De bien étranges sillons au chevet de nos églises.
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Le chevet d'une église, se trouve au plus près de l'autel et représente pour les croyants, de la religion catholique, le point le plus sacré de l'édifice.
Nous savons que les cimetières sont généralement implantés autour de l'église. La terre touchant l'église est sacralisée comme tout ce qui touche l'édifice et ses murs.
"Ainsi au XVI siècle, des enfants morts sans baptême étaient cependant admis à être enterrés dans le cimetière contre le mur de l'église, sub stillicido [Sous la gouttière], afin de bénéficier des vertus des eaux de pluie ruisselant sur les murs de l'édifice, agissant comme l'eau lustrale du baptême. "
Extrait de : Prières des murs graffitis anciens Christian Montenat, Marie-Laure Guiho-Montenat.
"Ainsi au XVI siècle, des enfants morts sans baptême étaient cependant admis à être enterrés dans le cimetière contre le mur de l'église, sub stillicido [Sous la gouttière], afin de bénéficier des vertus des eaux de pluie ruisselant sur les murs de l'édifice, agissant comme l'eau lustrale du baptême. "
Extrait de : Prières des murs graffitis anciens Christian Montenat, Marie-Laure Guiho-Montenat.
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Ces raclements, rainures, pratiqués sur nos édifices religieux, (très anciens pour la plupart) présentent des aspects fort différents mais leur but semble identique : extraire un matériau d'un lieu sacré.
La poudre de roche prélevée (le sable) est porteuse des mêmes vertus sacrées que le sanctuaire sur lesquels les prélèvements sont effectués.
En ces temps lointains où la médecine n'en est qu'à ses balbutiements, les Hommes se raccrochent à ces remèdes de fortune.
Cette poudre de pierre diluée dans une eau de boisson est censée soigner toutes sortes de maux.
La poudre de roche prélevée (le sable) est porteuse des mêmes vertus sacrées que le sanctuaire sur lesquels les prélèvements sont effectués.
En ces temps lointains où la médecine n'en est qu'à ses balbutiements, les Hommes se raccrochent à ces remèdes de fortune.
Cette poudre de pierre diluée dans une eau de boisson est censée soigner toutes sortes de maux.
Chevet église de Saint-Saturnin-de-Lenne
Église de Saint-saturnin-de-Lenne
Église de Saint-saturnin-de-Lenne
Pourquoi s'étonner de tant de crédulité de la part de nos ancêtres, un simple regard sur nos pratiques actuelles, homéopathie, litho thérapie, digitopuncture, mémoire de l'eau etc ont de quoi surprendre et n'ont rien à envier à ces pratiques du passé.Église de Saint-saturnin-de-Lenne
Église de Saint-saturnin-de-Lenne
Un lien fort instructif concernant ces dérives actuelles est [ICI]
Le guide des dérives sectaires est ici.
Notons également que cette poudre de pierre (sable) a pu être utilisée en magie blanche ou noire, en sorcellerie, comme talisman ou porte bonheur ?
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Église Sainte Madeleine et Saint-Jean de Louresse-Roche-Menier
Basilique de Vezelay
Basilique de Vezelay
Prieurale Notre-Dame Cunault
Prieurale Notre-Dame Cunault
Il y a lieu de distinguer, semble-t-il, les gravures et les prélèvements de poudre de roche.
Il arrive, toutefois, que les deux pratiques se mêlent. C'est le cas de gravures dont certaines parties ont été agrandies par des raclements successifs dans le but de détacher de la matière d'une partie bien précise de la gravure.
Les personnes désireuses d'approfondir en partie le sujet pourront se procurer l'ouvrage cité plus haut.
Existe-t-il une relation avec les gravures trouvées en forêt de Fontainebleau ?
Les points communs sont assez troublants, en effet, avec ces témoignages laissés sur les murs de nos églises.
Il arrive, toutefois, que les deux pratiques se mêlent. C'est le cas de gravures dont certaines parties ont été agrandies par des raclements successifs dans le but de détacher de la matière d'une partie bien précise de la gravure.
Les personnes désireuses d'approfondir en partie le sujet pourront se procurer l'ouvrage cité plus haut.
Existe-t-il une relation avec les gravures trouvées en forêt de Fontainebleau ?
Les points communs sont assez troublants, en effet, avec ces témoignages laissés sur les murs de nos églises.
Gravures fontainebleau
Ne tirons pas de conclusions trop rapides, si certaines gravures semblent avoir été faites pour prélever de la poudre de roche (du sable) d'autres, en revanche, semblent avoir été faites simplement dans un but de témoignage.
Gravures fontainebleau
Gravures fontainebleau
Nous pouvons affirmer sans nous tromper que ces gravures ou raclements ont bien été faits par des Hommes, dans un but qui nous échappe complètement en l'état actuel de nos connaissances.
