Migration Grues cendrées Parc naturel régional de la Brenne

B-2021-010 les Grues cendrées en Brenne.




 

La Brenne fait partie du réseau des Parcs naturels régionaux.


Un Parc naturel régional c'est quoi au juste ?

Définition du parc naturel.
Article premier du parc naturel.
Un territoire peut être classé en "Parc naturel régional" lorsqu'il présente un intérêt particulier, par la qualité de son patrimoine naturel et culturel, pour la détente et le repos des hommes et le tourisme et qu'il importe de le protéger ».
 
Quelle est la mission du parc naturel ?
Le Parc s’attache à gérer de façon harmonieuse ses espaces ruraux ; à maintenir la diversité biologique de ses milieux ; préserver et valoriser ses ressources naturelles, ses paysages, ses sites remarquables ; mettre en valeur et dynamiser son patrimoine culturel.
 
Parlons nous de protéger la nature dans un parc naturel ?

 
Les missions des parcs naturels sont axés sur deux objectifs : le développement local et la préservation du milieu naturel. En détail, leurs missions sont de :
- protéger le patrimoine par une gestion des milieux et des paysages;
- contribuer à l'aménagement du territoire;
- favoriser les développements économique, social, culturel et la qualité de la vie;
- assurer l'accueil, l'information et l'éducation du public;
- réaliser des actions expérimentales. [ à aucun moment il n'est question de protection ou de préservation de la nature N.D.R ] Source wikipedia

 
« À la différence d'un parc national, d'une réserve naturelle ou d'un site classé, un PNR ne dispose d'aucun pouvoir réglementaire. Il est impossible pour un PNR d'interdire quoi que ce soit, ni la construction, ni la chasse, ni l'usage des sols »  Source wikipedia


Un parc naturel n'a donc aucune vocation à interdire quoi que ce soit ! il aide au maintien de l'agriculture et ouvre les espaces ruraux à un tourisme culturel et ou sportif .
 
Les parcs naturels sont des structures qui entrent totalement dans cette politique de  zoning de l'espace rural. Ce sont des espaces définis par un projet qui répond très exactement à la nouvelle logique de gestion des ressources ; des  espaces-supports pour de nouvelles activités essentiellement orientées vers l'accueil et la récréation des populations urbaines, autrement dit vers la nécessaire remise en état de la force de travail ; des espaces par conséquent dont la fonction est étroitement dépendante de la société globale qui impose donc sa finalité et ses structures. Ces espaces sont donc objets et par suite, éventuellement interchangeables ; ils sont aliénés. Source: Revue de géographie de Lyon Réflexions critiques sur les parcs naturels français Gérard Richez


Les réserves naturelles.

Pour terminer cette petite présentation de la Brenne, je cite Jean-Claude Génot à propos des Réserves naturelles parties intégrantes de certains parcs naturels régionaux.
Exemple de la Brenne :
- la réserve naturelle nationale de Chérine ;
- la réserve naturelle régionale des terres et étangs de Brenne, Massé, Foucault 
 
 
Réserves naturelles : Nature domestique ou sauvage ?
À peine créées, ces réserves ont subi des critiques justifiées. On leur a reproché soit de servir d’alibi à la destruction de la nature s’exerçant à l’extérieur (ce qui a été le cas), soit d’être le symbole de notre résolution à accepter la pénurie de nature (on le constate aujourd’hui avec des espaces plus ou moins naturels isolés dans une matrice inhospitalière d’où l’idée d’une trame verte.
Malgré cela, les réserves naturelles se sont installées dans le paysage français sans débat de fond sur la place laissée à la nature dans notre société. Aujourd’hui, la majorité des réserves naturelles fait l’objet d’une gestion interventionniste au profit de certaines espèces ou habitats et de nombreuses réserves sont aménagées pour l’accueil du public.
Cela a conduit François Terrasson à se demander si la nature protégée était encore naturelle. Trop peu de réserves naturelles forestières sont protégées intégralement sur la totalité de leur surface, alors même que la forêt n’a besoin d’aucune intervention pour exister. Cela montre l’incapacité de notre société anti-nature à accepter la nature en libre évolution et notre obsession du contrôle. Pour ne pas « mettre la nature sous cloche », sous-entendu pour continuer à la valoriser, on a autorisé de très nombreuses activités humaines dans certaines réserves telles que l’exploitation forestière, la chasse, la pêche et l’agriculture (souvent du pâturage). [...] D’ailleurs, à la dernière question « A quoi sert alors une Réserve Naturelle Régionale ? », la réponse a le mérite d’être claire : « Améliorer l’accessibilité de la vallée (par un réseau de chemins cohérents), éviter les clôtures barbelées, faire cohabiter les usages, garantir une gestion coordonnée des propriétés, maintenir les milieux ouverts, protéger la biodiversité, favoriser le maintien au pays par des activités économiques respectueuses ». Source Jean-Claude Génot https://jne-asso.org/blogjne/tag/jean-claude-genot/page/6/

Peut-on tuer des animaux dans ces zones ?

