2013.003 / camouflage - chasse-photo - Photographie-naturaliste - 2013 003

Parue une première fois 2013 N° 003

Le meilleur camouflage en Chasse-Photographique


 

L'art du camouflage ou Comment puis-je dissimuler ma présence aux animaux que je veux photographier ou observer.

Passer inaperçu en : 

Se camouflant.  Rendre son aspect méconnaissable ;

Se dissimulant.  Utiliser l'environnement pour se soustraire à la vue ;

Pratiquant la déception ou la tromperieTromper ou mentir sur ses intentions. terme surtout utilisé dans le domaine militaire ;

Utilisant l'homochromie. ressembler au milieu dans lequel on évolue ;

Pratiquant le mimétisme. Prendre l'aspect de quelque chose pour échapper aux prédateurs.

Ces moyens d'échapper à un prédateur sont apparus en même temps que la vie sur notre planète. Ces moyens de survie ont été bien involontairement perfectionnés au fil de l'évolution, les bricolages, qui ont du être nombreux ont donnés des résultats étonnants. Des animaux changeant de couleur suivant le substrat sur lequel ils se déplacent, des animaux ressemblant à des pierres, des écorces, etc.

Un bel exemple ci-dessous de camouflage réussi l'Engoulevent d'Europe aux couleurs et motifs d'écorces est tellement confiant dans son camouflage qu'il faut pratiquement marcher dessus pour qu'il daigne s'envoler, j’exagère à peine !

 

Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus

Ces adéquations avec les milieux, ont permis, bien involontairement, à certains individus de survivre et d'échapper à leurs prédateurs. D'autres, n'ayant pas eu cette possibilité, ont purement et simplement disparu de la surface de la terre.
Il s'agit, comme l'a démontré Darwin, de l'adaptation des espèces aux contraintes de l'environnement. Faut-il rappeler que ces interactions sont le fait du plus grand des hasards.





Prédateur redoutable, l'Homme, à l'aube de l'humanité, est avant tout un chasseur plus qu'un végétarien. Arrivé aux limites du charognage, il fait preuve d'intelligence pour abattre les animaux en déjouant leur méfiance.
Comment s'y prend-t-il pour approcher les animaux et se mettre à portée d'armes rudimentaires ?
Question restée sans réponse à l'heure actuelle.





Très tôt il a dû apprendre à maîtriser le vent, sans pour autant soupçonner l'existence des facultés sensorielles de ses proies.
Peut-être s'est-il grimé, ou transformé avec des peaux, des bois, des cornes pour approcher les animaux ?
Notre présence prouve, en tout cas, qu'il a réussi à se nourrir et à survivre.




La naissance officielle du camouflage.



Le camouflage, tel que nous le connaissons et le pratiquons aujourd'hui pour la photographie naturaliste, semble être né durant le premier conflit mondial.
Il ne s'agissait plus d'approcher les animaux, mais de se soustraire à la brutalité de l'ennemi, le chasseur devenant chassé.
Du côté français, le peintre aquarelliste, Lucien-Victor Guirand de Scévola  est à l'origine des premiers essais de camouflage de matériel militaire.
Ci-dessous deux de ses œuvres à caractère "civil" !







Le site du musée de l'Armé, présente la technique du camouflage et quelques photographies de matériels camouflés.




Le camouflage ne concerne pas seulement la mise en peinture de véhicules,




mais d'autres techniques, destinées à tromper l'ennemi, comme par exemple ce faux arbre servant d'observatoire.
Ci dessous, croquis de campagne.




Les photographes naturalistes et le camouflage.



La devise du photographe naturaliste ou si vous le voulez bien du "chasseur photographe" est :
Bien voir sans être vu.




Les chasseurs photographes ne font rien d'autre que de mettre en œuvre des techniques utilisées par les militaires.
Les véhicules semblent, sauf quelques exceptions, échapper à cette règle.

Où est le militaire, où est le photographe ?





Même expérience, où est le naturaliste ?






 

Le camouflage peut être nécessaire pour :



-prolonger la durée des observations, les animaux mettant plus de temps à détecter l'observateur
-observer les animaux dans de meilleures conditions de confort, c'est le cas dans une cabane d'affût ;
-photographier ou filmer les animaux craintifs ;
-établir un contact émotionnel avec la faune ;
-pénétrer l'intimité des sujets observés ; 
-diminuer la distance entre l'appareil, et le sujet afin de réduire, ou de supprimer le voile atmosphérique ;
-se soustraire aux vues de personnes particulièrement nuisibles à la nature (ne pas révéler sa présence aux chasseurs sur un terrier de renards par exemple).
-éviter la surfréquentation d'un "spot" ;
-éviter d'être dérangé pendant les observations ou la prise de vue ;

 


Tout le monde rêve d'entrer en contact avec le monde animal


Camouflage et discrétion.


Le camouflage est un premier pas vers la discrétion visuelle, mais les animaux ont acquis et maîtrisent :
-le monde des odeurs ;
-la détection d'ondes sonores à des fréquences différentes des nôtres ;
-la détection de vibrations, dans le sol, l'eau, l'air ;
-la détection, l'analyse d'ondes lumineuses qui nous échappent complètement ;
-la détection des champs magnétiques ;
-la détection de champs électriques ;
-l'écholocation ;
-la détection de radiations thermiques ;
-la détection  des ultraviolets
-etc.


Les enfants plus que les adultes sont demandeurs de contacts rapprochés avec la faune


En guise de conclusion.


Concernant le camouflage, oserai-je dire dire que le style de camouflage d'un vêtement, d'un équipement dépend plus du ressenti de l'acheteur que de l'efficacité du "produit" sur la perception de l'animal.
Il en est du camouflage, comme du goût des croquettes pour les chiens ou les chats.
Comme le chante Bobby la Pointe " Mais quand qu'c'est dimanche J'paye un croissant au chien. Le chien lui il s'en fout...Ça ou du pain...



Être détecté par l'animal .....




Ou ne pas l'être ...



C'est toute la différence !





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