Malgré la mode actuelle qui voudrait qu'à l'aide d'artefacts insignifiants, nous puissions reconstituer la vie passée, il n'en demeure pas moins qu'une chose nous échappe encore et toujours : la motivation des Hommes ayant laissé ces témoignages.
Préservation.
Les instances dirigeantes de ce pays, du moins quelques unes, se soucient semble-t-il du devenir de ces témoignages.
Cela éviterait de voir comme dans une église du Val de Loire, dont j'ai oublié le nom, disparaître quantités d'ex-voto tracés sur les murs par les épouses de marins ou les marins eux-même au temps de la marine de Loire.
Malgré la mode actuelle qui voudrait qu'à l'aide d'artefacts insignifiants, nous puissions reconstituer la vie passée, il n'en demeure pas moins qu'une chose nous échappe encore et toujours : la motivation des Hommes ayant laissé ces témoignages.
Préservation.
Les instances dirigeantes de ce pays, du moins quelques unes, se soucient semble-t-il du devenir de ces témoignages.
Cela éviterait de voir comme dans une église du Val de Loire, dont j'ai oublié le nom, disparaître quantités d'ex-voto tracés sur les murs par les épouses de marins ou les marins eux-même au temps de la marine de Loire.
Ex-voto du Val de Loire
Texte extrait de la brochure éditée par :
Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Haute-Normandie)
Information n°14 – 5 mai 2012 – France POULAIN
Il s'agit ici de mettre en lumière les inscriptions faites par nos ancêtres sur les parois
extérieures des églises de l'Eure et qui méritent d'être mieux connues pour être mieux
préservées, surtout en cas de restauration des pierres qui en forment le support. Signes d'une activité spirituelle populaire, ces marques sur les murs sont souvent composées de stries et de cupules (petits trous arrondis aux pointes). Les diverses représentations présentées dans cette fiche montrent la diversité que cette ferveur a eu.
Ce dont on peut être relativement certains est qu'il s'agit d'entailles faites par des croyants, sur les parties tendres des pierres composant les murs des églises et au plus proche du choeur mais à l'extérieur. Au Moyen-Âge, la croyance voulait que les reliques placées dans un lieu « irradient » aux alentours et les pierres qui les protégeaient étaient également porteuses des mêmes bienfaits que la relique.
Sans doute, et il est nécessaire ici d'indiquer que les travaux scientifiques sur ce sujet sont peu nombreux (voir à ce propos l'ouvrage « Prières des murs » de C.Montenat et M-L. Guiho- Montanat) ce qui conduit à écrire au conditionnel, les croyants récoltaient-ils la poudre de la pierre issu du grattage soit en signe de reconnaissance pour solliciter la protection d'un saint, pour les transporter comme dans une petite bourse comme objet de culte, soit pour en faire de petits talismans pour les malades, les cultures... soit pour en faire ingérer aux malades en poudre sèche ou diluée dans de l'eau ce qui a conduit à ce que l'on nomme cette poudre « l'aspirine du croyant » ou « l'aspirine du pauvre » ; en tout cas, ces quelques poussières permettaient la transmission du sacré au-delà des murs physiques du lieu.
Cette pratique visait a priori à prélever de la pierre pour emporter avec soi une part de sacré mais d'autres graffiti visaient à inscrire la pensée du croyant dans la pierre (mais ce sera l'objet d'une autre fiche).
Les méthodes de relevé sont diversifiées et les lignes qui suivent visent à donner quelques clés pour toute personne désireuse de participer à la collecte d'informations.
Sur place, il s'agit tout d'abord de supprimer toute perspective dans le relevé, soit le plus souvent en positionnant la feuille transparente sur laquelle va être redessinée l'image initiale de manière à ce que sa surface soit parallèle avec le plus possible du plan de pierre ou de roche. Mais le parallaxe est complexe à réaliser et la photographie permet aujourd'hui de faire un premier relevé, puis de retracer de manière simple les lignes par la suite, surtout lorsqu'il est nécessaire de préserver les matériaux et de ne pas toucher les parois. La photographie ou plutôt les photographies doivent être réalisées avec une lumière rasante positionnée sous différents angles. Les dimensions sont également à relever, tout comme la nature du support et ses accidents.
Un film transparent est alors positionné sur la photographie et la gravure est redessinée avec différentes couleurs pour les tracés modernes ou anciens, les fissures et reliefs naturels.
