Comment construire des gîtes à insectes. La vie dans les gîtes à insectes. Note 2012. 011


   Première parution 2012 Article consulté 26000 fois !   

 

Les gîtes à insectes.

 

 

Osmie rousse  Osmia bicornis sur un nichoir

 

Mise à jour du 25 02 2020.


La période hivernale est toujours réservée au bricolage. J'ai le plaisir de vous présenter deux modèles d'hôtels à insectes tout droit sortis de mes ateliers.

Important. Une installation de gîtes doit toujours s'accompagner de plantations de fleurs ou d'arbustes à floraison abondante, si l'endroit en est dépourvu !  Nous voyons trop fréquemment des gites installés (jamais occupés) afin de "verdir" l'endroit autrement dit de faire du greenwaching, dans des endroits aussi saugrenus que des aires d’autoroutes, des parkings bétonnés, des places de mairie, etc. Cette installation ne sert à rien si les  insectes ne trouvent pas le casse-croute à proximité !










Quelques astuces pour accueillir nos amis.

 

Nichoir ou Hôtel à insectes rouge

La presque totalité de l'hôtel à insectes de couleur ROUGE est remplie de tiges creuses de Roseaux communs Phragmites australis et de tiges à moelle comme le Sureau noir Sambucus nigra. L'ensemble des tiges mesurent 12 à 15 cm c'est à dire la profondeur de l’hôtel à insectes.
La partie supérieure est remplie d'un mélange de brindilles et de feuilles sèches.
La partie intermédiaire est laissée vide.

  
Roseaux communs et tiges à moelle de Sureau noir

Mélange de brindilles et de feuilles sèches.

Partie intermédiaire laissée vide.

Nichoir ou hôtel à insectes de couleur verte.

La partie supérieure est aménagée avec des tiges de roseaux communs Phragmites australis  tenus verticalement.
La partie située au tiers supérieur est remplie de tiges creuses de bambous et de tiges à moelle de Sureau noir.
Un petit cube situé au milieu est rempli de tiges de roseaux communs.
Au milieu de l’hôtel un espace est rempli de branchettes sèches.
La partie basse enfin est remplie de morceaux de bois percés de trous de différents diamètres n'excédant pas 15 mm.

 
Le refuge à papillons.

Les tiges verticales du refuge à papillons.

Le cube au centre est rempli de tiges de phragmites.
 
L'espace intermédiaire est rempli de branchettes sèches.


L'espace intermédiaire en attente de remplissage.
Les morceaux de bois percés de plusieurs trous.



Mise à jour du 22 12 2019.


Voici un très intéressante vidéo consacrée à la vie à l'intérieur d'un gîte à insectes.
Ce film nous est proposé par l'Association des Jardiniers de Tournefeuille.



Cette vidéo, et beaucoup d'autres, est visible en allant dans la rubrique :
DOCUMENTS / Vidéos Nature Circulant sur le Net/  onglet droit de la page d'accueil du présent blogue.




Mises à jour du 19 04 2015.

Le dernier né des ateliers de "Un Regard Différent sur la Nature (ex photonaturefontainebleau). Un gîte à insectes grand modèle.








Mise à jour du 27 10 2014.

Les coupables enfin démasqués.


Prêtée par un ami photographe une caméra m'a enfin permis d'identifier avec certitude les coupables.





Je retrouve régulièrement mes gîtes à insectes, complétement démontés. les tubes de bambou au sol. Fort intrigué je décide de mener l'enquête.







Les tubes occupés par des larves d'abeilles solitaires sont méthodiquement vidés de leurs occupants, du moins dans la partie avant.

J'ai bien sûr quelques doutes, mais il me faut des preuves irréfutables.








Le film permettant de découvrir nos "cambrioleurs" en action !

Cliquez ici pour visionner le film

 

Mise à jour du 18 décembre 2014


Bricolage d'hiver.


Sorti tout droit des ateliers voici mon tout nouveau gîte à insectes.


 


Les dimensions 
  

La partie haute : un logement rempli de feuilles mortes et de morceaux d'écorces. Trou accès circulaire, en dessous des morceaux de bambous découpés.
 


