Un bain de sang dans la prairie 2017 057

Carnage chez la gent trotte-menu. L'appel des foins coupés est trop fort pour l'ignorer !

Le temps des foins et des moissons :

Partout en France commence la moisson, quelques dizaines de jours auparavant la fenaison bat son plein Ces périodes coïncident généralement avec l’émancipation des renardeaux. 
Les "rouquins" quittent l'abri des futaies pour s'abattre, littéralement, sur les champs coupés. La raison de cette "invasion" est finalement assez simple. Le petit peuple de l'herbe y a établi ses quartiers bien à l'abri des prédateurs. Même l’œil perçant du rapace ne peut, au travers de ce fourré végétal, distinguer le moindre mouvement. Certains rongeurs ne prennent même pas la peine de creuser de galeries tant ils se sentent protégés par le couvert herbacé. Tout change lorsque surviennent faucheuses, moissonneuses et autres engins agricoles. Tout est rasé et prestement emmené vers granges et silos (le sol est tassé provoquant l'effondrement des galeries). Les rongeurs ne sont pas les seuls à être désorganisés, les insectes le sont tout autant. Toutes ces proies enfin disponibles attirent inévitablement un flot de pique-assiettes. Les carnivores, renards, chats sauvages, blaireaux, martres font bombance. Rapaces diurnes et nocturnes, échassiers divers, hérons, Hérons garde-bœufs, Aigrettes garzettes, Grandes aigrettes, etc sont eux aussi à la noce.

Les renards partent à la chasse :

Suivons, si vous le voulez bien,  un Renard roux en chasse juste après la fenaison.
20 heures 50 précisément il débouche devant l'objectif. Quittant son "repaire" il franchit une petite route où la circulation s'est apaisée, puis traverse une peupleraie, arrivé au bord d'un affluent de la Vienne il emprunte un pont naturel, un peuplier abattu par les castors, puis débouche dans le pré où je suis installé.






Dommage !

Quelque chose intrigue notre animal. S'agit-il du bruit du déclencheur ? Il devient plus méfiant, après quelques instants, il quitte la prairie au petit trôt avec quelques proies dans la gueule.


Comment font-ils ?

Si les oiseaux repèrent facilement les changements dans une prairie qu'en est-il des carnivores ?
Les acquisitions de comportement se font dès le plus jeune âge en compagnie des adultes, les proies rapportées aux jeunes portent sur elles l'odeur caractéristique du foin (?), une odeur prégnante de tisane ! Certains jeunes carnivores sont également "accompagnés" par les adultes sur les terrains de chasse (les prés fauchés), ils arrivent, ainsi, à discriminer très rapidement les odeurs. Cette odeur de "tisane" portée par le vent, franchit des distances importantes, signifiant pour notre carnivore "proies abondantes".

Un cas similaire :

La présence d'eau est détectée par les animaux, non par l'odeur de l'eau, mais par le parfum des plantes aquatiques, l'odeur des plantes en décomposition ou l'odeur si caractéristique de la vase. Les odeurs forment comme je l'explique dans cet article un monde qui nous échappe totalement et qu'il nous arrive de minimiser ou d'ignorer. 


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