Route des Hêtres
2023 031 Route des Hêtres Bugeat-Meymac
Les jours des hêtres sont comptés.
L'histoire résumée des arbres d'alignement.
| On appelle arbre d'alignement les espèces d'arbres couramment plantées de manière linéaire et régulière le long des routes et des rues pour les orner et les ombrager. Henri II ordonna par lettres patentes, en 1552 « à tous les seigneurs hauts justiciers et tous manants et habitants des villes, villages et paroisses, de planter et de faire planter le long des voiries et des grands chemins publics si bonne et si grande quantité desdits ormes que, avec le temps, notre royaume s’en puisse avoir bien et suffisamment peuplé ». Dans certaines régions, les alignements de bocage et de bord de route contribuaient ou contribuent encore à une part importante au paysage. Ils font partie du cadre de vie et peuvent contribuer au bien-être psychologique, leur destruction ou un élagage trop « dur » sont de moins en moins appréciés. Des alignements d'arbres ont probablement existé depuis l'Antiquité. Dans les villes ils semblent avoir été plus rares. À Paris le premier alignement semble dater de 1597, planté au mail de l’Arsenal ; ce n'est qu'avec l'urbanisme de Haussmann et des hygiénistes qu'ils se développeront8. En France, les plans reliefs montrent qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles ils étaient assez communs autour des villes, le long de grands axes routiers. Source wikipedia |
Les Plantation d'arbres d'alignement en 1860.
Utilité de ces plantations.
Routes.
Les plantations exécutées
sur la partie du sol des routes qui n'est pas absolument nécessaire
à la circulation présentent les avantages suivants : Par leur
ombrage, elles abritent les voyageurs contre l'ardeur du soleil ; en
hiver, lors des neiges abondantes, elles servent de guide et rendent
les communications plus sûres; elles sont en outre un ornement.
On a longtemps émis des
doutes sur l'opportunité de ces plantations. On a craint qu'elles ne
nuisissent à l'entretien des routes en y maintenant une humidité
trop considérable. Aujourd'hui la question est résolue d'une
manière absolue au profit de ces plantations. On a constaté que ces
arbres, plantés à distance suffisante les uns des autres, et
conduits de façon à ce que leur tête soit assez élevée au-dessus
du sol, étaient beaucoup moins nuisibles qu'une haie vive continue
établie de chaque côté et empêchant la circulation de l'air
perpendiculairement à l'axe de la route. On a même reconnu que la
présence de ces arbres aidait parfois à la viabilité de la route
en y entretenant une certaine dose d'humidité favorable à la
cohésion des matériaux. Il conviendra toutefois, dans certaines
circonstances exceptionnelles, de renoncer à ces plantations.
Lorsque, par exemple, la route sera établie sur un sol compacte,
imperméable et sous un climat brumeux et humide; ou encore lorsque
cette route sera ouverte en tranchée dans un sol glaiseux; ou enfin
si cette route est assise immédiatement sur la roche.
Canaux.
Là, ces plantations ne sont
pas moins nécessaires. Elles abritent contre l'ardeur du soleil les
attelages employés au halage ; elles servent d'abri contre la
violence des vents qui souvent deviendraient un obstacle à la
navigation, surtout dans le Midi ; enfin elles diminuent
très-notablement les effets de l'évaporation et, par conséquent,
protègent la masse d'eau nécessaire pour l'entretien de ces canaux.
Chemins de halage.
Les chemins de halage établis
sur le bord des grands fleuves profitent aussi de l'ombrage de ces
plantations, et celles-ci servent de guide pour la navigation pendant
le temps des inondations. Les divers avantages que nous venons de
signaler pour ces plantations ne sont certes pas sans importance.
Nous les considérons cependant comme accessoires si l'on considère
ces plantations au point de vue de la production des bois de service.
En effet la longueur des routes impériales, stratégiques,
départementales et des canaux était en France, en 1851, de 75,700
kilomètres. En y ajoutant approximativement 300 kilomètres. pour les chemins de
halage sur le bord des fleuves, nous avons au moins 76,000 kil. En
admettant que les deux côtés soient plantés d'arbres espacés de
10 mètres leur nombre s'élèvera à 13,000,000 au moins. Or dans un
bois de haute futaie arrivé à l'âge d'exploitation on compte 400
pieds d'arbres par hectare. Les plantations dont nous venons de
parler équivaudront donc à 37,500 hectares; c'est environ la
vingtième partie de l'étendue des forêts de l'État. La valeur de
ces arbres peut devenir considérable s'ils reçoivent des soins
convenables, attendu que la végétation se fait là dans des
conditions bien meilleures que dans les forêts, où l'humidité du
sol, le défaut de lumière nuisent toujours à la qualité du sol.