La partie intermédiaire comporte trois trous desservant des gîtes longitudinaux réservés aux abeilles coupeuses de feuilles. Conçu sur le principe des rainures du dormant des fenêtres en bois où j'avais observé une nidification. La partie ajourée par deux longues ouvertures juste en dessous est réservée aux papillons.



La partie inférieure comporte des morceaux de bambou découpés et des pommes de pins emprisonnées sous un fin grillage.



Mise à jour du 27 juin 2012 


Destruction d'insectes et empoisonnement de l'environnement.



Une fidèle lectrice de Saint-Mammès voulant garder l'anonymat nous a fait parvenir, il y a quelques temps, ces images. Voici ce qu'elle nous dit : «J'avais remarqué à plusieurs reprises le manège d'une foule d'insectes sur les talus voisins de la gare de Saint-Mammès, après avoir consulté un guide j'ai réalisé qu'il s'agissait d'abeilles solitaires tout à fait inoffensives. Quelques jours après cette observation qu'elle ne fût pas ma surprise en constatant que les talus avaient été "traités" à l'insecticide par les employés municipaux. Je dois avouer que je suis surprise et dépitée par un tel manque de discernement. Vous verrez que l'insecticide a été répandu sans aucune précaution, à hauteur des enfants empruntant chaque jour ce chemin pour aller à l'école. Je vous demande de ne pas citer mon nom et vous prie d'accepter mes cordiales salutations, bravo pour votre site très instructif». Voici les photos (cliquables) accompagnant son courriel, à vous de juger :












Mise à jour du 23 mars 2012. 


Depuis quelques jours avec le retour de la chaleur, beaucoup d'insectes sortent de leur léthargie pour rechercher un abri pour leur progéniture. Peut-être n'est-il pas trop tard pour vous lancer dans la construction d'un gîte à insectes. Les gîtes installés l'année dernière par photonaturefontainebleau sont "assaillis" par des vols incessants d'Osmies rousses (Osmia ruffa 

Mise à jour du  1 mars 2011. 

Un très beau gîte à insectes. Un beau gîte à insectes installé au Jardin des Plantes à Paris.





Construction des gîtes à insectes.


Le contexte. Comme beaucoup d'autres animaux, les insectes sont bien souvent classés en, utiles, inutiles, voire en nuisibles. Cette vision réductrice, d'une nature au service de l'homme est archaïque, et bien éloignée de la vision que peut en avoir un naturaliste. L'univers et la nature n'ont jamais eu besoin de l'homme pour "fonctionner" en parfait équilibre. Depuis l'apparition de l'homme sage, "homo sapiens" les interventions "musclées", sur les milieux et les êtres vivants, se font de plus en plus importantes.




Même les milieux censés être soustraits aux lois du marché, bénéficient des bienfaits de la gestion raisonnée.


 
Ce que nous pouvons affirmer concernant le seul domaine des insectes, sans trop nous tromper c'est que : les déséquilibres provoqués par une agriculture intensive, les traitements chimiques appliqués aux cultures mono-spécifiques, provoquent respectivement des pullulations d'insectes ou au contraire leur raréfaction, allant parfois, pour certains groupes, jusqu'à leur disparition pure et simple. Le jardinier amateur se transforme bien trop souvent en guerrier menant une lutte totale et implacable, face aux envahisseurs que sont ces "maudits insectes".
 
 


Il n'y a pas de gentils et de méchants, pas plus que de nuisibles et d'utiles.Il y a des conflits d'intérêt se réglant toujours violemment en défaveur des plus faibles (les insectes) face à nos armes chimiques.

 

Les insectes.

 

Les insectes se nourrissent de façons différentes, suivant les espèces ou groupes dont ils font partie.
  
 

Les insectes peuvent consommer :

- de l'herbe ;
- de la sève ;
- des détritus végétaux ;
- du nectar ;
- des excréments de carnivores ;
- des excréments d'herbivores ;
- des omnivores ;
- du sang ;
- de la viande fraîche ; 
- de viande putréfiées ;
- de viande en décomposition ;
- de jus de fruits ;
- du bois ;
certains insectes vivent sans se nourrir, leur énergie est puisée dans les réserves accumulées durant leur vie de larve, extraordinaire, non !

