Le lierre grimpe aux arbres 2013.025

En observant un peu rapidement cette photographie, c'est la question que nous pouvons nous  poser.




Bien entendu il n'en est rien, vous l'aurez compris.
Comment expliquer le fait que le lierre semble avoir quitté le sol forestier pour s'agripper au tronc de cet arbre à cette hauteur ?
La réponse est, comme bien souvent, fort simple.
Dans la vie "normale" le lierre court sur le sol et tapisse ainsi de larges surfaces de sol.
Lorsqu'il rencontre un obstacle et plus particulièrement un arbre, au lieu de le recouvrir comme il le ferait avec un rocher, il va entreprendre une ascension du tronc.
Pourquoi décide t-il de grimper, n'est-il pas bien au sol ?

Pour fleurir et fructifier le lierre a besoin de lumière, et la lumière se trouve, en forêt, au sommet des arbres et pas ailleurs.

La floraison du lierre

Les fruits du lierre

Voilà pourquoi notre plante  décide tout d'un coup, d'opter pour un autre mode de vie.
Parfois le lierre fait le bon choix, si je puis dire, il choisit un arbre dans la force de l'âge solide et promis à un bel avenir.


Ce n'est pas, pardon, ce n'est plus le cas à Fontainebleau, car pour faire de vieilles branches en forêt domaniale c'est pas gagné. Ce n'est pas le cas non plus dans la plupart de nos forêts, car le lierre est depuis des générations désigné comme persona non grata, voyez mon article LIEN.
Continuons, d'autres fois il commet une grave erreur en prenant pour support un arbre chétif, passablement maladif, en raison du manque de lumière laissé par les autres arbres.
Arrive ce qui doit arriver l'arbre meurt et choit au sol entraînant dans sa chute le lierre bien malchanceux, il faut le reconnaître.




Mais notre ami le lierre a plus d'un tour dans son sac, ses racines sont bien fichées en terre et continuent de lui fournir de la nourriture.
Hedera helix  quitte donc le corps du défunt pour courir à nouveau le long d'un tronc qui "passait" par là.


Le tour est joué, il continue à grimper vers la lumière sans que son pied fort éloigné du nouveau support lui pose problème.



Et voila pourquoi les enfants, en voyant une telle plante, disent qu'elle s'est jetée sur l'arbre !


Voici en images une autre situation permettant au lierre de poursuivre son chemin vers la lumière.

Le lierre court sur le sol forestier...rencontre un arbre sur lequel il engage son ascension...



Malheureusement le support choisi dépérit, le lierre risque de ne jamais fructifier ;


Un coup de vent venu fort à propos brise une branche sur l'arbre voisin ;


Belle occasion que le lierre Hedera helix ne manque pas. Il poursuit son ascension vers la lumière profitant de cette opportunité ;


Le support original finit par disparaître complètement seules les fortes tiges du lierre assurent la liaison avec le sol ;



Il arrêtera sa progression juste au niveau où commencera la feuillaison.
Notez que tout semble bien "organisé" car le lierre fructifie en hiver, période pendant laquelle il n'y a pas de feuilles aux arbres. Il lui est donc inutile de poursuivre son ascension et d'envahir le houppier.
Au printemps, les feuilles de l'arbre support peuvent se développer et assurer leur travail de synthèse chlorophyllienne.
Un arbre sur lequel pousse un lierre n'est pas condamné, n'en déplaise aux gestionnaires forestier.
La preuve, c'est que les arbres et le lierre étaient là, bien avant eux !

Un autre cas de figure intéressant.  

Il arrive parfois que le lierre semble descendre des arbres ! 




L'explication est là aussi assez facile à comprendre.
Il arrive que des branches meurent, en tombant sur le sol elles entraînent dans leur chute le lierre. Ou que le vent détache le lierre de la branche .
Ne trouvant plus de support le lierre va continuer sa progression en direction ... du sol. Arrivé là il prend alors racine.
Ce lierre bien enraciné, semblant grimper directement à une branche, sans avoir emprunté de support à de quoi nous faire perdre notre latin !


Hedera helix nous réserve encore bien des surprises. Vous voulez en apprendre encore plus sur le lierre consultez mon article LIEN.


BON  À SAVOIR :
Naturaliste de terrain je m'attache toujours à rendre compte d'événements observés et étudiés in situ. Mes observations ne sont pas le fruit d'une imagination que j'ai pourtant débordante, mais d'une réalité de terrain. Mes hypothèses sont vérifiées avant d'être publiées. Je ne suis pas un partisan du copier coller que beaucoup trop de personnes pratiquent sur la toile. Cette pratique fort nouvelle, que l'on trouve maintenant dans les publications papier, discrédite les sciences naturelles. Beaucoup de personnes écrivent sans jamais aller sur le terrain ou si peu. 




Vous aimez
pour la richesse de ses contenus en rapport avec la nature.

Vous aimez
dépourvu de publicités intempestives.

Vous appréciez
 pour le sérieux de ses articles et leur rigueur scientifique.

Alors faites connaître


Retrouvez une foule d'articles de Jeanpoule
 sur son autre site

ICI
 










Sélection du message