Ajoutons que le bénéfice net donné par l'exploitation de ces
arbres sera d'autant plus élevé que ce produit aura été obtenu
sur un sol qui ne donnait aucune rente.
Remparts et glacis des places
de guerre.
L'utilité de la plantation
des arbres de haut jet sur les remparts et les glacis des places
fortes a été reconnue en France dès le commencement de ce siècle
par le comité des fortifications. Là, ces arbres rendent beaucoup
plus difficiles les approches des places et la formation des
tranchées par la présence dans le sol de leurs nombreuses racines,
et ils procurent une précieuse ressource en bois dans les places
menacées d'un siège.Ces diverses sortes de plantations exigent
absolument les mêmes soins de création et d'entretien, sauf
quelques différences de détail sur lesquelles nous nous arrêterons.
Nous croyons donc devoir les confondre pour étudier leur exécution
et les soins d'entretien qu'elles réclament.
Choix des espèces.
Les espèces propres à ces
sortes de plantations doivent remplir les conditions suivantes :
1° les arbres doivent
s'élever suffisamment pour que les branches qui forment la tête ne
soient pas un obstacle à la circulation ;
2° Leur feuillage devra être
ample, abondant, de façon à produire un ombrage épais ;
3° Ils doivent être
rustiques, afin de résister aux accidents auxquels ils sont parfois
exposés, et aussi pour ne pas exiger les soins minutieux qu'on ne
pourrait leur donner lorsqu'ils couvrent de grandes surfaces. Ils
devront supporter la transplantation dans un âge un peu avancé, ce
qui leur permettra de résister plus facilement aux accidents. Enfin,
leur accroissement sera prompt et vigoureux, afin qu'ils remplissent
le plus tôt possible leur destination ;
4° Leur bois devra être de
bonne qualité, puisque la production de cette matière est un des
résultats importants de ces plantations ;
5° Pour la plantation des
glacis des places fortes, ces arbres devront avoir des racines plutôt
traçantes que pivotantes.
6° Il faudra encore et
surtout que les espèces choisies s'accommodent du climat, du sol et
de l'exposition de la localité à planter ; car chaque espèce est
organisée pour vivre au milieu de certaines circonstances
déterminées, hors desquelles elle périt ou reste languissante, et
cela malgré les efforts de l'homme pour modifier les lois de la
nature. Ce sera donc toujours en vain que l'on voudra faire vivre les
arbres du Midi sous le climat du Nord, ceux des terrains légers dans
les sols compactes, ou enfin ceux du flanc des montagnes exposés au
nord sur les pentes brûlantes du midi. Nous donnons dans le tableau
ci-après la série des espèces qui remplissent le mieux ces
conditions
Manuel d’arboriculture des
ingénieurs .Plantation d’alignement, forestières et d’ornement,
boisement de dunes. Des talus haies vives des parcelles excédantes
des chemin de fer. 1860 Par A. DU BREUIL Chargé de cours
d’arboriculture au conservatoire impérial des arts et métiers.
BNF GALLICA
Utilité de ces plantations.
Routes.
Les plantations exécutées sur la partie du sol des routes qui n'est pas absolument nécessaire à la circulation présentent les avantages suivants : Par leur ombrage, elles abritent les voyageurs contre l'ardeur du soleil ; en hiver, lors des neiges abondantes, elles servent de guide et rendent les communications plus sûres; elles sont en outre un ornement.
On a longtemps émis des doutes sur l'opportunité de ces plantations. On a craint qu'elles ne nuisissent à l'entretien des routes en y maintenant une humidité trop considérable. Aujourd'hui la question est résolue d'une manière absolue au profit de ces plantations. On a constaté que ces arbres, plantés à distance suffisante les uns des autres, et conduits de façon à ce que leur tête soit assez élevée au-dessus du sol, étaient beaucoup moins nuisibles qu'une haie vive continue établie de chaque côté et empêchant la circulation de l'air perpendiculairement à l'axe de la route. On a même reconnu que la présence de ces arbres aidait parfois à la viabilité de la route en y entretenant une certaine dose d'humidité favorable à la cohésion des matériaux. Il conviendra toutefois, dans certaines circonstances exceptionnelles, de renoncer à ces plantations. Lorsque, par exemple, la route sera établie sur un sol compacte, imperméable et sous un climat brumeux et humide; ou encore lorsque cette route sera ouverte en tranchée dans un sol glaiseux; ou enfin si cette route est assise immédiatement sur la roche.
