Polissoirs et haches au Néolithique. 2015 032

L'idée très (trop) répandue de croire que nos ancêtres utilisaient du sable et de l'eau pour polir leurs haches en silex semble avoir fait son temps.

Les polissoirs ont toujours suscité la curiosité des hommes.
L'abondante documentation existante ne fait rien d'autre que de dépoussiérer légèrement des textes anciens, pour les remettre en forme, sans en changer le contenu.
Rares sont les auteurs d'articles "savants" ayant testé les méthodes de polissage qu'ils décrivent.
Pourquoi ajouter du sable, et de l'eau sur une pierre choisie avec soin, par nos ancêtres, pour ses qualités abrasives ?

Cette méthode décrite une première fois par un érudit sans connaissances particulières du sujet s'est donc vue copier/coller dans un grand nombre de publications.
Le travail de polissage d'une hache en silex est un travail long, répétitif, mécanique, un travail fastidieux.
Qui oserait jeter la pierre à ceux qui décrivent des méthodes qu'ils n'ont pas testées ?

Extrait du document proposé à la lecture :

Quoiqu’il y ait été fait souvent allusion, l’ajout d’un abrasif sous forme de sable quartzeux ou de petits débris de silex sur un polissoir en grès pour y polir du silex s’avère clairement désavantageux en terme de rendement, comme nous l’avons vérifié et mesuré au Danemark en 1985. Une part de l’effort est perdu à faire rouler et à moudre les grains de cet abrasif, ce qui encrasse rapide ment le polissoir et fait chuter la friction efficace. Surtout, cet ajout entraîne un émoussé bien visible de la limite des négatifs résiduels du façonnage, ce qui ne se voit pas, sauf exception, sur les haches archéologiques en silex. En revanche, l’abrasion est optimisée sur un polissoir propre et humidifié, qu’il faut rincer toutes les quelques minutes d’un peu d’eau pour le nettoyer de la fine boue de poudre
de grès et de silex qui s’y forme

Ce document tente de faire la lumière sur la production de haches au Néolithique.