 

La vie des insectes

 

Se déroule suivant plusieurs étapes : de l'œuf, ils passent par celui de larve, de nymphe puis arrivent enfin au stade d'imago, autrement dit d'adulte.


Gâte-bois Cossus cossus
Durant leur vie, le sinsectes consomment des aliments parfois très différents.
Exemple : la chenille se nourrit de végétaux puis passe le reste de sa vie de papillon à consommer du nectar.
 
le Flambé Iphiclides podalirius

Actions de protection.

Ne nous leurrons pas !  mener des actions sur notre petite parcelle de terrain ne sauvera pas le monde des insectes.

Coccinelle à 7 points Coccinella 7-punctata

Lorsque nous voyons les moyens et les sommes considérables consacrés à la lutte contre les insectes, construire des gîtes à insectes paraît dérisoire. Toutefois, chaque petite action individuelle peut avoir tout de même un effet sur les populations. Comment attirer et retenir les insectes. Comment les attirer, fera l'objet d'un prochain billet. Voyons dès à présent comment les "fixer" ou plus exactement les héberger. Les insectes paraissent, à mon sens, être les animaux les plus ingénieux, pour assurer leur descendance. (la liste qui suit n'est bien entendu pas exhaustive) Certains insectes piquent, puis injectent des substances capables de modifier en leur faveur, le développement de telle ou telle plante ou partie de plante. Tel ce bédégar sur un rosier sauvage.


Ou cette cécidie (galle), sur une feuille de saule,
  

Petite excroissance contenant une larve,
 
 
D'autres insectes se transforment en maçon en confectionnant des abris pour leur progéniture.
 
 
 Sans oublier de placer à l'intérieur, des proies à leur intention,
 

 D'autres se muent en terrassiers en construisant sous terre, voir ma note n° 0267
 
Dasipoza sp

Si nécessaire, le terrassement terminé, l'entrée est obstruée afin d'assurer la sécurité de la ponte.

Ammophiles sp


D'autres décident de vivre en société, dans une citée, mi-enterrée mi-aérienne,


 

D'autres fabriquent du carton. 
 



Peut-être décideront-ils de pondre dans les gîtes construits à leur intention. 

 
 Photo : Ancistrocerus sp



Les gîtes à insectes.

 

J'ai construit il y a peu de temps quelques gîtes, installés depuis dans mon petit jardin


Gîte numéro 1

 



Réalisation.


Une petite caissette dans laquelle sont insérées des tiges de "bambou". Leur découpe est réalisée à l'aide d'un petite scie à ruban.

 

Quelques temps après la réalisation, il convient de contrôler le bon calage des tubes . Au besoin rajouter quelques morceaux.
  


Gîte numéro 2.

 

Celui ci est réalisé simplement, une bûche percée de nombreux trous à des diamètres différents, suspendue à l'aide d'une corde. 

 
 

Gîte numéro 3

 

Il s'agit simplement d'une bûche percée de nombreux trous de dimensions différentes, et suspendue à l'aide d'une corde.

 


Ce nichoir à insectes reprend le principe du nichoir à oiseaux, voir ma note n° 0145 Les souches de Robiniers faux-acacias couchés par la tempête de 1999 et exploités par les bûcherons fournissent la matière première. Après prélèvement, ils sont évidés à l'aide d'une gouge,ou plus exactement la cavité existante est agrandie,
Un orifice pratiqué dans la paroi, reçoit un bout de corde, puis les morceaux de bambous sont placés dans le morceau de tronc évidé.
 


 

Gîte numéro 4

 

Des morceaux de bûches percés de trous et suspendus les uns à la suite des autres sur une même cordelette accueilleront nos hôtes

 
 

Comme les nichoirs, ces gîtes ou nichoirs à insectes, n'accueillent qu'une certaine "catégorie" d'insectes, les autres continueront à piquer les végétaux, creuser le sol, fabriquer du carton, etc ! Les gîtes sont placés à des endroits ensoleillés, et si possible loin des allées et venues.