Protecteurs de la nature et naturalistes s'attendent à trouver dans ces "havres de paix" une faune protégée de l'action des chasseurs.
Il n'en n'est rien, et c'est à mon avis là que le bât blesse.
Seuls les parcs nationaux offrent une certaine quiétude aux animaux.
Le tableau ci-dessous extrait de wikipedia dresse un sombre tableau de la situation.



Conclusion.

J'avoue avoir été profondément déçu lors de ma toute première "visite" de la Brenne.   Ce pays des mille étangs, vanté par les publicités , n'est en fait qu'un pays où les étangs sont tous, à de très rares exceptions, privés et interdits à la  libre circulation. Ceux, où il est possible de s'aventurer (moins d'une trentaine ?),  font l'objet de restrictions de toutes sortes et le visiteur doit se plier à des règles qui ne conviennent pas aux naturalistes épris de liberté. Ces lieux, trop peu nombreux, où il est possible d'observer la faune sont sur-équipés  en panneaux "pédagogiques" barrières, plots, observatoires, etc. Des lieux qui n'ont plus rien de naturel. La Brenne est un pays consacré à l'agriculture, à l'élevage piscicole, à la chasse, à la pêche de loisir, au tourisme et accessoirement à la nature.  L'espace rural est profondément modifié par les aménagements consacrés au tourisme et à une rentabilisation maximum de la campagne. Le but des parcs régionaux est donc de pérenniser une certaine forme d'agriculture en ouvrant ces espaces ruraux à un tourisme culturel et sportif. Les parcs régionaux répondent ainsi à cette politique de gestion des ressources. La nature n'est là que pour servir les intérêts de la société imposant sa finalité et ses structures. Les images de nature font marcher le commerce, il suffit de consulter les dépliants touristique pour le constater. Les ouvrages concernant la Brenne font la part belle à des images idéalisées. Les photographies de la faune en particulier sont le fruit d'une coopération entre propriétaires et photographes. L'amateur sans "relation" doit se contenter de ce que lui laisse les aménageurs. Ce point capital de la libre circulation des photographes naturalistes sera abordé dans un prochain article consacré à la chasse photographique.
Dois-je citer à nouveau Jean-Claude Génot qui analyse très bien la situation actuelle pour un vulgum pecus.
 
Les naturalistes de demain trouveront normal le manque de marais, de forêts et de bêtes sauvages, les hôtels à insectes à la place des friches et des bosquets, les nichoirs à la place des arbres creux et les mares aménagées, creusées ici ou là à la place des zones humides. Il sera normal de passer plus de 90 % de son temps dans des milieux très artificialisés, le reste étant consacré, pour les plus nantis, aux derniers lieux de nature jalousement gardés. Jean-Claude Génot
 

Les stationnements des Grues cendrées Grus grus en Brenne.

L'augmentation des lieux d'hivernage des Grues cendrées en France semble correspondre avec une augmentation des surfaces cultivées en maïs et peut-être également à l'augmentation des températures hivernales, conséquence probable du dérèglement climatique. Les  migrations semblent bien avoir pour seule origine historique, un manque de nourriture disponible sur les lieux de reproduction. Le froid influe, moins que nous le supposons, sur les mouvements migratoires.

 

Les effectifs de Grues cendrées en Brenne.


5 000 à 7 000 Grues cendrées sont annoncées présentes en Brenne (chiffre non vérifié) durant la période hivernale. Les grues ont la sagesse de passer la nuit loin des prédateurs, elles choisissent généralement des lieux humides où elles pourront trouver plus de  sécurité les pattes dans l'eau. Le matin et le soir sont les deux moments de la journée où il est possible de les voir lorsqu'elles quittent ou regagnent leur dortoir. 
La toile pourra vous fournir plus de renseignements sur les lieux où il est possible de les voir et de les entendre !
Durant la journée, les grues s'alimentent dans les champs de maïs où elles trouvent une grande quantité de grains. Voir mon article au sujet de ce gâchis de nourriture ICI.
Vous pourrez les apercevoir également en grands groupes ou en petites cellules familiales, deux adultes un jeune, dans les champs de blé en herbe.
La voiture reste un bon poste d'observation et il est possible de réaliser dans ces conditions de bonnes photographies. (démarche peu "écolo" j'en conviens)
Pour les affûts sans autorisation, sans relation ou recommandation c'est une autre paire de manches.
 

Album Grues cendrées ci-dessous.

 

Fervent défenseur du Droit de se promener librement dans la nature comme le définit  l'Allemansrätt et totalement opposé au droit de propriété inscrit dans la constitution française, le naturaliste épris de liberté ne peux ressentir en Brenne qu'un sentiment d'enfermement et de frustration.

 
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