Voleurs de maïs

   2019 Article 099   

 

Un garde-manger à la disposition des animaux sauvages ?

 

Traces d'activités animales dans le champ de maïs



Un conflit qui perdure.

 

Une utilisation mal réfléchie des espaces naturels entraîne ipso-facto des conflits entre les propriétaires et la faune sauvage.

La protection des cultures.

 


Depuis la nuit des temps, l'Homme s'est imposé comme envahisseur de tous les milieux naturels. Les conflits entre la faune et les paysans ne datent donc pas d'aujourd'hui. Au fil du temps, la protection des cultures prendra différentes formes, passive, ou active. Les protections passives comme les clôtures ou enclosures ne sont pas toujours efficaces, elles sont généralement doublées d'une "protection" active, piégeage, tir, déterrage.

 

Touche pas à mes biens. 

 

Un animal sauvage ne doit sa survie qu'à trois conditions :
- ne jamais s'attaquer aux intérêts des Hommes ;
- ne jamais entrer en compétition avec lui ;
- lui offrir une source de protéine (régime carné) ;
- être un "objet" récréatif (chasse, corrida, cirque, etc).

Un conflit exemplaire assez fréquent.
Une "attaque" de poulailler mal sécurisé se solde toujours par la seule et unique solution immédiate : la destruction du présumé coupable. La mise en conformité du poulailler ne sera effective qu'en de très rares cas ! 
Nous pouvons affirmer que les animaux sauvages rencontrés dans nos campagnes aujourd'hui ont appris à faire profil bas.

 

Les cours d'eau. 

 

La faune des cours d'eau.

 

Suivant leur état sanitaire et leur profil, les cours d'eau accueillent une faune spécialisée et parfois inféodée à ces milieux.
Nous nous intéressons, plus particulièrement aujourd'hui, aux mammifères amateurs de maïs.
Ces vols, ont, pour la grande majorité, lieu à la tombée du jour et durant la nuit.
Les indices très visibles, ne manquent pas dans les champs cultivés  sur les berges des cours d'eau. Nous reviendrons en détail sur ce point essentiel.
D'après mes observations sur la rivière Le Thouet et sur le secteur prospecté deux mammifères peuvent être accusés de vols simples. Le Ragondin (Myocastor coypus) et Le Castor d'Europe (Castor fiber) un de leur complice le Rat brun (Rattus norvegicus)  ne semble pas impliqué dans le transport des produits volés, il est un simple consommateur.
Concernant les preuves formelles à l'encontre du Castor d'Europe, il s'agit principalement de la façon dont sont prélevées les tiges de maïs. Une coupure nette en sifflet ne trompe pas, seul le Castor d'Europe est capable d'un coup d'incisives de trancher pareille tige.
Des empreintes de pattes dans le champ et des photographies prouvent que le Ragondin prélève, transporte et consomme le maïs.
Quant au Rat noir (Rattus rattus) il semble se contenter des restes que le Ragondin et le Castor Européen abandonnent sur les berges du cours d'eau.



Le reportage photographique.



Le champ de maïs situé au contact du cours d'eau.

 


credit jean-paul-lahache
Traces d'activités animales dans le champ de maïs

credit jean-paul-lahache
Traces d'activités animales dans le champ de maïs

Les coupes d’abattage typique du Castor d'Europe.


credit jean-paul-lahache
Coupe franche d'une tige faite par Castor européen.
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Coupe franche d'une tige faite par Castor européen.

 

Les tiges transportées par le Castor d'Europe et le Ragondin vers le cours d'eau.

 

credit jean-paul-lahache
Une fois coupées les tiges et leur épis sont traînées vers le cours d'eau.
credit jean-paul-lahache
Une fois coupées les tiges et leur épis sont traînées vers le cours d'eau.

credit jean-paul-lahache
Une fois coupées les tiges et leur épis sont traînées vers le cours d'eau.

Nos compères à l’œuvre.


credit jean-paul-lahache
Le Castor européen à l’œuvre
  
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Le Ragondin à l’œuvre.


credit jean-paul-lahache
Transport d'un épis par un Ragondin.


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Un Rat noir en train de consommer un grain de maïs


credit jean-paul-lahache
Rat noir en déplacement.

 

Les dégâts. 

 

Les dégâts occasionnés par les Castors et les autres animaux sur les champs de maïs sont à relativiser. Les pertes, provoquées par les prélèvements semblent anecdotiques comparées à la quantité de maïs "épargnée" par les moissonneuses batteuses germant peu de temps après la récolte.



credit jean-paul-lahache
Champ de maïs récolté et déchaumé.


credit jean-paul-lahache
Champ de maïs récolté et déchaumé.

credit jean-paul-lahache
Maïs germé après déchaumage.

 

Comment éviter les dégâts provoqués par le Castor d'Europe.

