visités.

 

Comprendre le mégalithisme.

Voici le dolmen de Menga situé en Espagne plus particulièrement en Andalousie sur la commune d'Antequera . Je l'ai choisi tout d'abord pour son gigantisme, et pour illustrer la façon dont se présente un dolmen dans son état fonctionnel originel, vous pourrez vous rendre compte de la taille du tumulus englobant les pierres constituant le squelette de ce magnifique dolmen.

 

Cette vidéo permet de se faire une idée exacte de la taille du tumulus et de l'architecture du mégalithe. (Espagnol)

 

Cette autre vidéo nous propose une très intéressante hypothèse concernant la construction de ce dolmen.(Espagnol)

 

 

 

👉 Bon à savoir.

 

 🔼 Petit lexique du mégalithisme. LIEN

 

 

 

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Jean-Paul Lahache