Percussion des baies vitrées par les oiseaux. 2015 04

Un Épervier d'Europe Accipiter nisus 
 percute une baie vitrée.

 

Dernièrement, je reçois un ami à la maison, qui me relate ce qui lui était arrivé.
Sa maison est équipée d'une véranda aux larges baies vitrées.
Il y a deux mois environ, un bruit très fort se fait entendre en provenance de cette véranda, il quitte la pièce qu'il occupe, pour essayer de trouver une explication à ce tapage.
Quelle n'est pas sa surprise de trouver, au pied des baies vitrées de la véranda, un gros oiseau estourbi, empêtré dans une touffe de romarin.
Il le dégage délicatement, et va chercher son appareil photo.



L'oiseau reprend ses esprits.
Il s'agit d'un Épervier d'Europe  Accipiter nisus entré en collision avec les vitres de la véranda.
Comment un oiseau à la vue si perçante, peut-il faire une erreur de "navigation" aussi grossière. 








Voyons tout d'abord ses habitudes de vol.
Son régime alimentaire fait de lui un ennemi redouté des petits, et des gros oiseaux, grives, merles, pigeons, geais, ont tout à craindre de lui.
C'est toujours en vol, qu'il choisit, isole, capture et généralement tue sa proie.
C'est un véritable "médecin" des oiseaux. Il  sait trouver dans un vol de plusieurs dizaines d'individus celui qui est faible, mal conformé, blessé ou malade.
L' Épervier d'Europe contribue par son action à maintenir les populations d'oiseaux dans un bon état sanitaire.
Ses courtes ailes arrondies  lui permettent des vols, rapides, en piqué, ou en rase-mottes, il peut louvoyer aisément entre les arbres, et... les bâtiments.
Accélérations foudroyantes, brusques changements de cap lui assurent une maîtrise totale de l'espace aérien .
Sur la toile vous pourrez  lire tout un tas d'inepties sur les raisons qui poussent nos amis ailés à se "suicider" sur les baies vitrées de nos demeures.
La raison est d'une banalité déconcertante.
Regardons de plus prés cette véranda.




Que voyons-nous, sur la troisième vitre en partant de la gauche ? 




Une chaise longue, ou plutôt le reflet d'une chaise longue placée à l'extérieur, le reflet d'un mur d'une fenêtre...
Le rapace a donc été trompé par le reflet de la vitre.
Le paysage tout entier se reflète dans la (les) vitres, l'oiseau calcule son itinéraire en tenant compte de ce qu'il voit.
Il ne peut, comme nous le faisons, prendre en compte le fait que le paysage qu'il voit est prisonnier d'un cadre métallique, que ce reflet fait partie d'un tout, et que ce tout fait obstacle à son passage .
Bien entendu il arrive ce qui doit arriver, l'oiseau percute la vitre.
Les rapaces ne sont pas les seuls a être victimes des baies vitrées, les petits oiseaux et les insectes en font partie également.
Une chauve-souris volant dans les mêmes conditions d'éclairement ne percuterait pas la baie vitrée son sonar l'aurait averti de la présence de cet obstacle.
Voilà donc pour l'explication, mais comment supprimer ces "accidents"
Il suffit de "matérialiser" l'obstacle, à l'aide d'une silhouette découpée dans un plastique adhésif, collée sur la vitre. 
Peu importe la forme de la silhouette découpée, un carré un rond une étoile ou une silhouette d'oiseau.
Il est recommandé de donner à cette forme autocollante, une taille proportionnée à celle de la vitre.
Trop petite elle sera inefficace. Voyez les liens en fin d'article.
Les oiseaux sont victimes de la chasse, des collisions avec les voitures, de la pollution, inutile d'en rajouter ! 




Il est apparu nécessaire de mettre à jour cet article paru une première fois en 2012 à la suite de nouvelles observations.


Lors d'une cérémonie à Avon à la Maison dans la Vallée, mon regard est attiré par quelque chose d'assez rare pour que je vous en fasse part.
Ce bâtiment comporte de grandes surfaces vitrées, qui, immanquablement, font des victimes dans les rangs de nos compagnons ailés.
Un pigeon lancé sans doute à vive allure, trompé par le reflet, percute la vitre et laisse, un peu à la façon du Suaire de Thurin, son image sur la surface de verre. On distingue bien la tête, le corps, et les ailes !

Juste sur la droite de la photo nous apercevons une autre trace d'oiseau, moins bien marquée.



Étonnant non ?

Pourquoi l'oiseau a-t-il laissé son empreinte sur la vitre ?

Wikipedia nous fournit quelques explications à ce sujet :

La poudre est un type particulier de duvet. On la rencontre chez quelques genres d'oiseaux apparemment non apparentés et est donc probablement un exemple d'évolution convergente. Chez certaines espèces, les pointes des barbules de certaines plumes (appelées plumes à poudre) se désintègrent, formant de fines particules de kératine, qui apparaissent sous forme de poudre à la surface des plumes. Ces plumes poussent continuellement et ne muent pas4. Chez d'autres espèces, les grains de poudre proviennent de cellules qui entourent les barbules de plumes en période de croissance5. Ces plumes spécialisées sont généralement dispersées parmi les plumes ordinaires, mais chez certaines espèces, on les rencontre en groupes6.
Tous les perroquets font de la poudre, certaines espèces (comme l'Amazone poudrée) en produisant de grandes quantités7. On le trouve aussi chez les tinamous et les hérons6. La poussière produite à partir de poudre de duvet est un allergène connu chez l'homme8.
Les oiseaux avec de la poudre ont généralement une glande uropygienne réduite, mais tous les oiseaux avec une glande uropygienne vestigiale ou absente ne produisent pas forcément de poudre.


