La Chouette effraie, l'Effraie des clochers. 2017 014

Ce magnifique rapace nocturne habite peut-être près de chez vous, voire même chez vous !


La Chouette effraie est un rapace relativement discret en raison de ses mœurs nocturnes. Pour peu que l'on ne sorte pas une fois la nuit tombée, que volets et fenêtres soient hermétiquement fermés, rien, pas même son chant relativement "inquiétant" ne nous fera soupçonner sa présence dans le grenier, la grange abandonnée ou le clocher de l'église voisine.
Peut-être vous est-il tout de même arrivé de croiser cet étrange fantôme perché sur un panneau de signalisation routière alors que vous rentriez d'une soirée passée avec quelques bons amis.
Il arrive aussi, pour son plus grand malheur, qu'elle vienne percuter, de nuit, votre véhicule. Notre animal a la fâcheuse habitude de chasser en rase-motte au-dessus des champs et ... des axes routiers.
Le nombre de Chouettes effraie disparaissant chaque année est impressionnant !

Collisions routières

C’est la principale menace qui pèse sur l’Effraie, elle représente 50% de la mortalité (SETRA, 2006) et touche aussi d’autres espèces de rapaces nocturnes (Hibou Moyen-Duc, Chouette Chevêche). Une étude menée dans les années 80-90 sur des autoroutes en Champagne-Ardenne et en Lorraine (BAUDVIN, 1996) a permis d’identifier les principaux facteurs de mortalité routière chez l’Effraie. En effet, on peut dire que sur 10 ans d’étude, on obtient un minimum de 0,5 effraie tué par kilomètre d’autoroute.
Tout d’abord, c’est la présence des campagnols en grand nombre qui a la plus grande influence sur la mortalité routière de l’espèce. En effet, un entretien régulier des bas-côtés donne des milieux où la végétation est rase. De tel milieux sont d’une part très favorables aux campagnols et d’autre part, une végétation rase est synonyme de bonne visibilité, facteur caractéristique d’un milieu de chasse utilisé par l’Effraie.
Un second facteur est la topographie de la voie de communication par rapport au milieu environnant. L’étude réalisée a mis en évidence le fait que lorsqu’une autoroute passe en déblai (plus haute que les milieux environnants), la mortalité était nettement plus forte que lorsqu’elle est à niveau ou en remblai (plus basse). En effet, les oiseaux volent plus bas dans le premier cas et donc la probabilité qu’ils soient heurtés est beaucoup plus forte.
Ensuite, la nature du milieu environnant aussi est importante. En effet, la mortalité étant plus forte quand l’autoroute traverse un paysage agricole que quand elle est entourée d’un milieu boisé. Ce résultat tient du fait que l’Effraie est une espèce chassant en milieu ouvert, en volant très bas.
Enfin, la saison a aussi une influence sur le taux de mortalité puisque les plus forts taux ont été mesurés en automne et en hiver. Cette observation est logique, ces saisons correspondant à l’émancipation des jeunes, les effectifs sont plus nombreux et le nombre d’individus tués plus important.
source : http://rapaces.lpo.fr/chouette-effraie/presentation


Celle-ci a fini sa vie pas très loin de chez moi ! Lorsque je rentrais de nuit, je la voyais souvent perchée sur les panneaux annonçant mon village. J'échafaudais à chaque rencontre tout un tas de stratégies pour réaliser son portrait.
Peine perdue !




Heureusement, d'autres circonstances permettent de rencontrer ce magnifique prédateur.
Dans ma nouvelle patrie, le Maine-et-Loire, la Chouette effraie Tyto alba ou Effraie des clochers est bien présente. Peut-être est-ce dû au nombre important de sites de nidification, à la nourriture abondante et au climat plus doux qu'en Seine-et-Marne ?

Arbres creux, bâtiments abandonnés, greniers inoccupés, granges, clochers d'églises, sont des lieux où il est possible d'observer et d'étudier la dame blanche. Aux temps lointains cet oiseau fréquentait et nichait dans les arbres creux, les rochers et les éboulis, depuis il s'est fort bien accoutumé aux bâtisses des hommes, sans toutefois délaisser ses sites de nidifications originels.
Impossible de ne pas reconnaître le lieu de villégiature de nos oiseaux. Le sol sous les perchoirs est recouvert de fientes et de pelotes de réjection.
Une recherche minutieuse permet de découvrir notre ou nos compères sagement installés sur une poutre.

 Une paire d'yeux surveille le visiteur
Une paire non ! deux paires !
Les couples d'après les "spécialistes" restent "fidèles" à leur congénère, à leur site de repos et de nidification.
Ces longues journées de repos (au calme) sont propices à la digestion et à la régurgitation de pelotes, le jour déclinant ils partent en chasse.
L'effraie ou chouette effraie présente une apparence saisissante et inoubliable, avec sa face blanche et plate en forme de cœur bien dessiné. C'est une habituée des clochers, d'où son autre nom en français, Effraie des clochers.
Mais l'effraie fréquente aussi les granges, ce qui explique son nom en anglais, barn owl, "chouette des granges". En espagnol, la forme lechuza, a été précédée par une forme nechuza, elle même probablement dérivée du latin noctua, "chouette", un nom bien adapté à un oiseau de nuit. Par ailleurs, sa présence est devenue si familière dans certaines régions qu'on lui a donné un petit nom d’amitié en italien : barbagianni, "Jeannot-à-la-barbe".
Enfin, en allemand shleiereule, mot à mot "chouette au voile", évoque le voile d'une religieuse que forme le dessin autour de la tête.
La chouette effraie en hiéroglyphe.
Le hiéroglyphe égyptien en forme de chouette fait partie des 24 signes alphabétiques ayant valeur d'une seule lettre :
La chouette st représentée avec la tête de face, ce qui est exceptionnel par rapport à la traditionnelle représentation de profil, et qui permet de distinguer sa face en forme de cœur, confirmant qu'il s'agit bien ici de la chouette effraie.

Extrait de l'ouvrage de La mystérieuse histoire du nom des oiseaux. Auteurs : Pierre Avenas et Henriette Walter. Paru aux éditions Robert Laffont.







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