 


Leur fréquentation est maximum les jours ensoleillés et chauds
Attention les gîtes restent en place l'hiver et subissent les intempéries. Rien ne s'oppose à ce qu'un gîte soit déplacé l'hiver, à condition de rester bien entendu à l'extérieur. Les habitants ne sortiront qu'aux beaux jours de l'année suivante ! J'ai utilisé des tiges de bambou, mais vous pouvez utiliser toutes sortes de tiges sèches et creuses, comme par exemple des tiges de Roseau commun Phragmites autralis ou des tiges comportant une moelle, comme celles du Sureau noir Sambucus nigra. Rien ne vous empêche de réaliser tout un tas d'essais avec des tiges récupérées lors de l'entretien de votre jardin. À contenants différents, hôtes différents !

Épilogue.
Tout serait parfait, si ma curiosité ne m'avait poussé à taquiner ces petites "bestioles". Une fois colonisés les tubes creux sont fermés à l'aide de bouchons de terre au deux extrémités.



Que se passe t-il à l'intérieur ?

Pour lever le mystère, un petit coup de cutter suffit.


et là, c'est l'émerveillement devant tant de génie animal...
 


Des cellules individuelles sont séparées par un bouchon de terre. Notons au passage que les bouchons fermant les extrémités du tube de bambou sont plus épais que ceux servant de séparation.

 
 

Dans chaque cellule, une larve est posée sur une réserve de pollen (qu'elle a d'ailleurs commencé à consommer).

 
 

La longueur de chaque cellule correspond à la longueur d'un insecte adulte. Une chose paraît tout à fait surprenante, les œufs pondus en premier au fond du tube vont bénéficier d'une période de développement plus importante que ceux placés en dernier vers l'extrémité donnant sur la sortie !

 



A : entrée et sortie avec son bouchon de terre.

B : fond


B1 : le bouchon de terre.



Mais allez vous me dire : Il risque d'y avoir embouteillage, les insectes logés au fond ne pourront pas sortir.
Et bien non !
Les premières cellules sont toujours occupées par des futurs mâles se développant plus vite que les femelles.
Lorsque les femelles finissent leur développement, les mâles sont partis depuis quelques temps.
Notons au passage que la femelle est capable en pondant de définir le sexe de l'œuf et donc du futur insecte (comme le cite Jean-Henri Fabre).
Les insectes ne finissent pas de nous étonner !

Un autre tube donne des résultats pratiquement identique.

 
 
La larve est présente, les bouchons aux extrémités et entre les cellules sont eux aussi en place, mais la réserve de nourriture paraît différente. Il semble s'agir d'un mélange de miel et de pollen compactés.
Dans ces deux cas nous sommes en présence de nid d'Osmies sp
 
 

Troisième et dernier tube, nous avons affaire là à un réserve de nourriture "carnée".
Deux chenilles ont été déposées chacune dans une cellule, les larves sont bien dodues, les chenilles sont desséchées.

 
 

Voici d'ailleurs notre insecte Ancistrocerus sp en train de procéder au transport de provisions destinées aux jeunes larves.

 
 

Conclusion.

Les insectes subissent de plein fouet notre style de vie. Il suffit de parcourir la campagne et d'observer le peu de vie aux abords des champs cultivés pour se rendre compte des dégâts provoqués par les produits baptisés du doux nom "de produits phytosanitaires"

 


Toutes les boîtes contenant ces produits sont identifiées avec cet étiquetage c'est dire !
Les laboratoires de recherches, les usines de fabrication, les conseillers en agronomie, les agriculteurs et les jardiniers amateurs sont tous responsables de l'empoisonnement de la nature, des sols, et des nappes phréatiques. Il sont responsables des coûts vertigineux de notre facture d'eau. La situation ira en s'aggravant, certaines régions, ne peuvent plus consommer l'eau du robinet ! Construire des gîtes à insectes ne changera pas cette pollution chronique et insidieuse qui nous empoisonne et tue les insectes. Cette action vous permettra non seulement de réaliser de belles et bonnes observations, mais de faire également un petit geste pour votre environnement proche.










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