Peut-être s'agit-il d'une sous espèce propre à cette région. Seul un spécialiste pourrait déterminer avec précision l'espèce incriminée.
La Gélinotte des bois appartient à l'ordre des galliformes, elle fait partie de la grande famille des phasianidés et à la sous famille des tétraonidés.
Au sujet des tétraonidés wikipédia nous dit :
Les tétraoninés ou Tetraoninae sont une sous-famille d’oiseaux comprenant tétras, gélinottes et lagopèdes. Ce sont des oiseaux dodus au dimorphisme sexuel important chez certaines espèces. Les Tétraoninés vivent tous dans l’hémisphère nord, de l’Espagne aux États-Unis, en passant par de nombreux pays. Ils sont tous adaptés aux climats froids des montagnes ou des zones boréales. |
Voici, à titre documentaire, quelques représentants de cette sous-famille :
Le Grand Tétras (Tetrao urogallus) ;
Le Tétras lyre (Tetrao tetrix) ;
Le Lagopède alpin (Lagopus muta) ;
et la Gélinotte des bois (Tetrastes bonasia).
Pour le pisteur, une caractéristique commune à ces oiseaux semble bien être la forme et l'aspect de leurs déjections, appelées fientes, ou crottes suivant les auteurs.
Ce sont de petits cylindres, dont la taille varie, bien entendu, avec l'espèce, mais dont la cohérence peut persister longtemps après leur expulsion, surtout en période hivernale. Une des extrémités porte fréquemment une trace blanche due à l'excrétion d'acide urique, et d'ammoniaque.
Bon à savoir : avec le temps cette partie blanche se dégrade peu à peu, permettant de différencier les crottes fraîches, des plus anciennes.
C'est par le plus grand des hasards que j'ai découvert cet amas de crottes dans une petite dépression.
Nous sommes en juin, mais dans cette partie du jura,
le froid perdure, et la neige est encore bien présente.
Le Jura est réputé pour ses hivers rigoureux.
Leur aspect fait penser à des crottes de Grand tétras, mais leur longueur d'un peu plus de 2 cm est loin de rivaliser avec les 5 ou 6 cm de notre grand coq !
Les crottes, ou fientes une fois séchées présentent un aspect caractéristique, de petites brindilles sont bien visibles, ainsi que d'autres débris végétaux non identifiables.
Ce qui est surprenant, c'est qu'après plus de 3 semaines de séchage, la partie blanche est encore bien visible. Nous pouvons donc conclure que la pluie ou l'humidité ambiante contribuent de façon significative à la disparition des traces d'acide urique et d'ammoniaque !
Des plumes éparses gisant un peu plus loin me permettent d'affiner mon observation, et d'identifier avec certitude ces crottes comme appartenant à une Gélinotte des bois.
L'observation rapprochée de quelques plumes permet de mettre en évidence l'action d'un prédateur...
Plumes arrachées et rachis coupés, pas de doute permis.
Une crotte déposée au milieu de la plumée nous fournit la quasi certitude que nous avons affaire à une prédation de Renard roux.
L'examen attentif des plumes confirme qu'il s'agit bien d'une gélinotte.
Placés dans des pochettes, ces fragiles témoignages serviront d'aides visuelles pour de futures animations !
Une recherche documentaire permet également de confirmer, une nouvelle fois, que cet oiseau devenu rare est bien présent dans le secteur. Des mesures de protection ont d'ailleurs été mises en place pour assurer la pérennité de l'espèce.
Notez au passage qu'il est interdit, entre autres, de pratiquer la chasse photographique dans le secteur ! C'est assez rare pour être signalé.
Pourtant aux abords immédiats de cette zone protégée, des pistes de ski nordique, des remontées mécaniques, et des pistes de ski alpin morcellent la forêt. C'est donc, comme d'habitude, dans un mouchoir de poche que doivent survivre ces oiseaux si rares !
Epilogue.
Comment maître goupil a-t-il pu s'emparer de cette gélinotte qui devait vraisemblablement être gîtée là ? Un creux dans la neige, dont le fond est tapissé de crottes, témoigne encore de sa présence. Le drame s'est déroulé probablement depuis longtemps lorsque je découvre la scène du "crime" . Aucune trace sur cette vieille neige ayant subi depuis plusieurs mois gels et dégels consécutifs.
Surpris par notre goupil, la gélinotte tente de s'envoler mais heurte semble-t-il, des branches basses un peu plus haut dans le talus. Habile chasseur notre rusé compère profite de l'occasion pour s'en emparer.
Ce ne sont là, bien entendu, que suppositions.
À bientôt amis lecteurs pour de nouvelles aventures naturelles.
Bonjour Greg, merci
RépondreSupprimerCordialement à toi.
Jipé
Merci pour ce témoignage. En Suisse la majeur partie des fondations pour la protection de la nature réfute l'impact de la prédation. C'est mieux pour le marketing d'accuser les agriculteurs, les chasseurs et les promeneurs.
RépondreSupprimerPhilippe Konrad
chasse-et-biodiversite.ch
Bonjour
RépondreSupprimersi vous parcourez mon site vous vous apercevrez que je ne suis pas chasseur et que je ne cautionne pas la chasse , tel qu'elle est pratiquée ici. Je ne connais pas la Suisse et c'est bien dommage !
Je publie votre commentaire car il est intéressant.
Considérant votre témoignage comme véridique je trouve assez surprenant que des naturalistes refusent ce qui est dans le cas présent la vérité.
Mais de là à conclure qu'il faille éradiquer le renard ;-(
le rôle d'un naturaliste à mon sens est de présenter les faits dans leur réalité sans rien masquer.
bien cordialement à vous.
Jipé