Nous retrouvons cette poudre dans ce texte de 1803.

Le Gypaete D'afrique, confondu par quelques ornithologistes avec le Gypaete Des Ai-pes (Voyez ce mot.), est une espèce distincte que M. Bruce a rencontrée en Abyssinie. Le peuple de cette contrée appelle cet oiseau abouduchn, c'est-à-dire , père de la barbe, à cause de la touffe de soie qui se divise et pend sous son bec; on lui donne aussi le nom d«
itisser, qui, en Abyssinie, est commun aux aigles. L'individu , de cette espèce tué par M. Bruce, avoit huit pieds quatre pou"ces d'envergure, et quatre pieds sept pouces de longueur ; son plumage étoit brun sur le dos, et d'une belle couleur d'or sur la gorge et le ventre, «Quand j'allai ramasser ce monstrueux oiseau, dit M. Bruce, je ne fus pas peu surpris de trouver mes mains couvertes d'une poudre jaune ; je le retournai, et je vis que les plumes de son dos reudoient aussi de la poudre brune, c'est-à-dire, de la couleur dont elles étoienL; il y avoit abondamment de cette poudre,et pour peu qu'on secouât les plumes, la poudre voloit comme si on l'avoit jetée avec la houppe d'un couleur; les plumes dela gorge et du ventre étoient d'une belle couleur dorée, et ne paroissoient avoir rien d'extraordinaire en elles; mais les grandes plumes du dessus des ailes et du haut du dos étoient formées en petits tubes, de manière que quand on les pressoit, il en sortoit de la poudre qui se répandoi tsur la partie la plus line de la plume, et cette poudre,ainsi que je l'ai déjà observé, étoit brune. Les grosses plumes des ailes étoient aussi dégarnies de barbes que si elles avoient été usées; mais je crois qu'elles se renouveloient.
» Il est impossible de dire avec certitude, pourquoi la nature a pourvu cet oiseau d'une grande quantité de poudre; tout ce qu'on peut faire, c'est de conjecturer qu'elle la lui a donnée , ainsi qu'aux autres habitans ailés des hautes montagnes de l'Abyssinie, comme un moyen nécessaire de résister aux pluies abondantes qui y tombent six mois de l'année». ( Voyage en Abyssinie, tom. 4, m-4°., de la traduction française, pag. i82.J


Source nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts.Principalement à DE Imprimerie de Crapelet à Paris
Chez Deterville Libraire rue du Battoir
AN XI — 1803.


Percussions des baies vitrées les Nations Unies se préoccupent de ce phénomène.

Programme des Nations Unies pour l'environnement
l'environnement au service du développement
Vitres et hauts bâtiments
Les fenêtres de toutes tailles et de tous types, mêmes petites et étroites, et tant celles des tours que celles des demeures résidentielles sont très dangereuses pour les oiseaux. Les ornithologues ont coutume de les appeler les « tueurs invisibles » du fait du nombre impressionnant d'oiseaux tués ou blessés, indépendamment de l'espèce, de l'âge du sexe et des conditions dans lesquelles les collisions se produisent. Attirés par le reflet d'arbres ou de plantes situés à proximité des vitres, les oiseaux essaient de passer à travers, parfois à toute vitesse. Le choc peut être fatal ou entraîner des blessures ou encore, lorsque l'oiseau cherche en vain à surmonter cet obstacle, l'épuiser totalement.

L'oiseau tombe alors au sol, devenant une proie facile, notamment pour des prédateurs comme les chats qui attendent patiemment de pouvoir foncer sur leur victime. Des études ont en outre montré qu'environ la moitié des oiseaux parvenant finalement à s'envoler mouraient ensuite de leurs blessures. Ces faits sont souvent ignorés des personnes qui observent des collisions d'oiseaux et qui ont ensuite tendance à croire celles-ci sont peu dangereuses pour les oiseaux et qu'ils sont capables de s'envoler sain et sauf.



Je pense qu'il serait nécessaire de prendre quelques mesures simples pour éviter ce genre de collisions en s'inspirant de ces liens.
 
Des renseignements utiles.

Un verre spécial anti-collision.

Propositions


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À bientôt pour des nouvelles enquêtes.



1 commentaire:

  1. Hélàs oui, les baies vitrées c'est très sympa mais c'est aussi un piège pour nos compagnons ailés. J'ai moi aussi une très grande véranda avec de superbes baies qui me permettent d'observer nombre d'oiseaux et d'écureuils à toute heure de la journée. Par 3 fois, des oiseaux sont effectivement venus se cogner à l'une d'entre elle. Un merle n'a pas survécu !

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