Puis le report est finalisé par encre de chine ou grâce à des logiciels. Il s'agit de ne pas chercher à faire oeuvre de graphisme ou de sens artistique mais bien à justement à avoir le tracé le plus objectif possible. Enfin, l'archivage doit être fait par fiche en localisant chaque relevé final sur un plan du site ou de l'édifice. Les traces relevées sur les murs et présentées sur la page ci-après ont été disposées selon leur niveau de complexité. Retenons que les croix sont réalisées à partir de stries et de cupules,
le premier niveau montre des croix latines simples, puis les croyants ont reliés les différentes cupules indiquant les extrémités de la croix par d'autres stries et sans doute afin de pouvoir récolter plus de pierre (peut-être lors de pèlerinages successifs), les stries peuvent se multiplier. Lorsque des « jambages » supplémentaires sont ajoutés, on parle alors d'autels.
extérieures des églises de l'Eure et qui méritent d'être mieux connues pour être mieux
préservées, surtout en cas de restauration des pierres qui en forment le support. Signes d'une activité spirituelle populaire, ces marques sur les murs sont souvent composées de stries et de cupules (petits trous arrondis aux pointes). Les diverses représentations présentées dans cette fiche montrent la diversité que cette ferveur a eu.
Ce dont on peut être relativement certains est qu'il s'agit d'entailles faites par des croyants, sur les parties tendres des pierres composant les murs des églises et au plus proche du choeur mais à l'extérieur. Au Moyen-Âge, la croyance voulait que les reliques placées dans un lieu « irradient » aux alentours et les pierres qui les protégeaient étaient également porteuses des mêmes bienfaits que la relique.
Sans doute, et il est nécessaire ici d'indiquer que les travaux scientifiques sur ce sujet sont peu nombreux (voir à ce propos l'ouvrage « Prières des murs » de C.Montenat et M-L. Guiho- Montanat) ce qui conduit à écrire au conditionnel, les croyants récoltaient-ils la poudre de la pierre issu du grattage soit en signe de reconnaissance pour solliciter la protection d'un saint, pour les transporter comme dans une petite bourse comme objet de culte, soit pour en faire de petits talismans pour les malades, les cultures... soit pour en faire ingérer aux malades en poudre sèche ou diluée dans de l'eau ce qui a conduit à ce que l'on nomme cette poudre « l'aspirine du croyant » ou « l'aspirine du pauvre » ; en tout cas, ces quelques poussières permettaient la transmission du sacré au-delà des murs physiques du lieu.
Cette pratique visait a priori à prélever de la pierre pour emporter avec soi une part de sacré mais d'autres graffiti visaient à inscrire la pensée du croyant dans la pierre (mais ce sera l'objet d'une autre fiche).
Les méthodes de relevé sont diversifiées et les lignes qui suivent visent à donner quelques clés pour toute personne désireuse de participer à la collecte d'informations.
Sur place, il s'agit tout d'abord de supprimer toute perspective dans le relevé, soit le plus souvent en positionnant la feuille transparente sur laquelle va être redessinée l'image initiale de manière à ce que sa surface soit parallèle avec le plus possible du plan de pierre ou de roche. Mais le parallaxe est complexe à réaliser et la photographie permet aujourd'hui de faire un premier relevé, puis de retracer de manière simple les lignes par la suite, surtout lorsqu'il est nécessaire de préserver les matériaux et de ne pas toucher les parois. La photographie ou plutôt les photographies doivent être réalisées avec une lumière rasante positionnée sous différents angles. Les dimensions sont également à relever, tout comme la nature du support et ses accidents.
Un film transparent est alors positionné sur la photographie et la gravure est redessinée avec différentes couleurs pour les tracés modernes ou anciens, les fissures et reliefs naturels.
Puis le report est finalisé par encre de chine ou grâce à des logiciels. Il s'agit de ne pas chercher à faire oeuvre de graphisme ou de sens artistique mais bien à justement à avoir le tracé le plus objectif possible. Enfin, l'archivage doit être fait par fiche en localisant chaque relevé final sur un plan du site ou de l'édifice. Les traces relevées sur les murs et présentées sur la page ci-après ont été disposées selon leur niveau de complexité. Retenons que les croix sont réalisées à partir de stries et de cupules,
le premier niveau montre des croix latines simples, puis les croyants ont reliés les différentes cupules indiquant les extrémités de la croix par d'autres stries et sans doute afin de pouvoir récolter plus de pierre (peut-être lors de pèlerinages successifs), les stries peuvent se multiplier. Lorsque des « jambages » supplémentaires sont ajoutés, on parle alors d'autels.
Cette note est disponible dans son intégralité.
Quelques liens qui pourront peut-être vous intéresser :
- Les murs de craie ont la parole
- Patrimoine culturel de Cormeilles-en-Parisis
- Église Sainte Benoite de Falvy
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Encore de bien belles pierres ajoutées à l'édifice photonature. Merci pour cette autre manière de regarder les églises
RépondreSupprimerHello Gadjo votre commentaire m'avait échappé ....Merci pour vos compliments. Avez-vous remarqué que certains monuments cités dans cet article ont un air de déjà vu ?
SupprimerCordialement à vous
Déja vu,oui ici même:
Supprimerhttp://baguenaudes.over-blog.com/article-2222-113441562.html
Le monde est parfois petit :)