Canaux.
Là, ces plantations ne sont pas moins nécessaires. Elles abritent contre l'ardeur du soleil les attelages employés au halage ; elles servent d'abri contre la violence des vents qui souvent deviendraient un obstacle à la navigation, surtout dans le Midi ; enfin elles diminuent très-notablement les effets de l'évaporation et, par conséquent, protègent la masse d'eau nécessaire pour l'entretien de ces canaux.
Chemins de halage.
Les chemins de halage établis sur le bord des grands fleuves profitent aussi de l'ombrage de ces plantations, et celles-ci servent de guide pour la navigation pendant le temps des inondations. Les divers avantages que nous venons de signaler pour ces plantations ne sont certes pas sans importance. Nous les considérons cependant comme accessoires si l'on considère ces plantations au point de vue de la production des bois de service. En effet la longueur des routes impériales, stratégiques, départementales et des canaux était en France, en 1851, de 75,700 kilomètres. En y ajoutant approximativement 300 kilomètres. pour les chemins de halage sur le bord des fleuves, nous avons au moins 76,000 kil. En admettant que les deux côtés soient plantés d'arbres espacés de 10 mètres leur nombre s'élèvera à 13,000,000 au moins. Or dans un bois de haute futaie arrivé à l'âge d'exploitation on compte 400 pieds d'arbres par hectare. Les plantations dont nous venons de parler équivaudront donc à 37,500 hectares; c'est environ la vingtième partie de l'étendue des forêts de l'État. La valeur de ces arbres peut devenir considérable s'ils reçoivent des soins convenables, attendu que la végétation se fait là dans des conditions bien meilleures que dans les forêts, où l'humidité du sol, le défaut de lumière nuisent toujours à la qualité du sol. Ajoutons que le bénéfice net donné par l'exploitation de ces arbres sera d'autant plus élevé que ce produit aura été obtenu sur un sol qui ne donnait aucune rente.
Remparts et glacis des places de guerre.
L'utilité de la plantation des arbres de haut jet sur les remparts et les glacis des places fortes a été reconnue en France dès le commencement de ce siècle par le comité des fortifications. Là, ces arbres rendent beaucoup plus difficiles les approches des places et la formation des tranchées par la présence dans le sol de leurs nombreuses racines, et ils procurent une précieuse ressource en bois dans les places menacées d'un siège.Ces diverses sortes de plantations exigent absolument les mêmes soins de création et d'entretien, sauf quelques différences de détail sur lesquelles nous nous arrêterons. Nous croyons donc devoir les confondre pour étudier leur exécution et les soins d'entretien qu'elles réclament.
Choix des espèces.
Les espèces propres à ces sortes de plantations doivent remplir les conditions suivantes :
1° les arbres doivent s'élever suffisamment pour que les branches qui forment la tête ne soient pas un obstacle à la circulation ;
2° Leur feuillage devra être ample, abondant, de façon à produire un ombrage épais ;
3° Ils doivent être rustiques, afin de résister aux accidents auxquels ils sont parfois exposés, et aussi pour ne pas exiger les soins minutieux qu'on ne pourrait leur donner lorsqu'ils couvrent de grandes surfaces. Ils devront supporter la transplantation dans un âge un peu avancé, ce qui leur permettra de résister plus facilement aux accidents. Enfin, leur accroissement sera prompt et vigoureux, afin qu'ils remplissent le plus tôt possible leur destination ;
4° Leur bois devra être de bonne qualité, puisque la production de cette matière est un des résultats importants de ces plantations ;
5° Pour la plantation des glacis des places fortes, ces arbres devront avoir des racines plutôt traçantes que pivotantes.
