Vous rigolez ? Et bien non !
C'est un article posté par Nicolas Flory sur son blog C'était grenn comment ? qui m'interpelle.
Tout le monde le sait et le retraité que je suis plus encore, l'État ponctionne les petites gens et se "désengage" de nombreux secteurs. Les parcs nationaux et beaucoup d'autres structures font les frais de ces désengagements financiers. Inutile de penser à réduire la voilure, c'est-à-dire freiner à mort pour réduire les dépenses non ! "On" cherche d'autres financements et parmi ceux-ci, le paiement d'un droit d'entrée pour accéder aux parcs nationaux français. Sous prétexte que d'autres l'ont fait, les États-Unis d'Amérique, notamment, la France voudrait elle aussi procéder à cette ponction effectuée aux dépens des "amoureux" de la nature. Ce lien [ICI] vous donne une idée des prix pratiqués aux USA. Comme toujours en France il y a une commission, une sous-commission et que sais-je encore qui se fend d'un rapport, d'un compte-rendu comme [ICI]. Vous pouvez en lire quelques lignes ci-après.
Dans ce texte, les auteurs citent le WWF comme étant favorable à cette ponction. Bigre ! Le WWF c'est quoi au juste ? Lire l'article de Fabrice Nicolino à ce sujet [LIEN].
Pourquoi consulte-t-on le WWF sur l'opportunité de faire cracher au bassinet les randonneurs, campeurs, observateurs, amoureux des grands espaces, mystère !
Cette fameuse commission porte le nom de : CGEDD [c'est quoi le CGEDD ?]
Puisque nous parlons des espaces "protégés" j'aimerai vous soumettre cette citation extraite d'un long texte de bernard CHARBONNEAU paru [ICI].
Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade, et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils écrivent un livre ou font des conférences pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses. L’amoureux du désert fonde une société pour la mise en valeur du Sahara. Cousteau, pour faire connaître le « monde du silence », tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Le campeur passionné par les plages désertes fonde un village de toile. Ainsi, réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation.
A chacun de se faire son opinion au sujet de cette marchandisation de la nature.
Une question se pose tout de même quant à l'utilisation de cet argent au profit, nous dit-on, de la nature.
Extraits de cette note :
Examiner l’opportunité de lancer une réflexion approfondie en concertation avec lesparties prenantes des parcs nationaux sur la mise en œuvre de droits d’entrée dans les parcs nationaux français
Conclusions et recommandations du CGEDD en matière de financement
Nécessité d’évaluer précisément les besoins
Le CGEDD alertait, en 2014, sur le fait que la masse salariale était en augmentation. Cette augmentation pourrait, à terme, « mettre en péril la capacité d’action des parcs nationaux». Les parcs nationaux devraient être en mesure de réaliser certaines actions (signalétique cohérente, entretien de petits équipements, sensibilisation à l’environnement, expérimentations) en cœur de parc et d’intervenir en zone d’adhésion (études exante, études ex post en zone d’adhésion). Dans cette optique, la mission du CGEDD préconisait de rechercher d’autres sources de financement, mais sans préciser d’objectif chiffré.
La mission CGEDD de 2014 suggérait enfin plusieurs pistes relatives à la diversification des financements:« -Jouer la carte de la marque « parcs nationaux » en cours de création pour des produits ou activités assis sur l’image des parcs sans crainte d’en obtenir des contreparties financières significatives ;
Rémunérer certains aménagements ou services rendus par les parcs nationaux sur leur territoire (par exemple en faisant payer le stationnement des véhicules dans certains parcs fortement fréquentés)
Les rapporteurs estiment que les produits financiers devraient être mutualisés entre parcs nationaux ;Le ministère ne devrait pas s’interdire d’étudier de près l’intérêt et la faisabilité de faire contribuer au budget des parcs nationaux la fréquentation des parcs nationaux, notamment des cœurs de parc et de leurs abords immédiats. Parmi les précautions à prendre, une communication importante auprès des bénéficiaires directs de l’action des parcs nationaux, une contribution budgétaire raisonnable »
Contributions obligatoires
DROITS D’ACCÈS
Les droits d’accès, qu’ils soient ou non associés à des services, rassemblent plusieurs types de mécanismes :
les systèmes de tarification à l’entrée des parcs ;
la possibilité d’acheter un forfait à l’année qui donne un accès illimité à l’ensemble des parcs
la mise en place de parkings payants aux entrées de l’aire protégée ;
le paiement de loyers de camping, ou la mise à disposition d’emplacements payants ;
toute utilisation de services mis à disposition par l’établissement (paiement pour des activités dans le parc, guides, observations d’animaux, location d’équipements, etc
Ces types de paiements jouent aujourd’hui un rôle majeur dans le financement des parcs nationaux, et plus généralement des aires protégées dans le monde entier. Sur les 8 pays étudiés au cours de l’étude de parangonnage, 7 (ÉtatsUnis, Italie même s’ils sont rares, Chili,Corée du Sud, Mexique, Pologne et Japon où ils sont en cours d’expérimentation) ont recours aux droits d’accès (parfois sous différentes formes) dans leurs systèmes de parcs nationaux. Ils sont appropriés pour bien des services fournis par le parc, sont censés inciter les visiteurs à respecter le lieu et le gestionnaire à faire des améliorations d’infrastructures.
Du point de vue de l’efficacité économique, les droits d’accès rationnent l’usage et peuvent s’avérer inefficaces (c'est à dire que le coût social de la mesure est supérieur à ce qu’elle rapporte), si l’on considère que l’usage des parcs est non rival, et qu’il n’y a pas d’effets de congestion (Walls, 2013). Ceci étant, ces hypothèses sont très discutables selon la taille, la nature du parc et les attentes des visiteurs : limiter l’usage est d’ailleurs parfois nécessaire si l’on souhaite réduire une pression environnementale.
Les droits d’accès peuvent être considérés comme une mesure inéquitable qui favorise le public le plus aisé. Le bien être social s’en trouve diminué. En outre, facturer l’entrée des parcs suppose une bonne connaissance de la demande des utilisateurs afin de ne pas trop restreindre l’usage du parc ;
de bien calibrer l’outil (valeur du prix, droits nominatifs) NDLR Il est à noter que le WWF consulté est favorable à ces mesures.
Lire au sujet du WWF la note suivante de Mr NICOLINO : Le WWF est plus utile pour l’industrie que pour l’environnement
Enfin, le WWF souligne que les consentements à payer des touristes sont plus élevés si ceux ci ont la certitude que l’argent qu’ils versent est utilisé directement pour payer les frais de gestion des sites au lieu d’être redistribué par le gouvernement (WWF, 2000). Une solution hybride, avec mutualisation d’une partie des recettes seulement, pourrait être une réponse à ces contraintes.
L'idée même qu'une famille passionnée de nature mais modeste ne puisse accéder au patrimoine protégé est insupportable. Qui pourra prétendre qu'il n'y a pas ici un vrai problème démocratique ?
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