Bernard Charbonneau pionnier de l'écologie française.

B-2021-007-Bernard CHARBONNEAU, une pensée écologiste.

 

Bernard Charbonneau, né le 28 novembre 1910 à Bordeaux et mort le 28 avril 1996 à Saint-Palais, est un penseur français, auteur d'une vingtaine de livres et de nombreux articles, parus notamment dans La Gueule ouverte, Foi et vie, La République des Pyrénées et Combat Nature.
Toute son œuvre est marquée par l'idée que « le lien qui attache l'individu à la société est tellement puissant que, même dans la soi-disant “société des individus”, ces derniers sont si peu capables de prendre leurs distances avec les entraînements collectifs que, spontanément, ils consentent à l'anéantissement de ce à quoi ils tiennent le plus : la liberté. »

Durant les années 1930, il dénonce ce qu'il considère être la dictature de l'économie et du développement  et s'impose comme pionnier de l'écologie politique. Se méfiant toutefois de l'écologie partidaire, il propose de concevoir une forme d'organisation de la société, radicalement différente des idéologies du XXe siècle, solidement ancrée sur l'expérience personnelle. En cela, il affirme sa dette intellectuelle envers le personnalisme. De même, il voit dans le progrès technique la source de toujours plus d'organisation, donc de plus de conformisme, donc de moins de liberté. Ses travaux le rapprochent de Jacques Ellul, dont il est l'ami intime durant six décennies. Source : wikipedia

A propos de :  

Nous sommes des révolutionnaires malgré nous.

Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, 2014,
Textes pionniers de l’écologie politique, Paris, Seuil, 224 pages.

Le recueil « Nous sommes des révolutionnaires malgré nous » appartient à cette dernière catégorie, avec la particularité de proposer au lecteur quatre écrits de jeunesse rédigés par le duo bordelais entre les années 1935 et 1945. Ce sont des textes d’une lecture agréable, mais d’une grande densité, et qui nécessitent de la part du lecteur un certain effort de contextualisation historique et politique : si l’on y trouve indéniablement la trace d’une genèse de la pensée écologiste, celle-ci se formule néanmoins avec un vocabulaire et des références qui ne sont pas celles de l’écologie politique telle que nous la connaissons aujourd’hui.[...]
Le troisième texte, également signé Charbonneau, s’intéresse au « Sentiment de la nature, force révolutionnaire » (1937). Cette expression ne désigne pas une attirance abstraite pour la nature, mais plutôt l’aspiration violente à l’évasion que chacun peut un jour éprouver, en son for intérieur, lorsque le conformisme de la société technicienne se fait trop étouffant : « ce sentiment de la nature naît chez un homme qui dans sa vie pense à une autre vie » (p. 122). Pas d’approche philosophique ou conceptuelle donc, mais l’exaltation personnaliste des expériences vécues, du sentiment de liberté éprouvé au contact de la nature : « ce n’est pas de la Nature avec un grand N qu’il s’agit (…). Cette "Nature" n’existe pas (…). La "Nature" nous laisse froids, mais nous connaissons ces grands caps de bois qui s’avancent dans les landes vides, les derniers tisons qui luisent pendant que dans le ciel étoilé de l’été monte de plus en plus strident le chant des grillons. » (p. 123-124). Malheureusement, souligne Charbonneau, le sentiment de la nature est désormais un sentiment tragique : certes la civilisation industrielle l’exacerbe, car l’homme se sent comme mutilé lorsque la société le prive jusqu’à l’étouffement de tout contact avec la nature, mais elle détruit en même temps les espaces naturels qui seuls pourraient accueillir ceux qui voudraient fuir. Ainsi, « les dernières zones de nature libre paraissent condamnées et s’il reste encore des pays sauvages, c’est par un raffinement d’organisation » (p. 172). Pire, la civilisation industrielle sape la dimension révolutionnaire du sentiment de nature en le canalisant vers des consommations de masse : le tourisme balnéaire, les sports d’hiver, les loisirs organisés, les films de Tarzan, etc. Ces tristes ersatz n’ont rien à voir avec le véritable sentiment de la nature, selon
Charbonneau. Pour lui, au contraire, « le sentiment de la nature est une manifestation d’anarchisme concret » (p. 178), qui s’efforce de rejeter tous les carcans et les hypocrisies de la société bourgeoise. Et d’en revenir au personnalisme révolutionnaire : « le sentiment de la nature doit être au personnalisme ce que la conscience de classe a été au socialisme : la raison faite chair » (p. 190).[...]
Ref : Luc Semal, « Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, 2014, Nous sommes des révolutionnaires malgré nous. Textes pionniers de l’écologie politique, Paris, Seuil, 224 pages. », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 7, n°2 | Juillet 2016, mis en ligne le 28 juillet 2016, consulté le 30 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/developpementdurable/11313 ; DOI : https://doi.org/10.4000/developpementdurable.11313



Bernard Charbonneau : Précurseur de l'écologie politique - Daniel Cérézuelle
Université Populaire de Bordeaux
Une conférence présentée par Daniel Cérézuelle, dans le cadre de notre cycle Ecologie(s) critique(s).
 
 

Un site consacré à la pensée de Bernard CHARBONNEAU.

 
 














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