6° Il faudra encore et surtout que les espèces choisies s'accommodent du climat, du sol et de l'exposition de la localité à planter ; car chaque espèce est organisée pour vivre au milieu de certaines circonstances déterminées, hors desquelles elle périt ou reste languissante, et cela malgré les efforts de l'homme pour modifier les lois de la nature. Ce sera donc toujours en vain que l'on voudra faire vivre les arbres du Midi sous le climat du Nord, ceux des terrains légers dans les sols compactes, ou enfin ceux du flanc des montagnes exposés au nord sur les pentes brûlantes du midi. Nous donnons dans le tableau ci-après la série des espèces qui remplissent le mieux ces conditions
Manuel d’arboriculture des ingénieurs .Plantation d’alignement, forestières et d’ornement, boisement de dunes. Des talus haies vives des parcelles excédantes des chemin de fer. 1860 Par A. DU BREUIL Chargé de cours d’arboriculture au conservatoire impérial des arts et métiers. BNF GALLICA
Ces alignements de Hêtres communs sont des rescapés.
Les arbres traversent les routes et tuent des automobilistes.
Le problème des arbres assassins ne date pas d'hier !
Mon cher Premier Ministre, J’ai eu, par le plus grand des hasards, communication d’une circulaire du Ministre de l’Équipement -Direction des routes et de la circulation routière- dont je vous fais parvenir photocopie. Cette circulaire, présentée comme un projet, a en fait déjà été communiquée à de nombreux fonctionnaires chargés de son application, puisque c’est par l’un d’eux que j’en ai appris l’existence. Elle appelle de ma part deux réflexions : La première, c’est qu’alors que le Conseil des Ministres est parfois saisi de questions mineures telles que l’augmentation d’une indemnité versée à quelques fonctionnaires, des décisions importantes sont prises par les services centraux d’un ministère en dehors de tout contrôle gouvernemental ; la seconde, c’est que, bien que j’ai plusieurs fois exprimé en Conseil des Ministres ma volonté de sauvegarder « partout » les arbres, cette circulaire témoigne de la plus profonde indifférence à l’égard des souhaits du Président de la République. Il en ressort, en effet, que l’abattage des arbres le long des routes deviendra systématique sous prétexte de sécurité. Il est à noter par contre que l’on n’envisage qu’avec beaucoup de prudence et à titre de simple étude, le déplacement des poteaux électriques ou télégraphiques. C’est que là, il y a des administrations pour se défendre. Les arbres, eux, n’ont, semble-t-il, d’autres défenseurs que moi-même et il apparaît que cela ne compte pas. La France n’est pas faite uniquement pour permettre aux Français de circuler en voiture, et, quelle que soit l’importance des problèmes de sécurité routière, cela ne doit pas aboutir à défigurer son paysage. D’ailleurs, une diminution durable des accidents de la circulation ne pourra résulter que de l’éducation des conducteurs, de l’instauration des règles simples et adaptées à la configuration de la route, alors que complication est recherchée comme à plaisir dans la signalisation sous toutes ses formes. Elle résultera également des règles moins lâches en matière d’alcoolémie, et je regrette à cet égard que le gouvernement se soit écarté de la position initialement retenue. La sauvegarde des arbres plantés au bord des routes -et je pense en particulier aux magnifiques routes du Midi bordées de platanes- est essentielle pour la beauté de notre pays, pour la protection de la nature, pour la sauvegarde d’un milieu humain. Je vous demande donc de faire rapporter la circulaire des Ponts et Chaussées et de donner des instructions précises au Ministre de l’Équipement pour que, sous divers prétextes (vieillissement des arbres, demandes de municipalités circonvenues et fermées à tout souci d’esthétique, problèmes financiers que posent l’entretien des arbres et l’abattage des branches mortes), on ne poursuive pas dans la pratique ce qui n’aurait été abandonné que dans le principe et pour me donner satisfaction d’apparence. La vie moderne dans son cadre de béton, de bitume et de néon créera de plus en plus chez tous un besoin d’évasion, de nature et de beauté. L’autoroute sera utilisée pour les transports qui n’ont d’autre objet que la rapidité. La route, elle, doit redevenir pour l’automobiliste de la fin du vingtième siècle ce qu’était le chemin pour le piéton ou le cavalier : un itinéraire que l’on emprunte sans se hâter, en en profitant pour voir la France. Que l’on se garde donc de détruire systématiquement ce qui en fait la beauté ! Georges Pompidou |
Des textes de loi existent pour protéger ces arbres.
LIEN VERS LE MÊME DÉCRET en plus compréhensif
Lien vers l'album Route des Hêtres
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