2020 061 - Croix Hossanière - Cippe - Table des morts - Église de Javerdat - Limousin



  2020 Article 061  

Mobilier remarquable devant l'église de Jarverdat 87520

 

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JAVERDAT .

Javerdat est une petite commune du département de la Haute-Vienne.
Le cœur du village, d'une banalité déconcertante, a été comme bien d'autres passé à la moulinette des "aménageurs des cœurs de ville" et fait sans doute la fierté des élus !
Ce qui est remarquable ici se trouve juste devant l'église.
Une croix hossanière, une table des morts et un cippe tout à fait original.

 

La croix hosannière.

Son nom pourrait signifier "recevoir des couronnes d'hosannes, c'est-à-dire de couronnes de buis. Des processions ont lieu le jour des rameaux, à la fête Dieu, ou le 15 août Fête de l’Assomption de Marie. Des chants religieux Hossana (De grâce, secours-nous) étaient chantés à cette occasion.
Il existe des édifices religieux, sensiblement identiques, ce sont les lanternes des morts, qui diffèrent cependant par l'éclairage (une lanterne) que l'on pouvait y adjoindre.
Juste à côté de cette croix se trouve une pierre ressemblant à ce qui pourrait être un petit menhir couché.
Il s'agit en fait d'une pierre où était placé le cercueil du défunt, dénommée Pierre d'attente.

 

La pierre d'Attente.

La tradition veut qu'en l'absence de prêtre, dans la paroisse, le défunt attende dans son cercueil posé là, le jour du "passage" du curé pour rejoindre la terre consacrée du cimetière.
Une autre tradition consiste, parait-il, à poser le cercueil durant la pose prise par les porteurs.
Ces pratiques ont bel et bien disparu et avec elles "la notice d'emploi" de ces curieux aménagements.

 

Le cippe.

L'autre "objet" trônant devant cette église est plus surprenant encore, il s'agit, en fait d'un phallus de pierre datant, semble-t-il, de l'époque Gallo-romaine ! A quoi ou à qui peut servir cette représentation (plutôt osée*) devant une église !
La réponse nous vient de quelques érudits locaux dont je relate ci-dessous les écrits trouvés dans : L’UNION AGRICOLE, Limoges 1971-1972
[...] j'ai pensé qu'il était indispensable tout d'abord de se reporter à la minutieuse étude de mon ami Albert Goursaud, afin de savoir comment il classait les diverses sortes de pierres recueillies en Limousin.[...]Le classement peut se faire en diverses catégories :
Pierres d'amour et de mariage. Ce sont, nous dit-il, des pierres de deux catégories différentes que l'on trouve un peu partout en Limousin : celles que fréquentent les femmes mariées pour avoir des enfants (nous rejoignons ici le verrou de Saint-Léonard) et celles susceptibles de procurer un mari aux jeunes filles dont l'âge s'avançant commencent à désespérer et craignent de rester vieilles filles. Albert Goursaud a recueilli ces renseignements assez curieux :
" Quelquefois elles ont une forme nettement caractérisée, justifiant cette sorte de fétichisme (phallus comme le cippe de Javerdat), mais comment peut-on expliquer le geste des jeunes filles enjambant la pierre fourchue de Javerdat pour obtenir un mari ? Une interprétation est possible; mais ce n'est peut-être pas la bonne. Si l'on admet que la fourche peut être regardée a priori comme une image symbolique de l'organe génital féminin, ce geste des jeunes filles ne serait que la mise en application d'un rite magique où l'on voit l'organe géniteur femelle poussé par ce besoin puissant de la procréation qui lui est imposé par la grande loi de la conservation des espèces solliciter son complémentaire, l'organe géniteur mâle, afin de perpétuer la race; autrement dit, l'on voit les filles en mal d'amour appeler l'arrivée de l'époux qui, seul, en toute honnêteté peut apaiser leur soif ardente de faire des enfants. Il y a ensuite les pierres dites à frottis, contre lesquelles les femmes vont se frotter le ventre ou sur lesquelles elles vont glisser dans l'espoir d'une maternité. " (A. Goursaud.)
Ce texte dans son entièreté est lisible [ICI]
La Croix la Pierre d'attente et le Cippe sont regroupés ici afin d'offrir, sans doute, un ensemble du plus bel effet aux touristes !
* cette représentation phallique n'est pas à son emplacement d'origine.

 

Les mésaventures du "petit patrimoine".

Sortis de leur contexte, sauf, peut-être pour la pierre d'attente, ces monuments perdent de ce fait toute leur valeur. L'emplacement d'un monument quel qu'il soit n'est jamais décidé au hasard. Sous prétexte de protection beaucoup trop de monuments historiques appartenant au "petit patrimoine" quittent leur lieu de  naissance pour rejoindre, bien souvent, des lieux où ils pourront rapporter un peu d'argent aux musées ou aux commerces locaux. Menhirs déplacés pour cause aménagement, statues menhirs déplacées dans les musées, gravures rupestres déplacées dans des musées, etc !

 

Intérieur de l'église.

Vous pouvez pousser la porte de l'église pour admirer, entre autres, deux beaux retables.

 

Le reportage photographique. 

 

L'exposition après "révitalisation" 

 

L'ensemble Croix Pierre d'Attente et CIPPE

Pierre d'Attente et Cippe.

Le Cippe.

 



Les retables.

 











Retrouvez d'autres monuments sur la carte ci-dessous.

 

 






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