B-2021-008- Miroslav Tichý un photographe atypique.
Miroslav Tichý est connu pour ses surprenants clichés et pour son étonnant matériel photographique qu'il bricole lui-même.
Miroslav Tichý est né le 20 novembre 1926 dans un petit village morave, fils unique d'un tailleur de vêtements pour hommes et de la fille d'un chef de village, une famille riche respectée propriétaire d'une entreprise et d'une grande maison.
Après le lycée, ce jeune homme doué entre à la faculté préparatoire de l'Académie des Beaux-Arts de Prague, en 1946, il est inscrit dans la classe du professeur Zelibsky. Après le coup d'état communiste, il fait un séjour en prison puis en hôpital psychiatrique jusque dans les années 1990. Avec l'arrivée de Khrouchtchev Miroslav retourne chez ses parents, il perçoit un maigre pension d'invalidité, il peint des tableaux de style moderniste d'avant-guerre, impressionniste ou cubisme.
À partir de 1960 Miroslav cesse de se soucier de son aspect, il ne se coupe plus les cheveux, ni la barbe et porte des vêtements déchirés. Il fait à nouveau un séjour en prison et en hôpital psychiatrique durant huit années. Les premières expériences photographiques de Miroslav Tichý datent des années 60, mais la plupart des clichés ont été pris entre 1970 et 1980.
Il n'entre pratiquement jamais en contact avec ses modèles féminins qu'il traque dans les rues ou à la piscine. Il est d'ailleurs qualifié de vieux clochard dépravé !
Après le lycée, ce jeune homme doué entre à la faculté préparatoire de l'Académie des Beaux-Arts de Prague, en 1946, il est inscrit dans la classe du professeur Zelibsky. Après le coup d'état communiste, il fait un séjour en prison puis en hôpital psychiatrique jusque dans les années 1990. Avec l'arrivée de Khrouchtchev Miroslav retourne chez ses parents, il perçoit un maigre pension d'invalidité, il peint des tableaux de style moderniste d'avant-guerre, impressionniste ou cubisme.
À partir de 1960 Miroslav cesse de se soucier de son aspect, il ne se coupe plus les cheveux, ni la barbe et porte des vêtements déchirés. Il fait à nouveau un séjour en prison et en hôpital psychiatrique durant huit années. Les premières expériences photographiques de Miroslav Tichý datent des années 60, mais la plupart des clichés ont été pris entre 1970 et 1980.
Il n'entre pratiquement jamais en contact avec ses modèles féminins qu'il traque dans les rues ou à la piscine. Il est d'ailleurs qualifié de vieux clochard dépravé !
Ses clichés sont sous-exposés ou surexposés, flous, rayés, imprimés sur du papier grossièrement découpé, de façon peu soignée, les cadres sont confectionnés dans du carton, les photos sont collées sur de vieilles couvertures de magazines.
La célébrité de ce photographe peu ordinaire est née après une première exposition organisée par Harald Zeeman à la Biennale de Séville en 2004, il est alors âgé de 78 ans. Ses photos étranges et imparfaites sont dispersées dans les plus grandes salles du monde, à New York, Berlin, Anvers, Londres, Paris.
La célébrité de ce photographe peu ordinaire est née après une première exposition organisée par Harald Zeeman à la Biennale de Séville en 2004, il est alors âgé de 78 ans. Ses photos étranges et imparfaites sont dispersées dans les plus grandes salles du monde, à New York, Berlin, Anvers, Londres, Paris.
Texte librement inspiré d'un texte paru sur https://sassik.livejournal.com/82084.html?thread=1511844
L'invention des artistes
Comment
se fait l’invention d’un artiste ? Comment un photographe est-il
propulsé de l’obscurité à la gloire en quelques années ? Comment des
commissaires d’exposition construisent-ils un récit autour d’un
photographe et de son œuvre ? Quels sont les facteurs de succès ou
d’échec d’un tel récit ? D’abord montré sans succès sous l’étiquette
“art brut”, Miroslav Tichý a accédé à la notoriété quand le commissaire
Harald Szeemann l’a présenté en 2004 au monde de l’art
contemporain.[...] Afin de classifier Tichý comme artiste brut, Buxbaum
met d’abord l’accent sur les traits distinctifs du personnage: Tichý
doit apparaître comme un marginal, sale, hirsute, vivant comme un
clochard. Il est présenté comme s’opposant au système social répressif;
ayant fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et en prison,
Tichý est marqué d’un diagnostic psychotique, autant clinique que
social. Le second aspect fondamental retenu par Buxbaum est ce que l’on
pourrait qualifier d’«apparatus» singulier: le bricolage de Tichý,
fabricant ses appareils photographiques et son matériel de tirage avec
des matériaux de récupération, des déchets, des morceaux de bois, des
bouts de verre ou de plexiglas repolis, le place d’office dans la
catégorie des chiffonniers, des «assembleurs avec les moyens du bord»,
des magiciens du quotidien qui, avec rien, font des prouesses. C’est
donc en mettant l’accent sur le binôme personnage/apparatus que va
s’opérer la tentative d’insertion de Tichý dans l’art brut.
Tichý est d’abord réticent à l’idée de Buxbaum d’exposer ses photographies. Après avoir montré quelques rares tirages, prêtés ou acquis, dans de petites expositions, le psychiatre révèle pour la première fois le travail de Mirek Tichý dans un article du numéro spécial “Bild und Seele” (Image et âme) de la revue Kunstforumconsacré à l’art brut en juin 1989. Intitulé “Un outsider parmi les outsiders”, le texte retient les facettes de Tichý les plus fortement connotées art brut. Buxbaum ne met délibérément pas l’accent sur la formation artistique du photographe de crainte qu’elle ne l’exclue de l’univers de l’art brut, tout en restant prudent et ambigu sur ce sujet, comme le suggère le titre de l’article. Illustré d’un portrait de l’artiste avec un appareil à la main et de quatre photographies de femmes, l’article décrit en détail l’apparence physique de Tichý, sa maison, ses appareils et raconte ses démêlés avec le pouvoir.
extrait de https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/2658
Tichý est d’abord réticent à l’idée de Buxbaum d’exposer ses photographies. Après avoir montré quelques rares tirages, prêtés ou acquis, dans de petites expositions, le psychiatre révèle pour la première fois le travail de Mirek Tichý dans un article du numéro spécial “Bild und Seele” (Image et âme) de la revue Kunstforumconsacré à l’art brut en juin 1989. Intitulé “Un outsider parmi les outsiders”, le texte retient les facettes de Tichý les plus fortement connotées art brut. Buxbaum ne met délibérément pas l’accent sur la formation artistique du photographe de crainte qu’elle ne l’exclue de l’univers de l’art brut, tout en restant prudent et ambigu sur ce sujet, comme le suggère le titre de l’article. Illustré d’un portrait de l’artiste avec un appareil à la main et de quatre photographies de femmes, l’article décrit en détail l’apparence physique de Tichý, sa maison, ses appareils et raconte ses démêlés avec le pouvoir.
extrait de https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/2658
LIENS
- Wikipedia ⏩
- Museum Moscow House Of Photography ⏩
- Piège pour un voyeur (Miroslav Tichý) Le Monde ⏩
Bonjour,
RépondreSupprimerUn des plus grand photographe de tous les temps.
Grand inventeur qui plus est.
Gilles Bénard