 

Je n'aborde pas volontairement la problématique des dégâts provoqués par le Ragondin classé à juste titre animal nuisible (dont le piégeage est, à mon avis, tout à fait légitime) ni ceux anecdotiques du Rat noir.

 

Le point de vue exprimé par NATAGORA au sujet du Castor.

 

Malgré leur effet bénéfique pour la biodiversité, pour la régulation hydrologique et la qualité de nos eaux, les activités des castors peuvent être perçues de manière négative ou occasionner des dégâts en regard des activités humaines. Ces désagréments ou dégâts peuvent avoir un caractère subjectif. En effet, les hommes supportent difficilement d’être contrariés dans leurs plans de maîtrise de la nature. Pourtant, moyennant un dialogue pacifique et quelques suggestions de mesures préventives ou de protection, la cohabitation avec les castors est dans la toute grande majorité des cas tout à fait possible. Une zone de 10 à 20 m de large suffit déjà pour éviter presque tout conflit. En général, le castor se moque bien du fait que le cours d’eau où il s’établit ait ou non un écoulement naturel et de l’espace en suffisance : il l’a démontré ces dernières années en colonisant des eaux très éloignées de l’état naturel. Pour autant que les ressources alimentaires suffisent – dans les zones agricoles, les cultures complètent celles fournies par les boisements des rives – le castor s’installe : il adapte ensuite le cours d’eau à ses besoins. C’est précisément là que surgissent les conflits avec l’homme. Le castor a donc besoin de ces espaces riverains pour pouvoir coexister sans conflit avec nous – et donc continuer à être bien accepté. Cependant, notre société a aussi besoin de telles zones car : > elles diminuent l’apport de nitrates et de pesticides dans les cours d’eau, > elles constituent un habitat et un corridor migratoire pour de nombreuses espèces animales et végétales, > elles servent de surface de rétention lors d’inondations, > elles sont des zones de détente en nature, et enfin, > élément le plus important du point de vue du castor, elles contribuent à éviter les conflits entre castors et activités humaines.
Source https://www.natagora.be/position-sur-le-castor

Le texte complet est disponible sur ce LIEN

L'aménagement des berges peut être une solution dans la prévention des dégâts.

 

Aménagement des berges
L'aménagement des berges est également une solution, dans la mesure du possible, pour éviter des dégâts du castor:
Les conseils généraux sont les suivants:
· Maintenir une bande de végétation rivulaire d’une largeur minimum de 5 m.
· Planter les arbres à un minimum de 30 m s’ils ne sont pas destinés au maintien de la berge.
· Favoriser l’implantation de saules en bord de rive.
· Éviter l’implantation de peupliers en bord de rive.

De plus ces aménagements ne sont pas seulement intéressant pour le castor mais également pour le milieu en général (maintien de la berge et de sa végétation...).
Source :  http://nature-aveyron.chez-alice.fr/castor/protectiondegatscastor.htm

Le texte complet est disponible sur ce LIEN


En dépit de sa protection stricte partout en Europe certaines personnes peu scrupuleuses préconisent la méthode forte à l'encontre du Castor européen.



L'intégralité de l'article du nouvel Économiste est disponible sur ce LIEN


Pour en Apprendre plus sur le Castor.

 

Une bibliographie rédigée par Christine Foulon pour La Hulotte.
Cliquez ici pour accéder au pdf

Morale de cette histoire.

 

Ce texte de Paul-Émile Victor parlant de nos relations avec la faune sauvage peut très bien s'appliquer dans ce contexte.

Nous n'avions pour eux aucune haine. Ils faisaient métier de loups comme nous faisions métier d'hommes. Ils étaient créatures de Dieu. Comme nous. Il n'y avait aucune cruauté en eux. Ils étaient nés prédateurs. Comme l'homme. Mais ils étaient restés prédateurs alors que l'homme était devenu destructeur. Ils nous avaient donné, en quelque sorte, l'exemple d'un travail bienfait. Et c'est en quoi nous les acceptions, nous les respections. Car nous avions appris, le père Cunningham et moi, et depuis longtemps, que nous étions tous partie prenante dans la même lutte pour la survie. Et que, si la nature pouvait à la rigueur se concevoir sans êtres vivants, il serait ridicule et impensable d'imaginer des êtres vivants sans la nature.

Pour conclure.


Les affûts de nuit permettent d'observer des animaux devenus trop craintifs et de confirmer ce que le pistage de jour révèle. Les sorties nocturnes  réservent également de belles surprises, comme ce Héron cendré passant à quelques mètres de moi alors que la nuit est tombée depuis quatre heures. Un animal que je pensais pourtant totalement diurne. Au rang des mauvaises surprises, il faut citer ces trop nombreux Rats patrouillant les berges passant à quelques centimètres de moi, j'ai les poils qui se dressent en évoquant ces moments !










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